En octobre, les statistiques ont montré que la santé de l'économie américaine restait bien orientée, mais que la conjoncture en Zone Euro continuait de se détériorer. La politique monétaire est demeurée l'un des principaux points d'attention des investisseurs. Après dix hausses de taux en quinze mois, la Banque Centrale Européenne a fait une pause dans son resserrement monétaire, même si la situation de l'inflation n'est pas encore conforme à son objectif. La Fed, qui avait également fait une pause en septembre, devrait faire de même dans sa réunion de début novembre. Le contexte géopolitique s'est alourdi, avec la guerre entre Israël et le Hamas, et un possible embrasement du Proche-Orient. Le début de la saison de publication des résultats des entreprises a montré que la nervosité du marché s'était renforcée. Les bons chiffres ont été accueillis sans grande ferveur, alors que les déceptions ont été marquées par des chutes de cours parfois spectaculaires, notamment en Europe.
Dans cet environnement, les taux en zone euro finissent le mois en légère baisse après avoir touché de nouveaux points hauts en cours de mois, tandis que les taux américains poursuivent leur hausse sensiblement. Les principaux actifs risqués ont été pénalisés, les obligations d'entreprises comme les actions, avec une baisse de 3,3 % du marché en zone Euro.
Fin novembre, le ralentissement de la croissance, à partir d'un niveau élevé aux Etats-Unis et faible en Europe, semble pour l’instant mesuré, avec notamment une remontée du chômage à ce stade limitée.
Dans ce contexte de tassement modeste de la croissance, c'est l'évolution des prix qui a retenu l'attention. Avec des chiffres d'inflation publiés en dessous des niveaux attendus, les communications des banquiers centraux ont amené les investisseurs à fortement revoir à la baisse leurs anticipations de taux directeurs pour les trimestres à venir. Les taux d'intérêts ont ainsi fortement reflué, les taux 10 ans passant de 4,93 % à 4,33 % aux Etats-Unis, et de 2,81 % à 2,45 % en Allemagne. Ce mouvement des taux, après les tensions haussières observées les mois précédents, a constitué un net soutien pour les actifs risqués, tant sur les obligations de crédit que sur les actions, qui ont progressé de 7,9 % et 9,1 % respectivement pour la zone euro et les Etats-Unis. Parallèlement, les anticipations d'inflation sont logiquement en repli, alimentées par la baisse du prix du pétrole avec des craintes tant sur la baisse de la demande que sur la régulation de l'offre.
En décembre, tout comme au mois précédent, la politique monétaire est restée l'un des principaux points d'attention des investisseurs. Les dernières statistiques publiées ont validé la poursuite de la décélération de l'inflation aux Etats-Unis et en Europe. Sans prendre de gant, la banque centrale américaine a confirmé le pivot de sa politique monétaire, et a ouvert la voie vers trois baisses de taux en 2024. Plus prudente du fait d'une inflation un peu plus tenace, la banque centrale européenne est restée sur sa politique de taux 'hauts pour longtemps', même si les investisseurs spéculent déjà sur le calendrier et l'amplitude des futures baisses de taux en Zone Euro. Si le scenario de récession est toujours sur la table, les investisseurs ont préféré celui d'un atterrissage en douceur. Le contexte géopolitique, en Ukraine et plus récemment au Proche- Orient, n'a pas eu d'impact significatif sur les marchés.
Dans cet environnement, les principaux actifs risqués ont connu un nouveau mois favorable. Les actions de la zone Euro ont progressé de 3,2 % et les actions américaines de 4,7 %. Les actions japonaises ont connu des prises de profits, et ont baissé de -0,5 %, dans le sillage de la hausse du Yen. Malgré un mois encore difficile pour les actions chinoises, les marchés émergents ont progressé de 3,9 %. Du côté des marchés obligataires, les obligations souveraines, soutenues par la baisse des rendements, ont progressé de 3,7 % en Zone Euro. Les obligations d'entreprises ont également connu un parcours haussier, avec une performance de 4,9 % pour les mieux notées, et de 3,7 % pour les plus spéculatives.