Réforme des retraites : ce qui vous attend

Le 18 juillet dernier, le haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye rendait ses préconisations. Si rien n’est définitif, une nouvelle concertation s’engageant avant l’arrivée d’un projet de loi du gouvernement, voici les 6 changements majeurs pour l’avenir. À connaitre pour adapter sa stratégie retraite personnelle.

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1 - Vers un régime unique

La réforme prévoit la mise en place en 2025 d’un régime dit universel, en lieu et place des 42 régimes existants, y compris les régimes de retraites complémentaires obligatoires et les régimes spéciaux. Les règles de fonctionnement s’appliqueront donc à tous les Français, quels que soient leurs statuts professionnels. Certaines spécificités pourraient toutefois être prises en compte. Il faudra compter une quinzaine d’années pour que tous les régimes aient convergé vers le système universel. Point clé, ce système sera obligatoire et géré par répartition, les actifs finançant les pensions des retraités (comme aujourd’hui).

  • Le nouveau système s’appliquera au plus tôt aux personnes nées en 1963 et après, dont l’âge de départ en retraite (62 ans), sera atteint à partir de 2025. Tous les droits acquis avant cette date seront appliqués à 100% avec les règles des régimes de retraite préexistants.

2 - Des points, pas des trimestres

Actuellement, les droits à retraite reposent principalement sur l’accumulation de trimestres dans le régime de base et de points dans les régimes complémentaires. Dans le futur système, votre compte retraite sera constitué uniquement de points. Son principe : chaque euro cotisé donnera le même nombre de points, quel que soit le statut professionnel. Tout cela dans la limite de 3 fois le plafond actuel de la Sécurité Sociale (120 000 euros). Des points seront aussi accordés pour les interruptions d’acticité, les indemnisations de chômage, de maternité, de maladie, etc. Une majoration de 5% par enfant, dès le premier enfant, est prévue (pour un seul des deux parents).

3 - 62 ans, l’âge de départ maintenu mais avec décote

L’âge à partir duquel chacun pourra demander à percevoir sa retraite reste fixé à 62 ans. Des possibilités de partir plus tôt resteront possibles pour les personnes aux carrières longues ou pénibles. Gare aux confusions toutefois : le projet du Haut-commissaire prévoit de fixer l’âge de départ à la retraite à taux plein à 64 ans, pour la génération 1963 (un âge modifiable au fil du temps selon l’évolution de l’espérance de vie). En clair, partir à 62 ans vaudra application d’une décote de 10%, à 63 ans de 5% sur le montant de sa retraite Et après 64 ans, il y aura un bonus.

  • Point clé : le taux plein sera attribué automatiquement, alors qu’il faut aujourd’hui une certaine durée de cotisation pour y prétendre.

4 - Quelle retraite ?

Son calcul reposera sur l’accumulation de chacun dans son compte retraite, le tout multiplié par la valeur du point en euros. Selon le projet actuel, le rendement du point serait de 5,5%. Ce qui veut dire que 100 euros cotisés garantiraient le versement de 5,5 euros de retraite par an jusqu’à sa mort. Un montant minimum de retraite sera versé aux personnes ayant travaillé toute leur vie avec des revenus faibles, son montant sera égal à 85% du Smic (1 000 euros).

  • Les retraités actuels ne voient pas leur situation modifiée par la réforme. Leur pension serait toujours revalorisée selon la hausse des prix.

5 - Des taux de cotisation identiques

L’uniformisation des assiettes et taux de cotisation des salariés du privé comme du public est prévue, de manière progressive. Les primes seront incluses. Le taux global de cotisation sera de 28,12%, avec une part de 60% pour l’employeur et de 40% pour le salarié. Un aménagement est prévu pour les travailleurs non-salariés, qui n’ont pas, par définition, de contribution de l’employeur.

6 - De nouvelles règles pour la réversion

Sur ce terrain, alors que les règles d’octroi de la pension de réversion sont aujourd’hui très disparates selon les régimes, un cadre unique sera proposé. Son principe, maintenir le « niveau de vie des personnes qui perdent leur conjoint », avec 70% de la somme des retraites dont bénéficiaient le couple. Exit les conditions de ressources. L’âge minimal pour percevoir la pension de réversion serait de 62 ans, réservée aux couples mariés.

  • Les droits à réversion pour toute personne devenant veuf d’une personne déjà retraitée au 31 décembre 2024 seront celles en vigueur aujourd’hui.

Épargne retraite : un nouveau produit à l’automne

Le projet du Haut-commissaire ne s’étend pas sur les compléments d’épargne retraite. Mais il souligne bien que ces dispositifs seront à l’initiative de l’employeur ou du salarié lui-même. C’est en fait la loi Pacte, votée à l’automne et dont les décrets d’application sont attendus durant l’été, qui porte la réforme de l’épargne retraite en France. Principalement, un nouveau produit d’épargne retraite individuel, baptisé Perin ou Per, doit voir le jour. Il sera assez proche de son ancêtre, le Perp (plan d’épargne retraite populaire), avec la déduction plafonnée des cotisations de son revenu imposable. Mais plus souple, les pouvoirs publics ayant inclus des possibilités de sortie en capital bien plus élargies. A suivre de près pour deux raisons clés. Un, la réforme pour un système universel va mettre plusieurs années à se mettre en place. Deux, si elle va probablement simplifier un cadre illisible pour les Français, elle n’est en rien un gage d’une retraite suffisante. D’où l’importance de commencer ou continuer, sans tarder, à se constituer un complément de revenus pour sa retraite. La commercialisation du Perin est attendue pour la fin d’année.

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