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Economie et marchés : analyse

À la fin du premier semestre 2023, les banques centrales ont conservé un discours de fermeté laissant attendre un resserrement monétaire un peu plus marqué et des taux directeurs peut-être durablement plus élevés que ce qu’anticipaient les investisseurs. Par ailleurs, après avoir plutôt bien résisté fin 2022-début 2023, l’activité économique donne des signes d’affaiblissement en zone euro.

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Si le début de l’année 2023 avait été marqué par une certaine résilience de l’activité économique, les enquêtes de conjoncture en zone euro ont donné récemment des signes de net fléchissement. L’activité industrielle paraît se replier, ce qui affecte plus particulièrement l’économie allemande, alors que le climat des affaires dans les services commence à s’affaiblir. Par ailleurs, malgré la fin de la politique du zéro Covid en décembre dernier, la Chine paraît avoir du mal à renouer avec une croissance vigoureuse et régulière, ce qui contraint les autorités à soutenir leur économie, aussi bien sur le plan budgétaire que monétaire. En revanche, l’activité économique se montre plutôt résiliente aux Etats-Unis, grâce notamment à un marché du travail toujours dynamique qui soutient la consommation. Sur le front de l’inflation, la détente des prix de l’énergie s’est globalement confirmée, avec un prix du baril de pétrole (Brent) qui est passé sous les 75 $ fin juin. Sur le marché de gros européen, le prix du gaz s’est rapproché de son niveau d’avant crise, entraînant dans son sillage les prix de l’électricité. L’évolution sur un an de la composante énergie dans les indices d’inflation a ainsi nettement reflué jusqu’à devenir négative en zone euro et aux Etats-Unis. La hausse des prix alimentaires, très forte jusqu’au printemps, s’est un peu tempérée mais elle reste encore élevée en zone euro.

Hors énergie et alimentation, les hausses de prix demeurent fortes, nourries notamment par les augmentations de salaires que les entreprises ont jusqu’ici réussi à répercuter dans leur prix sur les deux rives de l’Atlantique. Cela ne peut satisfaire les banques centrales qui ont adopté un ton très ferme lors de leurs réunions de juin. La Réserve fédérale américaine a certes fait une pause dans le relèvement de son taux directeur mais deux nouvelles hausses sont prévues d’ici la fin de l’année. De son côté, la BCE a clairement mis en avant le fait que l’inflation restait bien trop éloignée de la cible de 2 %. Au moins une hausse de ses taux directeurs est promise en juillet, une autre paraît possible en septembre, sauf coup d’arrêt de la croissance. Enfin, la Banque d’Angleterre, faisant face à une inflation qui peine à décélérer à la suite des tensions sur le marché du travail découlant en partie du Brexit, a augmenté son taux directeur plus nettement que ce qui était attendu par les investisseurs. Bien que le resserrement monétaire pourrait être plus marqué qu’anticipé et que les taux directeurs des banques centrales pourraient demeurer à un niveau élevé plus longtemps, les taux des emprunts d’Etat semblent s’installer sur un plateau, autour de 3 % pour l’OAT 10 ans en juin, avec la perspective d’un freinage à venir de l’activité et l’idée que le pic du resserrement monétaire est proche malgré tout. 

Sur les marchés boursiers, après le net repli observé en 2022, l’année 2023 avait commencé par une hausse des principaux indices, sur fond de résilience de l’activité et de premiers signes de modération de l’inflation. Les turbulences financières fin mars s’étaient traduites par un trou d’air qui a finalement été assez rapidement effacé grâce aux mesures prises par les autorités, sauf pour les valeurs bancaires. Si les Bourses américaines ont continué à se redresser ces derniers mois, les indices européens ont marqué le pas fin avril sur fond de craintes d’un tassement de l’activité et de fermeté de la BCE. Le CAC 40 s’est même un peu effrité depuis deux mois, avec des contreperformances des valeurs du secteur de l’énergie et d’un acteur du luxe. Fin juin, il affichait néanmoins encore une hausse de 14 % depuis le début 2023.

Il est important de s’assurer régulièrement que sa stratégie d’investissement est toujours adaptée à ses besoins et ne nécessite pas certains ajustements.
Vous vous interrogez ? Venez en discuter avec votre conseiller de La Banque Postale.

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