L’année 2023 a été de nouveau riche en événements économiques majeurs, dans la continuité du début de la décennie. Depuis 2020, les économies ont dû affronter un triple choc, sans précédent historique : une crise sanitaire qui a paralysé un moment une grande partie du monde, une crise de l’énergie due à la guerre en Ukraine et enfin et surtout un épisode de remontée des taux d’intérêt d’une intensité et d’une rapidité rarement observées pour contrer des pressions inflationnistes inconnues depuis quasiment 40 ans. Même si ces événements ont été source de volatilité depuis quatre ans, les économies et les marchés financiers ne sortent finalement pas si mal en point de cette séquence, à laquelle il faudrait aussi ajouter un environnement géopolitique empreint d’une forte incertitude (relations entre les Etats-Unis et la Chine, conflit au Proche-Orient, etc.).
L’économie américaine a conservé un rythme de croissance soutenu jusqu’à l’été, grâce en partie à de nouveaux soutiens budgétaires et à la consommation de la « surépargne » accumulée lors de la crise Covid. Le taux de chômage a un peu augmenté récemment mais il est encore bas au regard de son évolution historique. À l’inverse, l’activité en zone euro est quasiment atone depuis la mi-2022, l’Allemagne ayant notamment souffert de l’affaiblissement pendant une grande partie de l’année du cycle industriel mondial. Les marchés immobiliers ont par ailleurs commencé à s’ajuster (prix, transactions, mises en chantier) à la remontée des taux d’intérêt. Cependant, le PIB des pays de la zone est aujourd’hui égal (Allemagne) ou supérieur à son niveau de fin 2019. Le taux de chômage est d’ailleurs pour l’instant à son plus bas niveau depuis 25 ans même si des signes de détérioration du marché du travail sont perceptibles. Enfin, la Chine a connu une évolution hésitante de son économie, pénalisée par la crise qui touche les acteurs du secteur immobilier. En fin d’année, la production industrielle s’est cependant redressée.