Habilitation familiale et assurance-vie

  • assurance vie

La gestion du patrimoine des personnes vulnérables s’appuie pour partie sur l’assurance vie, un outil souple et protecteur. Illustration dans le cadre de l’habilitation familiale.

Vous avez dit habilitation familiale ?

Ce dispositif juridique permet à un membre de votre famille (parent, enfant, grand-parent, frère, sœur, époux(se), concubin(e), partenaire de PACS) de vous assister ou d’administrer vos biens et de prendre des décisions en votre nom, dans le cas où vous ne seriez plus en mesure de le faire.

L’ouverture d’une habilitation familiale est ordonnée par le juge des contentieux de la protection (ex-juge des tutelles), à la suite d'une demande présentée directement par vous, par un membre de votre famille ou par le biais du procureur de la République. Il peut aussi remplacer une mesure de curatelle ou de tutelle par une habilitation familiale*$.

Il faut toutefois savoir que l’habilitation familiale ne peut être instaurée que si les intérêts de la personne à protéger sont insuffisamment préservés par les règles de droit commun de la représentation, de celles relatives aux droits et devoirs respectifs des époux et des règles des régimes matrimoniaux (en particulier des articles 217, 219, 1426 et 1429 du Code civil) ou par les dispositions d’un mandat de protection future que l’intéressé aurait pu établir*$. Dans tous les cas, le principe est le suivant : le juge veille à ce que vos intérêts soient préservés par une personne de confiance, offrant ainsi une sécurité à toute votre famille.

  • Article 494-3 du Code civil

  • Article 494-2 du Code civil

Quelle place pour l’assurance-vie ?

En plus d’être un placement financier tout terrain, l’assurance-vie est un outil de protection financière pour votre famille. En effet, dans tout contrat, on désigne, via la clause bénéficiaire, la (les) personne(s) qui percevra le capital en compte en cas de décès de l’assuré. De quoi assurer à ce bénéficiaire un capital financier, si le contrat est suffisamment garni, pour subvenir à des dépenses. En outre, ce produit financier dispose d’un cadre fiscal spécifique sur les capitaux transmis.

Certains bénéficiaires sont exonérés de droits de succession. C’est le cas du conjoint survivant ou partenaire de PACS. Les sommes versées aux autres successeurs désignés sont soumises à des règles particulières, qui restent néanmoins avantageuses par rapport au régime de droit commun. Enfin, l’assurance vie est une solution financière adaptée pour gérer le capital des personnes majeures protégées grâce à sa souplesse. Elle permet de réaliser des rachats ponctuels ou programmés ce qui en fait un outil incontournable après avoir constitué un fonds de trésorerie sur des livrets bancaires pour couvrir les dépenses courantes ou imprévues.

En tout état de cause, le recours à l’assurance vie va obéir à des règles précises qui sont essentiellement prévues par le Code des assurances.

Dans le cadre d’une habilitation familiale générale, les pouvoirs de chacun sont précisés dès le jugement d’ouverture. Chaque décision, qu’il s’agisse de souscrire, de modifier une clause bénéficiaire, ou d’effectuer un rachat ou une demande d’avance, sera en général analysée au cas par cas.

Le jugement d’habilitation pourra préciser (ou limiter) les actes de gestion réalisables sur le contrat par la personne habilitée. Sans surprise, il faut généralement solliciter l’accord du juge pour la souscription d’un nouveau contrat. En revanche, les versements complémentaires pourront, en principe, être réalisés sans démarche particulière (sauf cas d’opposition d’intérêts).

Important : dans le cadre d’une habilitation familiale générale assistance, le majeur protégé conserve la liberté de rédiger la clause bénéficiaire de son contrat d’assurance vie. Mais conformément aux pratiques des assureurs, la clause bénéficiaire indiquera forcément « mes héritiers ».

Quid de la gestion financière ?

L’article 496 du Code civil exige une gestion « prudente, diligente et avisée » du patrimoine de tout majeur protégé, « dans le seul intérêt de la personne protégée ». Ce qu’on appelait dans le passé une gestion « en bon père de famille ». Cette responsabilité incombe à la personne qui administre les biens de la personne vulnérable. Pas de méprise : a prudence n’impose pas la sécurité à tout prix. C’est pourquoi aucun placement, même en actions, n’est interdit à priori. Toute prise de risque sur le patrimoine doit cependant être dosée et argumentée. Prenons l’exemple d’un majeur protégé assez jeune, autour de 30 ans. Dans ce cas, il pourra être justifié d’investir une petite partie d’un capital sur des supports actions. Par diligence, on entend une certaine réactivité face aux événements, par exemple ne pas rester inactif face à des sommes laissées improductives sur un compte courant. Enfin, la « gestion avisée » doit s’appuyer sur des avis qualifiés, ceux des notaires, avocats, conseillers bancaires, etc.

Solutions associées

Assurance vie

epargner

La Banque Postale vous propose une gamme de contrats d'assurance vie conçue pour vous accompagner dans la durée.

Articles associés