Au niveau national, le budget logement des étudiants est de 602 euros charges comprises selon l’étude annuelle (2020) de Locservice.fr, avec de fortes variations selon les secteurs. Il faut ainsi compter 795 euros en région parisienne (880 euros à Paris), contre 542 euros en province. Bien sûr, tout dépendra de la superficie louée. En moyenne, les chambres étudiantes de 14 m2 se louent 402 euros et les studios 506 euros. Mais la note monte à 646 euros pour un appartement T2 de 42 m2. Comment financer cette dépense ?
1 - Louer, le réflexe prioritaire
Pour aider votre enfant à se loger, soit vous disposez d’un bien que vous laissez à sa libre disposition, soit vous prenez en charge le coût d’une location. Important : dans les deux situations, c’est conforme au principe d’obligation alimentaire (« le gîte et le couvert ») imposé par le Code civil. Aucune compensation ne peut être exigée par d’autres membres de la fratrie, même s’il est préférable de leur expliquer la situation.
En pratique, s’il faut louer un bien, pensez à établir son coût global. Outre le tarif de la location, il faut y ajouter l’assurance habitation et le dépôt de garantie. Notez que l’avance Loca-Pass facilite le financement du dépôt de garantie accordée aux étudiants salariés et que la garantie Visale permet de bénéficier gratuitement d’une garantie couvrant les impayés.
Le choix de la colocation vaut d’être creusé. Selon l’étude 2020 de LocService, un logement partagé par plusieurs colocataires revient en moyenne à 444 € par mois charges comprises.
Financièrement, les charges et frais (facture Internet ou électrique par exemple) sont partagées entre les colocataires, à condition toutefois d’avoir établi un règlement de colocation clair au départ. Un point sur les aides au logement de la Caisse d’allocations familiales doit aussi être réalisé, dont la principale est l’APL (aide personnalisée au logement) pour les étudiants sans personne à charge et ne dépassant pas certains plafonds de ressources. A noter : les étudiants de moins de 25 ans ont la possibilité de bénéficier de l'APL tout en continuant à être rattachés au foyer fiscal de leurs parents.
2 - Acheter, une démarche réfléchie
Acheter un logement pour y loger son enfant, c’est éviter de payer chaque mois un loyer à fonds perdus. Et en parallèle construire un patrimoine. Attention toutefois aux décisions hâtives. Quid du logement si votre enfant change de cap au début de ses études ? Quid aussi à la fin des années d’études ? Mêler l’affectif à un achat immobilier n’est pas toujours efficient, loin s’en faut.
Point de départ, il faut se mettre dans la peau d’un investisseur immobilier. Il va s’agir, non pas d’acheter un bien pour les études de votre enfant, mais de faire un investissement immobilier dont votre enfant va profiter dans un premier temps. D’où l’importance de mesurer le potentiel du bien, sa localisation, son caractère (exemple : pour louer à des étudiants, privilégiez une petite surface). D’où l’importance de visiter plusieurs biens. Et surtout d’avoir une approche rationnelle avec des critères clés pour sélectionner l’appartement. Vous pouvez aussi vous intéresser à un investissement locatif dans le cadre du dispositif fiscal Pinel.
On peut en effet y loger son enfant sans voir les réductions d’impôt remises en cause, à condition qu’il ne fasse plus partie du foyer fiscal. Il faut toutefois garder en tête que ce type de dispositif n’est pas sans contreparties, avec notamment des plafonds de ressources pour le locataire et des loyers plafonnés.
D’autres pistes sont à étudier. La première, acheter un bien en indivision avec votre enfant. A chacun sa quote-part, par exemple 75-25. L’expertise d’un conseiller en gestion de patrimoine ou d’un notaire sera nécessaire pour exposer le fonctionnement de l’indivision et ce qu’il convient de faire selon votre situation propre pour éviter toute requalification en donation déguisée. Seconde piste, créer une SCI (société civile immobilière). Il s’agit alors d’acheter un bien pour le mettre à disposition d’un des associés, en l’occurrence votre enfant. Là encore, l’appui d’un expert est impératif. La SCI pourra à l’avenir servir à d’autres acquisitions de biens immobiliers ou être un outil de transmission.