Numérique responsable : repenser les habitudes d’achats en ligne

Environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre peuvent être imputées au secteur du numérique (GreenIT). Et d’ici à 2025, ce chiffre pourrait doubler, la crise Covid ayant accéléré les usages dématérialisés (comme le télétravail).

Les terminaux, et en particulier les écrans et téléviseurs, génèrent l’essentiel des impacts environnementaux (de 65 à 92 %), suivis des centres de données puis des réseaux (ADEME, 2022). Le saviez-vous ? On estime qu’il faut environ 70kg de matières premières pour fabriquer un smartphone de 120g (500 fois son poids !). Les matériaux font quatre tours du monde avant que le téléphone n’arrive dans nos mains.

On a souvent tendance à penser que le numérique signifie que tout est immatériel, or les impacts sont bien réels : ce qui pèse le plus dans l’empreinte du numérique sont en réalité les appareils (ordinateurs, smartphones, objets connectés…), qui nécessitent une grande quantité d’énergie et de matières pour être produits.

Le numérique responsable constitue une réponse aux impacts évoqués précédemment : une approche visant à minimiser l'impact environnemental et social du numérique, tant dans les appareils que dans les pratiques. Au-delà de réduire les impacts environnementaux, le numérique responsable c'est aussi lutter contre la fracture numérique et veiller à la protection des données. Agir pour un numérique plus responsable peut s’opérer à votre échelle, celle du consommateur, mais aussi à celle de l’entreprise.

Nous l’avons vu ensemble, les appareils numériques sont parmi les plus complexes à produire et les moins durables. Agir à ce niveau est donc particulièrement pertinent. Pour cela, vous pouvez envisager de réutiliser et d’allonger autant que possible la durée de vie des produits. Pourquoi pas envisager d’apprendre vous-même à le réparer ?

En parallèle, le marché de l'occasion en ligne est en plein essor, offrant d'excellentes opportunités pour acheter des articles de seconde main. Cela permet d'économiser de l'argent tout en réduisant la demande de production de nouveaux biens. Achetez donc reconditionné autant que possible et dimensionnez vos achats en fonction de vos besoins.

Si votre appareil est définitivement hors service, pensez à le recycler dans un point de collecte dédié (tout ce qui est électrique et électronique ne va pas dans vos ordures ordinaires !). La gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) est confiée à des éco-organismes agréés dans le cadre de la Responsabilité élargie du producteur (REP).

Enfin, voici quelques bons gestes pour vous aider à réduire la consommation d’énergie de vos appareils :

• éteindre les appareils électroniques inutilisés,
• ajuster la luminosité de votre écran,
• utiliser des chargeurs écoénergétiques,
• privilégier le WIFI à la 4G,
• réduire la résolution des vidéos sur les appareils ne permettant pas d’apprécier la HD
• ou encore désactiver la lecture automatique des vidéos.

Les enjeux du numérique responsable sont aussi là pour nous interroger sur la place de la technologie dans notre société et nos modes de vie. Qu’est-ce qui nous est réellement utile et qu’est-ce qui relève du gadget ? Cela replace la notion d’intérêt général au centre des technologies numériques, à travers les usages et les aspects sociaux (accessibilité, amélioration pour l’utilisateur), l’économie du partage et l’amélioration de la coopération. Le phénomène que l’on nomme « illectronisme » est prégnant : comment ne pas perdre les personnes qui n’ont pas les codes du numérique lorsque tous les services deviennent numérisés ?

Les entreprises ont également un rôle à jouer dans le développement d’un numérique plus responsable. On peut notamment parler éco-conception des équipements et des services numériques, économie d’énergie, réemploi et recyclage, mais pas seulement. Elles peuvent aussi agir sur l’inclusion, l’accessibilité des solutions numériques et des ressources.