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Economie et marchés : analyse

La fin de l’année 2023 a été marquée par une nette baisse des taux d’intérêt à long terme et une progression soutenue des indices boursiers. Les investisseurs tablent en effet sur une baisse rapide des taux directeurs de la Fed et de la BCE. Ils risquent cependant de devoir un peu patienter.

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Après un été marqué par une tension sur les taux longs et un repli des principaux indices boursiers, la fin de l’année a vu un mouvement inverse se dessiner. Dans un contexte d’amplification du reflux de l’inflation, notamment en Europe, les investisseurs tablent sur une baisse précoce (dès le début du printemps) et de grande ampleur (autour d’une baisse de 150 points à l’horizon de fin 2024) des taux directeurs de la Fed et de la BCE. Les taux d’intérêt à long terme ont ainsi beaucoup baissé à partir de mi-octobre. Le rendement de l’OAT 10 ans, l’emprunt phare français, est ainsi passé de 3,56 % (point haut du 18 octobre) à 2,41 % le 27 décembre, son dernier point bas. Ce repli des taux longs a favorisé un rebond des Bourses. Malgré le trou d’air de l’été, le CAC 40 aura ainsi progressé de 16,5 % sur l’année 2023, battant même son record historique mi-décembre, à 7 597 points.

Sur les tout derniers jours de décembre et depuis le début 2024, les taux longs se sont cependant un peu redressés. Lors des réunions qui se sont tenues en décembre, les banques centrales n’ont pas validé le scénario joué par les marchés, en se montrant prudentes sur les développements à venir. L’inflation en zone euro s’est d’ailleurs un peu redressée en décembre (à 2,9 % après un creux à 2,4 % en novembre). La baisse sur un an des prix de l’énergie est moins marquée (‑6,7 % après -11,5 %), du fait notamment d’un effet de base (comparaison des prix d’un mois par rapport au même mois de l’année précédente) moins prononcé (le pic des prix de l’électricité et du gaz sur le marché de gros européen avait été touché en août 2022).

Les banques centrales veulent surtout être sures d’avoir terrassé le « dragon » de l’inflation. Or, l’activité économique demeure encore allante aux Etats-Unis, après la forte progression du PIB observée au 3ème trimestre. Les créations nettes d’emploi sont restées nombreuses en décembre, se situant encore au-dessus de leur évolution moyenne en 2018-2019. La hausse des salaires s’est même un peu renforcée sur le mois. En zone euro, l’activité économique est plus molle. Mais le taux de chômage est toujours bas, sans doute en partie du fait d’une démographie déclinante. Cela peut contribuer à maintenir une pression haussière sur les salaires.

Les questions restent nombreuses pour l’année 2024 qui commence. Les interrogations portent sur les risques de détérioration du marché du travail et sur la résilience des entreprises qui ont pour l’instant plutôt bien résisté aux chocs ayant affecté leur environnement. A l’inverse, la désinflation devrait favoriser la consommation des ménages qui a été le maillon faible de la croissance européenne en 2023. On peut aussi se demander si le niveau des taux longs, qui pourrait être plus bas que ce qui était attendu il y a quelques mois, sera de nature à limiter l’ajustement des marchés immobiliers. Enfin, l’économie chinoise a paru avoir du mal à se rétablir après la crise Covid. Mais la production industrielle est revenue désormais sur sa tendance d’avant la crise et le PIB devrait avoir progressé de 5 % en 2023, ce qui était l’objectif des autorités. Le maillon faible reste l’immobilier mais les autorités ne voient peut-être pas d’un mauvais œil un certain assainissement de ce secteur qui avait fait preuve d’une certaine exubérance dans le passé.

Dans un monde à la géopolitique bouillonnante, les aléas ne manquent pas. Les tensions actuelles en mer rouge et leurs conséquences sur le transport maritime entre l’Asie et l’Europe en sont une bonne illustration. L’élection présidentielle aux Etats-Unis en novembre sera par ailleurs une échéance cruciale, notamment pour la trajectoire de la dette publique qui paraît insoutenable à moyen terme en l’état actuel.

Il est important de s’assurer régulièrement que sa stratégie d’investissement est toujours adaptée à ses besoins et ne nécessite pas certains ajustements.

Vous vous interrogez ? Venez en discuter avec votre conseiller de La Banque Postale.

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