Selon l'Autorité des marchés financiers (AMF), 400 000 nouveaux investisseurs avaient fait leurs premiers pas en Bourse en 2020. Une tendance qui s’est confirmée en 2021. Toujours selon l’AMF, plus de 2,5 millions d’investisseurs particuliers, français ou étrangers, ont réalisé au moins une transaction sur le marché parisien au troisième trimestre 2021, contre un million fin 2018 pour la première étude comparable de l’AMF. Autre fait marquant : la moyenne d’âge des nouveaux investisseurs en bourse est passée sur cette même période de 58,1 ans à 49,8 ans. Un rajeunissement confirmé par un récent sondage OpinionWay pour Mon Petit Placement (décembre 2021). Les moins de 35 ans ont davantage augmenté leurs investissements durant la crise sanitaire que le reste de la population.
Des investisseurs plus nombreux et plus jeunes
1 - Définir son profil et ses objectifs
C’est un préalable indispensable. Si vous êtes de nature très prudente, la bourse va vous effrayer. A juste titre, car votre argent n’y sera pas garanti contre une éventuelle baisse. C’est votre point de départ, savoir jusqu’à quel niveau vous êtes prêt à assumer le risque de perte. Autre élément à prendre en compte : vos objectifs, qui vont permettre de définir votre horizon de placement. La durée d’investissement en bourse doit s’envisager sur le long terme. On y laissera fructifier son épargne sur plusieurs années.
2 - Être en phase avec le contexte boursier
Un portefeuille boursier se gère aussi selon l’environnement financier, par nature assez imprévisible. Comment s’y adapter ? D’abord, ne pas paniquer, réflexe à bannir pour investir en bourse. Ensuite, il sera toujours bon d’avoir dans son portefeuille certaines valeurs dites défensives, à savoir des grandes capitalisations traditionnelles solides. A contrario, les petites valeurs, source de forts gains, sont aussi les plus susceptibles de voir leur cours fortement baisser.
3 - Investir régulièrement
Il est fortement recommandé d’investir de manière régulière sur les marchés financiers plutôt que d’y mettre une grosse somme d’un coup. Pourquoi ? Pour lisser le prix d’achat des titres dans le temps pour ne pas se soucier du meilleur moment pour investir, l’idéal étant de programmer un versement mensuel depuis son compte bancaire.
4 - Vérifier la diversification de son patrimoine
Seul un portefeuille suffisamment diversifié permettra de naviguer sereinement dans des environnements boursiers chaotiques. Concrètement, un titre de société cotée ne devrait pas excéder 10 % de son portefeuille. Attention, avec le temps, les valorisations des titres évoluent, d’où l’importance de rééquilibrer les compteurs régulièrement. Autre règle à suivre, les titres doivent appartenir à des secteurs d’activité différents d’une part, à des zones géographiques variées d’autre part.
5 - Nettoyer son portefeuille
Beaucoup d’investisseurs accumulent trop de lignes dans leur plan d’épargne en actions (PEA) ou compte-titres, au point de ne plus pouvoir les suivre efficacement. Il faut régulièrement analyser la composition de son portefeuille boursier avec un objectif : le limiter à une vingtaine de sociétés cotées pour les plus gourmands, une douzaine pour les autres. A défaut, il faudra réduire le portefeuille en analysant chaque ligne sous l’angle des plus-values ou moins-values réalisées, des évolutions sur un an, mais aussi en fonction du potentiel du titre.
6 - Analyser les enveloppes
Pour investir en bourse, les solutions sont multiples : du compte-titres au PEA (plan d’épargne en actions) en passant par l’assurance vie multisupport via des fonds. Il faut étudier les différentes enveloppes pour se décider, notamment leur cadre fiscal sur le traitement des plus-values.
A noter : Depuis 2019, la loi Pacte a mis en place un nouveau produit financier : le PEA Jeune. Il permet à tout jeune de 18 à 25 ans, sous condition de résider en France et d’être rattaché au foyer fiscal de ses parents, de détenir un PEA. Ce PEA jeune est aligné sur le même fonctionnement que le PEA classique.
7 - Savoir sécuriser son capital
Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Cet adage s’applique parfaitement à l’investissement en Bourse. Ce qui signifie qu’il faut aussi savoir prendre ses plus-values de temps à autre, et plus encore à l’approche du départ en retraite, par des arbitrages sur des solutions financières moins risquées.
Apprendre avec un portefeuille boursier fictif (PTF)
Avant de passer à l’action, pourquoi ne pas s’initier à l’investissement boursier via un PTF sur le Net. Nombre de courtiers ou banques proposent ce service gratuit pendant une période d’essai. Il s’agit de tester une stratégie d’investissement, de s’initier aux passages d’ordre et de voir son résultat avec des outils d’analyse fournis par le site Internet. Avantage de cette formule : on s’initie sans stress à la gestion boursière, sans argent réellement investi. De quoi gérer ses émotions comme la crainte de tout perdre ou, inversement, la tentation de toujours gagner plus.
(1) SICAV (SOCIÉTÉ D’INVESTISSEMENT À CAPITAL VARIABLE) : OPC ayant la personnalité juridique (société) et qui émet des actions (par opposition aux FCP, qui n’ont pas la personnalité juridique et émettent des parts). Une SICAV peut être agréée ou déclarée. Tout investisseur devient actionnaire et peut s’exprimer au sein des assemblées générales. Une SICAV peut assurer elle-même sa gestion ou bien confier cette fonction à une société de gestion de portefeuille française qui pourra déléguer ensuite la gestion financière ou administrative à une société de gestion spécialisée française ou étrangère dans le cadre d’une délégation de gestion.
(2) FCP (FONDS COMMUN DE PLACEMENT) : Type d’OPCVM émettant des parts et n’ayant pas de personnalité juridique. L’investisseur, en achetant des parts, devient membre d’une copropriété de valeurs mobilières mais ne dispose d’aucun droit de vote. Il n’en est pas actionnaire. Un FCP est représenté et géré, sur les plans administratif, financier et comptable par une société de gestion unique qui peut elle-même déléguer ces tâches. Un FCP peut être agréé ou allégé.