Convaincre un proche d’accepter une aide extérieure

Votre proche n’est plus assez autonome pour se débrouiller seul(e) ? Il faut prendre des décisions s’il veut rester à domicile. Mais le convaincre d’accepter d’être secondé est une démarche semée d’obstacles… surmontables à certaines conditions.

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Quels sont les principaux motifs de refus ?

Le déni de la maladie et donc du besoin. La personne âgée qui sent ses capacités diminuer met en place inconsciemment des mécanismes de défense pour déformer la réalité. Il dit : « Je me débrouille, je n’ai besoin de rien ».

La crainte d’être dépossédé de sa capacité de décision. Se trouver tributaire d’un tiers apparaît comme la preuve que ses propres capacités de jugement ou de décision sont altérées.

La douleur de peser sur ses enfants ou son entourage. Il est douloureux d’être celui qu’on aide après avoir été celui qui aide.

Le coût de l’aide. Cet argument est souvent mis en avant pour masquer un refus motivé par des raisons plus profondes. 

La méfiance face à une présence étrangère. La personne qui aide est perçue, naturellement, comme une intruse.

Bien sûr, la plupart du temps, plusieurs de ces raisons se superposent. 

Quelles attitudes adopter pour (tenter de) convaincre ?

Être patient et dédramatiser. Il faut être souple- ce qui n’empêche pas de rester ferme - et de prendre le temps (sauf cas d’urgence, il n’y a pas de raison de se précipiter). C’est la condition pour pouvoir écouter avec attention les arguments de la personne et espérer la faire évoluer dans sa décision à son rythme à elle, qui est forcément différent du vôtre.

Accepter les compromis et avancer par étapes. Toutes les solutions proposées ne sont pas acceptées ? Ce n’est pas grave, le temps fera son œuvre. Le fait que la personne en accepte certaines permet de débloquer la situation. Pour cela, il faut se laisser une marge de manœuvre.

Ne rien lui imposer, respecter sa liberté et le dire. Il est important de dire à la personne qu’elle a tout à fait le droit de ne pas vouloir d’aide. D’abord parce que c’est la reconnaître en tant qu’individu- et non que malade -, ensuite parce que c’est légalement la vérité et enfin parce que ça la met parfois en porte à faux pour refuser l’aide proposée.

Présenter les avantages, être concret. Il est essentiel d’expliquer à votre proche comment et pourquoi l’intervention d’une personne à domicile contribuera à maintenir son autonomie, c’est-à-dire lui permettra de rester chez lui le plus longtemps possible. Ce qui est, forcément, son souhait le plus profond. Il faut par ailleurs insister sur les avantages concrets, quotidiens : dire que la personne lui préparera les plats qu’il aime, qu’elle s’occupera de régler la télévision, qu’elle s’occupera de son courrier, etc. 

Être attentif au vocabulaire. Ainsi, parler d’aide pour le ménage permet d’être plus convaincant que d’évoquer l’aide à la toilette. Par ailleurs, il convient d’éviter les mots qui peuvent renvoyer une image négative de la personne ou susciter sa crainte : dépendance, maladie, solitude, douche, hygiène… Et, bien sûr, de ne pas l’infantiliser !

Proposer un essai. Il est la plupart du temps inutile de demander à votre proche de prendre une décision définitive sur le type d’aide mise en place. Opter pour une période d’essai le rassure tout en offrant la possibilité de tester et de voir, concrètement, ce qui lui convient le mieux. 

Parler d’une seule voix. Si d’autres personnes de votre entourage (frère, sœur…) sont partie prenante de la décision, il est capital de bien se mettre d’accord ensemble, avant, sur les objectifs et la stratégie, ce qui suppose une vraie concertation. S’il y a une voix discordante, c’est l’échec assuré ! 

Penser à remercier votre proche : s'il accepte l'aide que vous lui proposez et lui montrer que vous êtes heureux et touché de la confiance qu'il vous manifeste ainsi.

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