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Grande consommation responsable : comment faire des choix éclairés dans notre quotidien ?

La grande consommation regroupe les produits dont la consommation est fréquente et récurrente, avec une durée de vie courte et souvent vendus à bas prix. On retrouve les produits alimentaires, les produits d’entretien (liquide vaisselle, désinfectants), les produits d’hygiène corporelle (dentifrice, gel douche), les produits de beauté (maquillage, déodorants), l’alimentation animale ou encore les produits jetables (cotons tiges, tampons).

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Comment un produit de grande consommation peut-il être responsable ? Selon l’ADEME, consommer de manière responsable se traduit par « choisir ses biens de consommation en fonction de ses besoins et de leurs impacts sur l'environnement ». En prenant en compte l’ensemble de la chaîne de valeur d’un produit et ses impacts associés, le consommateur fait un choix éclairé. La consommation responsable s’étend non seulement au processus d’achat, mais également à toutes les étapes du cycle de vie du produit ou du service.

Une prise de conscience vers une consommation responsable…

En 2023, pour 68 % de la population française, la consommation est considérée comme le moyen d’action individuelle pour lutter contre le réchauffement climatique. Selon une récente étude de l’ADEME sur la consommation des Français parue en 2023, les Français recherchent davantage de transparence sur les produits qu’ils utilisent au quotidien. Leur priorité est de connaître l’impact des produits sur la santé humaine, environnementale et animale. Si un doute subsiste quant à l’impact d’un produit alimentaire, d’entretien, cosmétique ou d’hygiène sur la santé, 3 Français sur 5 ne l’achèteront pas. Selon cette même étude, en 2023, 82 % des Français ont adopté des habitudes de consommation plus vertueuses : 47 % consomment moins de produits qu’auparavant, tandis que 35 % choisissent des produits ayant moins d’impact sur l’environnement tout en maintenant leur niveau de consommation actuel. Bien que cette prise de conscience soit principalement motivée par des raisons économiques, 37 % des Français affirment agir par conviction écologique ou sociale.

…mais à nuancer avec l’inflation

Dans un contexte d’inflation, les critères de responsabilité sont parfois relégués au second plan. 60 % des Français affirment qu’il est « difficile » aujourd’hui de consommer de manière responsable. Le prix est le critère de choix principal pour un produit, en raison de son importance qui augmente, contrairement aux critères de responsabilité tels que l’origine géographique, le lieu de production ou l’impact environnemental, qui reculent, en particulier dans le domaine de l’alimentaire. Cependant, pour les produits non-alimentaires, ces baisses sont mineures, avec une progression de 2 points pour « la durée de vie, la durée de garantie d’un produit ».

En moyenne, les produits considérés comme responsables ont un prix 70 % supérieur à ceux de leur catégorie. La baisse de la consommation de produits bio est due à des prix plus élevés, mais aussi à une mauvaise compréhension du label AB. L’offre limitée de certains produits de grande consommation responsable peut également freiner les consommateurs. Près d’un tiers des Français se disent prêts à acheter plus local si davantage de choix leur était proposé.

La grande distribution, un acteur clé vers une consommation responsable

9 Français sur 10 considèrent que la grande distribution est un acteur clé pour encourager une consommation responsable. Elle a donc un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique.

Plusieurs pistes peuvent être envisagées, telles que la vente de produits durables à des prix similaires à ceux des produits classiques, des labels plus faciles à comprendre, des étiquettes indiquant clairement si le produit ou l’emballage est recyclable, des emballages compostables, ou encore des programmes de fidélité pour encourager la consommation responsable.

Les enseignes de la grande distribution repensent actuellement leur offre et leur chaîne de valeur pour être plus responsables, en adoptant des stratégies d’approvisionnement plus durables, en rationalisant leurs offres, en utilisant des emballages éco-conçus, en améliorant la traçabilité grâce à la technologie, et en proposant moins de promotions.

Comment agir à l’échelle individuelle ?

Avant de procéder à un achat, commencez par évaluer vos besoins. Si l’acquisition de ce bien est nécessaire, voyez s’il est possible de le partager, notamment au sein de votre foyer. Sinon, lors de l’achat, prenez en compte les différents impacts du produit.

