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Labels, tous la même chose ?

Depuis quelques années, les régulateurs français et européens ainsi que les organisations publiques et privées cherchent à doter le monde de la finance d’outils et de règles afin d’aider les épargnants à identifier les produits plus vertueux sur les aspect Environnementaux, Sociaux et de bonne Gouvernance (« ESG »). Parmi ces outils, on retrouve les reportings règlementaires auxquels doivent se soumettre les acteurs financiers mais également le système de classification des labels. Quels sont tous ces labels, et se valent-ils tous ? 

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ISR, Greenfin, Finansol, même combat ?

Créé par le ministère de l’Economie et des Finances en 2016, le label ISR assure qu’un fonds intègre des critères ESG de manière systématique et obligatoire dans la sélection de ses investissements. Son but est de « permettre aux épargnants, ainsi qu’aux investisseurs professionnels, de distinguer les fonds d’investissement mettant en œuvre une méthodologie robuste d’investissement socialement responsable (ISR)(1)». Les sociétés de gestion des fonds labélisés doivent se fixer des objectifs ESG, mettre en place des moyens d’analyse suffisants et une méthodologie claire pour les atteindre. Elles disposent toutefois d’une marge de manœuvre pour sélectionner les indicateurs clés qui leur semblent les plus pertinents au regard des valeurs qu’elles souhaitent porter et défendre. En conclusion, le label ISR assure que les sociétés de gestion se donnent bien les moyens pour déployer une gestion responsable robuste mais ne vise pas un résultat prédéfini. À noter que la quasi-totalité des fonds du groupe proposés dans le réseau de La Banque Postale sont labélisés ISR.

À l’inverse du label ISR, le label Greenfin poursuit un objectif de financement précis : celui de la transition énergétique. Créé en 2015 par le ministère de la Transition écologique et solidaire, il garantit « la qualité verte des fonds d’investissement et s’adresse aux acteurs financiers qui agissent au service du bien commun grâce à des pratiques transparentes et durables(2) ». Le label interdit tout investissement dans des entreprises opérant dans le secteur nucléaire et les énergies fossiles. Afin de répondre aux attentes des investisseurs qui souhaiteraient participer activement au financement de la transition, La Banque Postale Asset Management propose depuis 2017 un fonds labélisé Greenfin : le fonds « LBPAM ISR ACTIONS ENVIRONNEMENT ».

Alors que les deux labels présentés précédemment ont vu le jour sous l’impulsion des pouvoirs publics, le label Finansol, de finance solidaire, est quant à lui géré par l’association FAIR(3). Fondé en 1997, celui-ci a pour objectif de « distinguer les produits d’épargne solidaire des autres produits d’épargne auprès du grand public(4) ». Le fonds « LBPAM ISR Actions Solidaire », par exemple, effectue des investissements en capital dans l’économie sociale et solidaire et ainsi soutenir des acteurs comme France Active ou Habitat et Humanisme, pour soutenir le financement d’activités à forte utilité sociale comme l’éducation, l’insertion et l’habitat.

Si cette liste dressée n’est pas exhaustive, elle permet de mettre en exergue certaines différences entre les trois principaux labels français en matière de finance durable. À première vue, on remarque que ces labels adoptent des approches différentes – certains visent l’orientation des investissements vers des thématiques précises (label GreenFin & Finansol), tandis que d’autres assurent que la politique de sélection ESG appliquée présente un niveau de sérieux régulièrement contrôlé par les organismes habilités et qui laisse aux gérants une liberté importante dans le choix de leurs investissements.

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