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Les Bourses au plus haut

Depuis le début de l’année, les principaux indices boursiers volent de record en record. Même le Nikkei (l’indice de référence japonais) a dépassé son point haut de… décembre 1989 !

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L’investisseur doit parfois se montrer patient... Pourtant, les investisseurs ont revu dans le même temps leurs prévisions (excessives) de baisse de taux directeurs des banques centrales. Les analystes financiers espèrent désormais une première baisse de la Fed et de la BCE au tournant de l’été, pour un repli qui pourrait atteindre 90 points de base (pb) (contre une anticipation de 150 pb en décembre dernier). Cet ajustement des anticipations a eu pour conséquence une remontée des taux d’intérêt à long terme depuis fin décembre, sans toutefois que ces derniers aient retrouvé leurs points hauts d’octobre dernier. Ce mouvement aurait dû être défavorable aux marchés boursiers, mais ceux-ci ont bénéficié des bons résultats des entreprises cotées annoncés au titre de l’exercice 2023. Ces résultats ont pu être en partie favorisés par l’environnement inflationniste des deux dernières années : si les entreprises réussissent à passer les hausses de coûts dans leurs prix et que leur taux de marge reste constant, leurs résultats en valeur augmentent. Outre-Atlantique, les entreprises technologiques ont eu particulièrement le vent en poupe, avec en tête de liste la société Nvidia très impliquée dans l’intelligence artificielle, dont le cours a été multiplié par 5,5 depuis fin 2022… Certains observateurs sont tentés d’y voir la constitution d’une bulle. L’avenir le dira.

Sur le plan de la macroéconomie, le contraste reste important entre les États-Unis et l’Europe. L’économie américaine a fini l’année 2023 sur une croissance forte et les créations d’emplois sont restées vigoureuses en janvier. Elles soutiennent le revenu des ménages, leur consommation et in fine la croissance. La fameuse « jobs machine » américaine est toujours à l’œuvre. Certains indicateurs ont été un peu moins bien orientés en février, mais cela tenait à des conditions climatiques rigoureuses. En zone euro, l’ambiance est plus terne, avec une croissance à l’arrêt depuis l’automne 2022. La conjoncture dans les pays d’Europe du Sud (notamment l’Espagne) semble un peu mieux orientée qu’en Allemagne qui est confrontée à plusieurs défis (revoir son approvisionnement énergétique pour remplacer les importations de Russie, renforcer sa capacité militaire au moment où ses finances publiques sont contraintes, retrouver un dynamisme industriel alors que ses points forts traditionnels comme la chimie ou l’automobile, sont frappés par des mutations structurelles).

Du côté de l’inflation, la décélération se poursuit accompagnée par des hausses de salaires encore élevées de part et d’autre de l’Atlantique. Elles sont favorisées par leur ajustement à la poussée d’inflation passée et par la remarquable résilience des marchés du travail aux chocs macroéconomiques des quatre dernières années, ce qui se traduit par des taux de chômage toujours bas au regard de leurs évolutions historiques, même en Europe. Cette dynamique des salaires se reflète dans une augmentation toujours assez soutenue des prix des services. C’est pour l’instant le principal obstacle à une baisse des taux directeurs. À l’inverse, les signaux déflationnistes se renforcent en Chine, conséquence d’une économie toujours fragilisée par l’immobilier. Cela peut faciliter en retour la désinflation dans les autres économies, avec une atténuation de la pression de la demande chinoise de matières premières et surtout grâce à un allégement des prix des importations en provenance de Chine.

Pour l’instant, les marchés financiers sont restés relativement insensibles aux multiples risques géopolitiques qui ont émergé ces derniers mois. Ils pourraient davantage les intégrer à l’avenir avec en ligne de mire l’incertitude entourant le résultat de l’élection présidentielle américaine de novembre prochain.

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