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Economie et marchés : analyse

Le début de l’année a été marqué par des anticipations un peu plus raisonnables des investisseurs sur le calendrier et l’amplitude de l’assouplissement monétaire de la Fed et de la BCE. Cela s’est traduit par une remontée des taux longs sans toutefois que ces derniers ne retrouvent les points hauts atteints mi-octobre 2023. Malgré ces mouvements sur les marchés obligataires, les Bourses sont restées très dynamiques, portées par les résultats des entreprises. 

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Au cours des derniers mois de 2023, les investisseurs faisaient le pari d’une baisse rapide et ample des taux directeurs de la Fed et de la BCE, avec la confirmation du recul de l’inflation. Beaucoup d’analystes jugeaient toutefois que ces anticipations étaient excessives. Les derniers mois leur ont donné raison. Les anticipations ont été nettement revues à la baisse, les banques centrales s’étant montrées prudentes considérant que les progrès en matière de lutte contre l’inflation devaient être confirmés, avec notamment une certaine résilience de la hausse des prix des services nourrie par les augmentations de salaires. Un premier mouvement devrait intervenir en juin prochain. Cette révision a conduit à une remontée des taux longs depuis le début de l’année. Les rendements des emprunts d’Etat n'ont toutefois pas retrouvé leurs niveaux de mi-octobre 2023. Fin mars, le rendement de l’OAT 10 ans, l’emprunt phare français, atteignait 2,80 % contre 3,56 % le 18 octobre 2023, reprenant environ 40 points de base par rapport à son point bas du 27 décembre (2,41 %). Malgré cette remontée des taux d’intérêt, les Bourses ont poursuivi leur progression (+8,8 % sur les trois premiers mois de l’année pour le CAC 40). Ce mouvement haussier a notamment été nourri par les bons résultats par les grands groupes mondialisés au titre de l’exercice 2023 en particulier dans le luxe, l’automobile ou l’énergie. Aux Etats-Unis, les actions des entreprises du secteur technologique ont été portées par les attentes découlant de l’intelligence artificielle, notamment en matière de besoins en puces ultraperformantes. L’entreprise Nvidia en a plus que bénéficié. Certains y voient l’émergence d’une bulle, avec des déceptions possibles. L’avenir nous le dira !

Du côté de la macroéconomie, l’économie américaine paraît s’inscrire sur un tempo plus lent qu’au second semestre 2023, où la croissance avait avoisiné les 4 % l’an. Rien d’anormal à cela donc. L’intensité de ce ralentissement est cependant encore difficile à évaluer, en raison notamment des aléas climatiques. En Europe quelques signes, encore ténus, d’amélioration de la conjoncture sont perceptibles récemment, notamment du côté du climat des affaires. La modération de l’inflation devrait par ailleurs permettre aux ménages de retrouver un peu plus de pouvoir d’achat. La hausse des salaires a amorcé un ralentissement mais l’indexation partielle de ces derniers à l’inflation passée va se traduire par une progression des rémunérations supérieure à l’inflation sur la seconde partie de l’année qui soutiendra la consommation. Par ailleurs, en dépit des défis structurels auxquels elle est confrontée (restructuration du marché de l’immobilier, retournement démographique), l’économie chinoise fait plutôt preuve d’un certain dynamisme, grâce à l’industrie. A noter que la Banque du Japon a été à contrecourant du mouvement d’assouplissement monétaire qui est attendu pour les autres banques centrales. Lors de sa dernière réunion, elle a remonté son taux directeur dans la fourchette (0-0,1 %) alors qu’il était négatif jusque-là. Il s’agit de la première hausse de taux directeur depuis 17 ans. Ce mouvement a cependant été insuffisant pour soutenir le yen qui reste faible (il a perdu environ 50 % depuis fin 2020). Le Nikkei a par ailleurs dépassé son précédent point haut… qui datait de fin 1989 ! Il faut savoir se montrer patient…

Les marchés financiers sont toujours ancrés sur un scénario très favorable avec en perspective un assouplissement monétaire des grandes banques centrales (sauf au Japon naturellement) et une croissance économique qui sera un facteur de soutien pour les résultats des entreprises (hausse des bénéfices attendus de 10 % en 2025 et 2026 pour les valeurs françaises, ce qui est élevé). Pour l’instant ils ne semblent pas vouloir vraiment intégrer les multiples risques qui entourent l’économie mondiale : un environnement géopolitique rarement aussi tendu depuis la fin des années 1980, des ratios d’endettement publics très élevés en Europe et aux Etats-Unis et de manière plus conjoncturelle une remontée récente du prix du prix du pétrole à surveiller, tant pour son impact sur l’activité que sur l’inflation pour les pays importateurs.

Il est important de s’assurer régulièrement que sa stratégie d’investissement est toujours adaptée à ses besoins et ne nécessite pas certains ajustements.

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