Dépendance, de quoi parle-t-on au juste ? De toute personne qui a besoin d’aide pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne (se nourrir, se vêtir, se déplacer, se laver). En théorie, sans considération d’âge. Dans la réalité, une distinction a été opérée depuis 1997 entre les plus de 60 ans et les handicapés adultes.
Repères statistiques
Pas de panique excessive : la majorité des personnes âgées vieillissent dans de bonnes conditions d’autonomie. Selon le Ministère de la Santé et des solidarités, 8 % des plus de 60 ans sont dépendants et 1 personne de plus de 85 ans sur 5 (20 %). Selon les dernières données publiques, on compte aujourd’hui 1,2 million de bénéficiaires de l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie), dont 60 % sont à domicile et 40 % en établissement(1).
Le risque d’être dépendant est croissant avec l’âge. Autre repère statistique : l’âge moyen de perte d’autonomie est de 83 ans, avec une durée de vie en dépendance de 4 ans en moyenne(1).
Bien sûr, la population française vieillit. Le nombre de personnes âgées augmente. Au nombre de 15 millions actuellement, les 60 ans et plus, seront 20 millions en 2030 et 24 millions en 2060 selon les projections de l’Insee. Et le nombre des plus de 85 ans passera de 1,4 million aujourd’hui à 5 millions en 2060(2).
Reste que l’état de dépendance n’est pas uniforme, loin s’en faut. Près de 8 % des personnes touchant l’APA sont totalement dépendantes, avec une présence indispensable et continue d’intervenants. 28 % ont besoin d’une prise en charge pour la plupart des activités de la vie courante. Au degré moindre, autour de 45 % des bénéficiaires de l’APA ne se lèvent pas seules et doivent être aidées pour s’habiller et se laver(1).
Le coût de la dépendance
Au préalable, évitons les confusions. Les soins médicaux liés à un état de dépendance sont remboursés par l’assurance maladie. Pour le reste, c’est à la charge de la personne concernée.
Si elle reste à la maison, il faudra l’aménager. Par exemple mettre en place une surveillance par alarme. Ou de la téléassistance (voir encadré). Il faudra surtout payer les aides à domicile : 450 euros par mois en moyenne pour une heure quotidienne de services et jusqu’à 5 000 euros mensuels pour une hospitalisation à domicile ou 6 500 euros pour une aide-malade à temps plein. En établissement spécialisé, il faudra notamment régler les frais d’hébergement (accueil, restauration, entretien…). Comptez de 2 500 à 5 000 euros par mois à Paris, de 2 000 à 3 500 euros en Ile-de-France et de 1 500 à 2 500 euros en Province(3).
La téléassistance pour tous
La prévention de certains accidents de la vie est un outil de lutte contre l’entrée en dépendance. Au premier rang duquel les chutes, qui coûtent la vie à 10 000 personnes chaque année et engagent plus de 100 000 hospitalisations. D’où le plan anti-chute prochainement déployé dans chaque région, comprenant notamment une prime pour la mise en place de la téléassistance. Les technologies et services de téléassistance aident au maintien à domicile des personnes âgées en toute sécurité. C’est aussi utile pour alerter les secours si besoin. Les besoins sont énormes, le taux d’équipement en téléassistance étant inférieur à 5 % chez les personnes de plus de 75 ans.
Les solutions financières
Pour faire face aux frais qu’engendre un état de dépendance, sur quoi compter ? Sa retraite, en premier lieu, sachant que le montant moyen de la pension était de 1 382 euros net (2019)(4). Sur les aides publiques, sur l’action sociale des caisses de retraite ou mutuelles, éventuellement sur l’obligation alimentaire de la famille. Est-ce accessible à tous quel que soit le revenu ?
On pourra aussi souscrire une assurance dépendance. En échange d’une cotisation régulière, l’assureur garantit le paiement d’une rente mensuelle (non-imposable) jusqu’à la fin de vos jours en cas de perte d’autonomie. De quoi dépend la cotisation ? De l’âge à l’adhésion, du montant de rente choisi, du degré de dépendance à partir duquel elle sera versée. Ces assurances contiennent aussi des services d’assistance utiles.
Dernière solution : solliciter son patrimoine. D’où la nécessité d’avoir mis en place une épargne pour sa retraite en amont, lors de sa vie active. Le Plan d’épargne retraite (PER) est l’outil tout désigné pour les actifs, d’autant qu’il ouvre à des déductions fiscales sur leurs versements. D’autres enveloppes seront utiles, comme le plan d’épargne en actions (PEA), profitant d’une rente viagère défiscalisée passé 8 ans de détention, et l’assurance vie, outil tout terrain pour construite, gérer et transmettre un capital. Dernière carte : avoir investi dans la pierre en amont pour en tirer des revenus récurrents à la retraite. Il peut s’agir d’un investissement dans un bien comme dans la pierre papier, via les SCPI (Sociétés civiles de placement immobilier) notamment.
(1) Source : ministère de la santé et des solidarités. Etudes de la Drees.
(2) Source : Insee, projections de population.
(3) Sources diverses, recoupant différentes enquêtes de l’UFC Que Choisir, 60 millions de consommateurs.
(4) Source : Ministère de la santé et des solidarités, enquête annuelle de la Drees sur la retraite en France.