Le système de production et de consommation dans lequel nous évoluons s'appuie sur un très grand choix de produits et de services, sur la rapidité effrénée des échanges (qu'ils soient matériels avec des marchandises ou immatériels avec des informations) et une course aux prix les plus bas. Ce modèle a des conséquences environnementales et sociales.
Les conditions de travail dans certains pays en développement ne respectent pas les droits fondamentaux de l'homme. Pourtant ces pays produisent ce que nous importons. Parmi ces droits fondamentaux relatifs au travail, nous retrouvons la liberté d'association, la reconnaissance effective du droit de négociation collective, l'élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire, l'abolition du travail des enfants, l'élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession et un environnement de travail sûr et salubre.
57 % des travailleurs exerçant dans les pays les moins avancés (PMA) se trouvent ainsi en situation d’extrême pauvreté et gagnent moins d’1,9 dollar par jour (OIT, 2022). Ces conditions de travail dangereuses ont entraîné 2 millions de décès en 2016 dans le monde entier. Les causes mises en avant sont : de longues heures de travail, l'exposition aux pollutions atmosphériques (gaz, fumées), aux agents cancérogènes ou toxiques, ou encore à la présence de bruit (OMS/OIT, 2021).
Aujourd'hui, 61 % de la main-d'œuvre mondiale, soit 2 milliards de travailleurs, occupent un emploi informel (AFD, 2019), en dehors du cadre légal imposé aux employeurs. Cela signifie que ces personnes ne bénéficient pas de protection sociale, peuvent être licenciées à tout moment, ne sont pas rémunérées, travaillent des heures excessives et évoluent dans un environnement de travail dangereux.
152 millions d’enfants seraient encore aujourd’hui contraints de travailler dans le monde, dont 73 millions cantonnés à des tâches dangereuses (AFD, 2019). On compte par exemple 40 000 enfants travaillant dans les mines de cobalt en République démocratique du Congo (Unicef, 2020), un métal utilisé dans les batteries de nos smartphones. Au-delà de la mise en danger, ce travail prive les enfants d’une éducation et des opportunités d’atteindre une vie décente une fois adulte. 7 travailleurs forcés sur huit est un adulte. Les femmes et les enfants restent les plus vulnérables face au travail forcé.
Ces dérives interviennent dans un contexte où l’objectif reste encore souvent de produire à bas prix, pour vendre moins cher. La rémunération des fournisseurs et intermédiaires en pâtit alors. Ce travail forcé est majoritairement présent dans le secteur informel, non protégé et donc plus sensible aux dérives, mais on le retrouve également dans le secteur formel. On observe des différences de l’utilisation du travail forcé en fonction du secteur (formel ou informel), domaine d’activités, localisation…
Dans la Région Asie pacifique, le travail forcé se manifeste essentiellement dans l’activité agricole, mais aussi dans les services domestiques, les rizeries, le tissage de tapis. En Europe, le travail forcé se reflète davantage dans le secteur informel : les soins, le bâtiment, l’agriculture et l’industrie du nettoyage.