Alimentation, chauffage ou transport, beaucoup d’entre nous sommes désormais très conscients de notre rôle, en tant que consommateur, pour œuvrer individuellement à la réduction de l’empreinte carbone de notre société. Cette prise de conscience semble cependant peu irriguer notre démarche de consommateurs-épargnants. Pourtant, l’effet de levier peut être massif.
Détenir quelques dizaines de milliers d’euros d’épargne implique un nombre de tonnes d’émissions de CO2, car tout investissement - même réglementée - génère une forme d’empreinte carbone. Cela s’explique par le fait que l’épargne, une fois placée, est utilisée pour financer divers projets, infrastructures ou entreprises, dont les activités consomment de l’énergie et produisent donc des émissions. Même des produits d’épargnes perçus comme vertueux, comme le livret LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire), participent indirectement à des émissions. Toutefois, en orientant son épargne vers des supports plus durables ou faiblement carbonés, il est possible de contribuer à la transition écologique tout en restant conscient de l’impact réel de son épargne. Dit autrement, le potentiel de réduction de son empreinte carbone individuelle est aussi fort en tant qu’épargnant qu’en tant que consommateur. Mais ce constat ne suffit pas. Convaincre les épargnants d’intégrer la dimension climatique dans leur épargne nécessite de convaincre que les entreprises ont aussi leur rôle à jouer. En particulier, le client-consommateur attendra d’une marque, un constructeur automobile ou un promoteur immobilier par exemple, qu’elle l’aide à transformer ses habitudes de consommation, en lui offrant des produits moins carbonés. Or il pourra observer que ces mêmes entreprises, cotées en bourse, sont pour beaucoup d’entre elles engagées dans leur transition.