Où en sommes-nous ? Un moratoire sur les droits de douane « réciproques », de 90 jours se terminant début juillet, devait permettre la tenue de négociations commerciales bilatérales. A ce jour, le Royaume-Uni et des États Moyen orientaux (Qatar, Arabie Saoudite) ont abouti. Les négociations avec la Chine patine. Celles avec l’Europe ont été proches de la rupture lorsque le Président américain a annoncé des droits de douane portés à 50 % au 1er juin. Finalement, il respectera le calendrier initial.
Côté américain, les premiers effets de la politique économique de la nouvelle administration commencent à apparaitre. Les anticipations d’achats au premier trimestre ont creusé le déficit commercial au plus haut historique et ont lesté la croissance, l’activité régressant de 0,1% au T1. Au tournant de mai, les containers provenant de Chine étaient en nette réduction (-64 %). On notera aussi une hausse significative des recettes fiscales de droits de douane, mais sans commune mesure avec les montants de déficits publics anticipés. Les marchés qui avaient fortement dévissés se sont repris depuis l’annonce du délai de négociation. Ils enregistrent dorénavant des performances proches de l’équilibre sur l’année pour l’indice phare SP 500. Les taux longs sont en revanche restés à un niveau élevé (le 10 ans US s’établit à 4,55 % au 27 mai) ce qui traduit à la fois des craintes inflationnistes mais aussi des inquiétudes sur la trajectoire budgétaire et d’endettement des États-Unis. En effet, le budget en cours de discussion ne devrait pas permettre de réduire significativement un déficit déjà attendu entre 6 et 7 % du PIB.