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Economie et marchés : analyse Janvier 2023

L’année 2022 a été caractérisée par un environnement économique et géopolitique d’une rare complexité. Cela a conduit à une grande volatilité sur les marchés financiers, sur fond d’une poussée de l’inflation à un niveau inconnu depuis 40 ans.

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Après un début d’année marqué par un net repli des indices boursiers dans un contexte de remontée des taux longs, une phase de rebond est intervenue, les investisseurs pariant sur le fait que les grandes banques centrales tempéreraient leur resserrement économique alors qu’un ralentissement économique marqué se profilait pour fin 2022-début 2023. Les grandes banques centrales ont infirmé cette prédiction en se montrant très déterminées et en accélérant la remontée de leurs taux directeurs à l’automne. L’aversion pour le risque a dès lors repris le dessus, conduisant à une nouvelle phase baissière pour les indices boursiers. Le CAC 40 affichait ainsi un repli de l’ordre de 20 % fin septembre par rapport au début de l’année. De nouvelles inquiétudes sur les perspectives économiques et les premiers signes de détente des pressions inflationnistes en amont (reflux des prix des matières premières, dont le pétrole, atténuation des difficultés d’approvisionnement, baisse du coût du transport maritime) ont de nouveau convaincu les investisseurs que les banques centrales allaient lever le pied. Les taux longs se sont dès lors un peu repliés et les Bourses redressées vers la mi-octobre. Mais mi-décembre, la Fed et surtout la BCE ont continué à adopter un ton très ferme. La Fed a ainsi porté son taux des Fed funds, nul un an auparavant, dans la fourchette 41/4 – 41/2 % tandis que la BCE augmentait son taux de refinancement à 2,5 %. La BCE a par ailleurs fait part de diverses annonces qui devraient conduire à une diminution de son bilan alors que les émissions des emprunts d’Etat devraient encore progresser de 5 % l’an prochain. Cela pourrait soutenir les taux longs. Au total, le CAC 40 finit l’année à 6 474 points (-9,5 % par rapport à fin 2021, après une hausse de 28,9 % l’année précédente). Le S&P 500, l’indice de référence de la Bourse américaine, recule plus nettement que les indices européens (-19,4 % en un an) mais évaluée en euros la contreperformance de l’indice américain est plus mesurée (-14,4 %). Même s’il s’est redressé en fin d’année contre le dollar, l’euro avait souffert jusqu’à la fin de l’été du décalage dans l’orientation des politiques monétaires de part et d’autre de l’Atlantique. Du côté des taux longs, le rendement de l’OAT 10 ans, l’emprunt phare de l’Etat français, termine l’année à 3,11 % alors qu’il était quasiment nul fin 2021.

Malgré beaucoup de vents contraires, l’économie mondiale a fait preuve de résilience en 2022. Le PIB américain a progressé de 0,8 % au 3ème trimestre et celui de la zone euro de 0,3 %, tandis que la croissance chinoise rebondissait après une levée temporaire des contraintes sanitaires au début de l’été. En Europe, la normalisation des relations économiques et sociales a permis une reprise du tourisme et plus généralement des activités de services à partir du printemps dernier. Par ailleurs, les gouvernements ont adopté diverses mesures visant à protéger les ménages et les entreprises face à la crise énergétique, à hauteur de 4 points de PIB (dont plus d’un tiers venant d’Allemagne). Outre-Atlantique, les ménages ont puisé dans la « surépargne » accumulée pendant le Covid. Malgré tout, les perspectives économiques ont continué à s’assombrir pour les mois à venir. Les enquêtes de conjoncture demeurent dégradées, le marché de l’immobilier aux Etats-Unis est en train de se retourner alors qu’en Chine la situation sanitaire se détériore rapidement sur fond de crise immobilière.

Après une poussée de fièvre inédite depuis plusieurs décennies, l’inflation paraît être passée par un pic. Aux Etats-Unis, elle était de 7,1 % sur un an en novembre contre 9 % en juin. En zone euro, la détente est plus modeste (les prix à la consommation étaient encore en hausse de 10,1 % sur un an en novembre), du fait de l’évolution des prix du gaz et de l’électricité ces derniers mois. La bonne nouvelle est que le prix du gaz sur le marché de gros européen s’est nettement détendu fin 2022 passant sous les 80 € par mégawattheure contre un pic à 350 € fin août, à la fois suite un hiver plutôt doux jusqu’ici et à des stocks élevés. Cependant, beaucoup d’entreprises vont renégocier leurs contrats cette année à des conditions plus désavantageuses, ce qui pourrait occasionner une nouvelle salve de hausse de leurs prix de vente dans les mois à venir. 

Il est important de s’assurer régulièrement que sa stratégie d’investissement est toujours adaptée à ses besoins et ne nécessite pas certains ajustements.

Vous vous interrogez ? Venez en discuter avec votre conseiller de La Banque Postale.

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