Les impacts écologiques

Pour cela, privilégiez :

  • Des produits faiblement carbonés.
  • Des produits biologiques.
  • Des produits dont la composition, l'utilisation et la fin de vie, préservent la qualité des sols, des eaux, de l’air. Ainsi nous vous conseillons de privilégier des produits qui émettent peu d'émission de gaz à effet de serre supplémentaire, qui ne participent pas à la déforestation ou encore qui n'épuisent pas les ressources naturelles. Pour reconnaître ces produits, vous pouvez vous fier aux labels. Des labels comme « Au cœur des sols », premier label d’agriculteurs dédié à l’Agriculture de Conservation des Sols. Vous pouvez également rechercher des produits qui utilisent des ingrédients naturels, qui ne contiennent pas des substances toxiques ou nocives pour l'environnement, qui sont dotés de labels environnementaux reconnus. Par exemple, pour des produits d’entretien et nettoyage mais aussi d’hygiène et beauté, vous pouvez vous tourner vers les labels environnementaux : Écolabel européen, Sustainable cleaning, Ecocert, Cosmébio Cosmos, Forest stewardship council, Global organic textile standardÉcolabel nordiqueNature & Progrès. Vous pouvez également privilégier des produits durables et de haute qualité qui ne nécessitent pas d’être remplacés fréquemment, ou des produits qui sont réutilisables, recyclables, biodégradables ou compostables, dont les critères sont mentionnés sur l'emballage. 

Les impacts sociaux et économiques

Vous pouvez vérifier par exemple :

  • Si la fabrication a été réalisée dans le respect des droits fondamentaux (travail des enfants, travail forcé, respect des horaires…).
  • Si la fabrication est éthique ; c’est à dire s’il n’y pas eu de corruption dans la conception, la fabrication, l’exportation, la vente des produits. On entend la corruption comme l’acte de proposer de l'argent ou des avantages en nature à une personne qui détient un pouvoir, en échange d'un avantage indu. Bien que les informations relatives à la corruption soient difficiles d’accès, vous pouvez regarder les actualités de Transparency International, mais aussi vous renseignez sur l’entreprise pour laquelle vous allez acheter un produit/service, en consultant leur site internet, leurs rapports annuels, leurs communiqués et articles de presse. Vous pouvez également vous interroger sur la chaîne d'approvisionnement de l'entreprise et notamment regarder si cette dernière est référencée sur Ecovadis, qui est le plus grand organisme de notation de la durabilité et de la Responsabilité Sociétale des Entreprises, évaluant plus de 125 000 entreprises. S’il n’existe pas de certification uniquement dédiée à l’anti-corruption, certaines normes et certifications traitent en partie de cette thématique comme la norme ISO 37001, la certification Ethic Intelligence, la TRACE Certification, le certificat d'adhésion au Pacte Mondial des Nations Unies et la certification B Corp.
  • Si les produits sont fabriqués en coopération avec les communautés locales, en respectant leur mode de vie (comme le commerce équitable). Le commerce équitable concerne majoritairement des produits alimentaires comme le thé, café, cacao, céréales, quinoa, riz, pâtes, noix, épices, miel, biscuits, confitures. Les labels BioPartenaire, Fair For Life, Max Havelaar France, Symbole des producteurs paysans (SPP), Agriéthique, Écocert Équitable, ou encore le Réseau World Fair Trade Organization (WFTO) vous garantissent un cahier des charges intégrant la rémunération des producteurs et l’amélioration de leurs conditions de vie.
  • Si les produits sont fabriqués localement ou sont des produits français (label « Made in France »).
  • Si les productions rémunèrent à leur juste valeur les travailleurs. À titre d’exemple, les grandes marques de fast fashion font appel à des usines principalement au Bangladesh ou au Pakistan pour produire leurs vêtements. Au Bangladesh, le salaire moyen est de 0,27€/heure et 0,46€/heure pour le Pakistan ce qui est très loin d’être un revenu viable pour ces ouvriers. Pour assurer un juste prix dans vos achats alimentaires, vous pouvez par exemple vous diriger vers des marques comme C’est qui le patron ?! ou FaireFrance.
  • Si les produits sont à l’origine de création d’emplois. Selon l’INSEE, si un établissement manufacturier produisant un milliard d'euros de valeur ajoutée s'installait en France, cette relocalisation générerait 24 400 emplois en France.
  • Si les productions ou distributeurs s'assurent de la qualité de vie au travail de leurs salariés. Cela peut prendre la forme d’une stratégie QVT (qualité de vie au travail) ou encore de charte d’engagement pour les droits de l’Homme. Cette démarche permet de répondre au besoin de sens au travail, de favoriser l’engagement, de prévenir les risques professionnels, d’assurer la santé et le bien être des collaborateurs et de renouveler le dialogue social. Vous pouvez ainsi consulter le site internet de l’entreprise, les rapports annuels, les communiqués et articles de presse, pour s’assurer que l'entreprise s’engage sur des thématiques sociales. Certains labels et certifications attestent de la qualité de vie au travail comme Great Place to Work, Label HappyIndex® /AtWork, Top Employers Institute et comme pour la lutte contre la corruption, nous retrouvons les certifications Ethic Intelligence et B Corp. 

