Selon le baromètre 2022 de l’épargne et de l’investissement, publié par l’Autorité des marchés financiers (AMF), autant de femmes que d’hommes épargnent chaque mois ou de manière occasionnelle. 8 femmes sur 10, précisément. Mais, première différence, alors que les hommes estiment pouvoir mettre 280 euros de côté par mois, la somme tombe à 210 euros chez les femmes.
Des montants inférieurs
Une approche plus prudente
Autre différence majeure : le type d’investissement réalisé. Selon le baromètre de l’AMF, la prise de risque est moindre chez les femmes. La moitié d’entre elles (48 %) refusent ainsi tout prise de risque sur les placements, contre un gros tiers (36 %) chez les hommes. Résultat, la gent féminine représente seulement 30 % des investisseurs actifs en Bourse (en 2022). Seules 12 % d’entre elles déclarent aussi détenir des actions cotées contre 22 % chez les hommes. Autre indicateur significatif : 53 % des femmes disent ne pas vouloir prendre de risques avec leur argent (contre 44 % pour les hommes), selon un sondage IFOP (mars 2023).
Changer les mentalités
Rien d’inéluctable dans ce constat, d’autant que les femmes affichent des connaissances financières quasi-égales à celles des hommes selon les études menées. Problème : elles auraient tendance à se sous-estimer selon les tests de connaissance réalisés par l’AMF, puisque seules 29 % d’entre elles disent s’y connaitre contre 42 % des hommes (source AMF). Mais ce n’est pas le seul frein évoqué par les analystes. Culturellement, les femmes seraient aussi plus enclines à refuser le risque financier pour ne pas mettre en danger le foyer dont elles ont la responsabilité.
Oser !
Comment pousser les femmes à davantage investir dans des placements financiers plus risqués et in fine potentiellement plus rémunérateurs. La formation et l’information au travers des médias et plateformes est une première piste à explorer pour mieux comprendre les notions de risque financier (qu’est-ce que la volatilité d’un placement par exemple ?). Sur les réseaux sociaux, des femmes ont ainsi déployé des blogs, sites, lettres d’éducation financière avec un ton direct et émancipé. L’idée sous-jacente est de renforcer l’autonomie de la femme face à un monde où l’épargne est encore très masculine.
Une autre porte d’entrée repose sur le développement de l’épargne « responsable ». Les femmes y sont particulièrement réceptives pour donner du sens à leur épargne. Selon une étude de la banque Lombard Odier, autour de 8 femmes sur 10 se disent sensibles aux critères de durabilité pour leurs investissements. C’est sans doute la porte d’entrée principale pour davantage inclure les femmes dans un modèle d’investissement dynamique… et éthique à la fois. Une démarche qui s’inscrit dans le moyen-long terme pour limiter la prise de risque.