Dénutrition : la repérer et y remédier

Selon le Collectif de lutte contre la dénutrition*, la dénutrition est un phénomène qui touche 4 à 10 % des personnes âgées de plus de 70 ans qui vivent chez eux en France. Un chiffre qui augmente fortement dans les hôpitaux : près de 50 % des personnes âgées sont en situation de dénutrition et 15 à 40 % en EHPAD. Il est important de reconnaître les premiers signes car le meilleur traitement reste la prévention.

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1 - C’est quoi la dénutrition ?

D’après la Haute Autorité de la Santé (HAS), la dénutrition provient d’un déséquilibre entre les apports nutritionnels (insuffisants) et les besoins de l’organisme.

Les conséquences : à moyen terme, elle entraîne des carences importantes et une perte musculaire, aggrave la fragilité des individus, augmente le risque et la gravité des infections et des pathologies. Elle fait baisser l’espérance de vie et crée un affaiblissement général de l’organisme. A cela peut s’ensuivre une perte d’autonomie.

2 - Y-a-t-il des facteurs de risques ?

Certains facteurs favorisent sa survenue chez une personne âgée :

  • une médicamentation importante : les traitements ont souvent des effets secondaires sur l’appétit (modification du goût des aliments, nausées…).
  • une baisse de l’activité physique : en réduisant les sorties, la marche… une baisse de l’appétit peut s’ensuivre.
  • la précarité : certaines personnes sont dans l’incapacité de subvenir à leurs besoins nutritionnels.
  • la dépression, la solitude, les chocs psychologiques (décès du conjoint, hospitalisation...) ont des conséquences sur les prises alimentaires. Pour une personne seule et isolée, le moment du repas n’est plus un moment de plaisir ou de convivialité et n’incite ni à cuisiner, ni à manger.
  • les problèmes bucco-dentaires et de déglutition : le mauvais état dentaire, la sécheresse buccale qui s’intensifie avec l’âge rendent la mastication difficile et certains renoncent à manger régulièrement.

3 - Quels sont les signes ?

Certains signes doivent vous alerter :

  • une perte d’appétit : elle mange peu par rapport à d’habitude, ne finit pas ou saute ses repas.
  • une perte de poids : la perte de poids involontaire de plus de 5 % en un mois ou de 10 % en six mois est un des critères de la dénutrition.
  • un repli sur soi : elle se sent fatiguée, refuse de sortir et s’isole. Elle a de plus en plus de difficultés à se mobiliser, développe une perte d’autonomie physique et psychique.

En cas de doute, un test à faire : le mini Nutritional Assessment (MNA)* est un questionnaire qui permet de dépister la dénutrition chez les personnes âgées.

4 - Comment y remédier ?

Le mieux est tout d’abord de l’emmener consulter son médecin traitant. Il diagnostiquera s’il y a ou non dénutrition.

Si cela est avéré, la prise en charge passe :

  • par des conseils nutritionnels, une augmentation des prises de nourriture avec des collations dans la journée et des compléments alimentaires.
  • par la préparation d’aliments riches en protéines et en énergie (œufs, poissons, viandes, quinoa, lentilles...), notamment pour le déjeuner, et de féculents et céréales (pâtes, riz…) pour le dîner.
  • par la mise en place d’un service d’aide : le portage de repas ou l’intervention d’une aide-ménagère par exemple dans les actes de la vie quotidienne comme faire ses courses, préparer les repas ou encore l’aide à leur prise.
  • par la présence d’un ou plusieurs proche(s) au moment des repas.

Si l’alimentation orale est insuffisante, voire inadaptée parce que la personne ne peut plus s’alimenter seule, il est parfois préconisé une alimentation dite « entérale » (par voie digestive) ou « parentérale » (par voie intraveineuse). Celle-ci se réalise dans des services hospitaliers spécialisés.

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