Les impacts sanitaires

Vous pouvez apporter une attention particulière :

  • Aux produits sans substances toxiques ou dangereuses. Par exemple, certains vêtements fabriqués à partir de fibres naturelles permettent d’éviter ces substances comme le coton biologique, le lin, le chanvre et la laine.
  • Aux produits sans pesticides ou intrants chimiques. Par exemple, vous pouvez privilégier les produits biologiques, qui sont certifiés d’être cultivés sans l'utilisation de pesticides chimiques ou d'engrais synthétiques,.
  • Aux produits fabriqués en respectant les normes d’hygiène. Vous pouvez lire les avis en ligne des clients concernant la qualité et l'hygiène des produits. Vous pouvez aussi regarder du côté des certifications et des labels. Concernant l’alimentation, la norme ISO 22000 - Système de management de la sécurité des denrées alimentaires permet d’attester que les normes d'hygiène sont respectées. Concernant les produits alimentaires et non-alimentaires, vous pouvez porter une attention à la norme IFS (International Featured Standards) et aux certifications ECOCERT.
  • Aux produits ayant une composition nutritionnelle plus saine dans le cas d’achat alimentaire. Vous pouvez par exemple regarder le Nutri-Score d’un produit, qui permet facilement et rapidement de comprendre les informations nutritionnelles. Vous pouvez aussi consulter l’application Open Food Facts, qui oriente vers de meilleurs choix alimentaires pour votre santé.

Les impacts éthiques

En privilégiant par exemple des produits fabriqués dans des conditions respectant certains principes éthiques ou moraux, selon votre sensibilité, comme le respect du bien-être animal. Par exemple, concernant le secteur du textile, le standard RAF assure le bien-être animal. Vous pouvez également vous tourner vers des vêtements sans matières animales (cuir, soie, fourrure, laine, plumes et la fourrure) et faire confiance aux labels vegans comme PETA-approved Vegan, Vegan Society, Certified Vegan, qui certifient également les cosmétiques. Il faut cependant distinguer un cosmétique vegan, soit pas de composant issu de l'exploitation animale, de l’appellation « cruelty free », soit aucun test sur les animaux, que ce soient les ingrédients ou les produits finis. Concernant les cosmétiques cruelty free, vous pouvez privilégier les labels PETA-Cruelty-Free, IHTK, Leaping-Bunny, Not Tested On Animals / CCF, One Voice.

Pour résumer...

La grande consommation, pour être responsable, doit inciter le consommateur à acheter moins mais mieux. Derrière le « mieux » se cachent de nombreux enjeux : environnementaux, sociaux, économiques, sanitaires et éthiques. Cependant, entre prix élevés, offre qui ne répond pas aux attentes du consommateur et méconnaissance des nombreux labels présents sur le marché, le choix de l’achat responsable n’est pas toujours si simple. Ainsi, les acteurs de la grande distribution ont un rôle à jouer pour faciliter l’engagement du consommateur.

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