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La sobriété de nos usages pour une consommation plus responsable

La consommation responsable est devenue un sujet central, en opposition à la sur‑consommation, alors que de plus en plus de consommateurs cherchent des moyens de réduire leur impact sur l'environnement et de promouvoir un mode de vie plus durable. Selon l’ADEME, nous cumulons en moyenne 2 tonnes d’objets dans nos foyers
L'une des approches essentielles pour atteindre l’objectif d’une consommation raisonnée et diminuer les tensions sur les ressources et le climat est ce que l’on nomme la « sobriété des usages ». Alors de quoi parle-t-on exactement ? Quels sont les bons gestes à adopter ?

  • #environnement
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Qu’est-ce que la sobriété ?

En lien avec de nombreuses notions comme la frugalité, le minimalisme, le low tech (basse technologie), ou encore le zéro déchet, les enjeux autour de la sobriété mettent l'accent sur la réduction de la consommation excessive et du gaspillage. Elle encourage à être plus conscients des habitudes de consommation et à les ajuster de manière à minimiser leur impact sur l'environnement. Cela peut aller au-delà de la simple réduction de la consommation de biens matériels pour englober également les ressources non renouvelables, l'énergie et même le temps !

On peut considérer en effet différents types de sobriété : la sobriété dimensionnelle qui vise à adapter les équipements et infrastructures aux besoins réels des usagers, la sobriété structurelle qui rationalise la consommation d’espace, la sobriété d’usage qui veille à une juste utilisation des équipements et la sobriété dite « conviviale » qui tend à mutualiser les équipements et leur utilisation.

Longtemps absente des discussions publiques, jusqu'à ce que l'urgence actuelle l'impose, le principe de sobriété questionne nos modes de vie et comporte de nombreux avantages. Tout d’abord la réduction de l'impact environnemental : en consommant moins, nous réduisons la demande de ressources naturelles, d'énergie et la production de déchets. Cela contribue donc à la préservation de l'environnement et à la lutte contre le changement climatique. Point non négligeable : des économies financières vont en découler naturellement. En réduisant les dépenses futiles et en consommant de manière moins impulsive, vous pourrez mieux gérer votre budget.

La sobriété peut également aider à gérer le stress lié à la recherche constante de possessions matérielles et au désir de suivre les dernières tendances de consommation. 

  • 88% des Français estiment vivre dans une société qui nous pousse à acheter sans cesse.*

  • 83% des Français souhaiteraient vivre dans une société où la consommation prend moins de place.*

Sobriété des usages : quels gestes adopter ?

Tout commence par l’évaluation de ses besoins : cela revient à évaluer ce dont on a réellement besoin par opposition à ce que l’on veut ou ce qui est valorisé sociétalement. Cela pourra vous aider à éviter les achats impulsifs !

Connaissez-vous la méthode BISOU ?

  • B comme Besoin (en avez-vous vraiment besoin ?), 
  • I comme Immédiat (en avez-vous besoin immédiatement ?), 
  • S comme Semblable (avez-vous quelque chose de similaire ?), 
  • O comme Origine (quelle est l’origine de ce produit ?)
  • U comme Utile (cet objet va-t-il vraiment vous être utile ?). 

Si vous devez tout de même acheter, privilégiez des produits et des marques engagés dans des pratiques durables et éthiques, et informez‑vous sur les enjeux environnementaux et sociaux.

Qui dit sobriété dit aussi vigilance sur la quantité de déchets. Il est donc important d’être sensibilisé à la durée de vie de ses objets et à les garder le plus longtemps possible. La sobriété est aussi une vision du long terme : vous pouvez investir dans des produits durables de qualité plutôt que d'acheter des produits bon marché qui devront être remplacés fréquemment. Consultez les sources d'informations sur la durabilité des produits avant d'acheter (labels, indice de réparabilité…) et réduisez autant que possible l'usage des produits jetables (pailles, couverts en plastique, serviettes en papier...).

La sobriété énergétique a également beaucoup été abordée notamment l’hiver dernier. Et à raison ! Réduire sa consommation d'énergie aide à limiter les tensions sur les ressources énergétiques (et sa facture). En baissant la température de chauffage en hiver et la climatisation en été, vous économiserez de l’énergie. 

Bon à savoir

Baisser la température d'un degré dans son logement, c’est économiser en moyenne 7 % sur sa facture globale. Pour un appartement de 30m2 avec une facture mensuelle d’électricité de 50 €, on parle d’une économie de 3,50 € chaque mois. Cela peut se faire facilement en installant par exemple un thermostat programmable. 

Vous pouvez également surveiller votre consommation d’eau en restant vigilant sur les fuites et à la quantité d’eau lors des douches ou du brossage de dent. Il est conseillé, par exemple, d’installer des économiseurs d'eau dans les robinets et les pommeaux de douche, collecter l'eau de pluie pour l'arrosage et pratiquer une irrigation au goutte-à-goutte efficace au jardin.

Pour adopter une alimentation responsable, vous pouvez réduire votre consommation de viande et privilégiez les aliments de saison, d'origine locale et biologique. Afin de limiter le gaspillage alimentaire planifief vos repas à l’avance, en stockant les aliments correctement mais aussi en récupérant les invendus sur des applications anti-gaspi.

Concernant la mobilité, si vous le pouvez, réduisez l'utilisation de la voiture en favorisant les transports en commun, le vélo ou la marche. Vous pouvez également pratiquer le co-voiturage, afin de mutualiser les modes de transport.

Au-delà des gestes individuels : l’action collective

Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) est formel sur le fait que l'adoption de comportements plus sobres est indispensable pour respecter les objectifs de l'accord de Paris. Pour y parvenir, la combinaison des pratiques quotidiennes individuelles citées plus haut contribuent directement à réduire notre impact global. Cependant, les actions individuelles ne suffiront pas. Il est indispensable de penser des actions à l’échelle collective.

La sobriété suppose donc nécessairement des mesures politiques ambitieuses, en lien avec les entreprises, les infrastructures, les services publics et le cadre légal général dans lequel nous évoluons. Il s’agit de penser de nouveaux modèles, à la hauteur des enjeux de transition et certaines marges de manœuvre sont directement liées aux offres et aux infrastructures existantes.

Les entreprises doivent également participer à l’effort en agissant à la fois sur leurs pratiques de production, en réduisant leur impact et en optimisant l’utilisation de l’énergie et des matières premières. Mais aussi en proposant des offres plus adaptées aux enjeux de sobriété pour les consommateurs en se tournant parfois vers des économies alternatives telles que l’économie de la fonctionnalité (proposer un produit pour son utilité, sa fonction, et non pour le posséder). Pour les collectivités, la sobriété énergétique est souvent le début d’une démarche plus large, avec l’éclairage public comme première application. 

Pour résumer...

La sobriété, qui passe par une réévaluation des besoins et un tri entre le superflu et le nécessaire, interroge aussi nos représentations. Elle nous pousse à penser d’autres imaginaires, pour rendre la transition écologique désirable et donner envie de tendre vers un mode de vie simple et raisonné : le fameux « moins mais mieux ».

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