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La conjoncture économique : bilan de l'année 2021 et perspectives pour 2022

Avec l'arrivée du vaccin, l'économie a pu rouvrir et la croissance repartir. Retour sur une année 2021 hors norme et les perspectives de 2022.

  • #placements financiers
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Retour sur 2021 : une année hors norme

L’arrivée du vaccin a créé une rupture. Il ne fait pas disparaître le virus, mais il permet de vivre avec. L’économie a pu rouvrir et donc la croissance repartir : ainsi en Zone Euro, sans doute plus de 5 % en 2021 après -6,4 % en 2020. Il y a quelque chose de mécanique dans cette reprise, surtout dans un contexte de soutien toujours très marqué par les politiques budgétaire et monétaire.

La nette accélération des prix a été la vraie surprise de cette année. Toujours sur le « vieux continent », le dernier glissement connu (novembre) ressort à +4,9 % ; comme on est loin de la référence communément admise de 2 % ! Pourquoi une telle inflexion ? Avant tout la désorganisation induite par le mouvement de fermeture – ouverture des économies, qui créée des goulots d’étranglement.

L’orientation des marchés de capitaux a été favorable. Les bourses ont continué de saluer le « réveil » de l’économie. Les principaux indices en Europe ou aux Etats-Unis auront progressé entre 14 % et 25 ­­% La Chine est pour sa part en retrait et en fait en baisse. Le tournant vers une politique plus étatiste pèse sur les cours. Les marchés de taux ont subi des forces contradictoires : d’un côté, plus de déficit et de dette publics et de l’autre, des achats toujours massifs de titres d’Etat par les banques centrales. Ainsi les taux à 10 ans ont progressé mais modérément. 

Perspectives 2022 : espoirs de normalisation après une période exceptionnelle

Voici les lignes de scénario que nous retenons à l’horizon de douze mois :

  • La généralisation de la vaccination contre le COVID et l’espoir d’atteindre le seuil de l’immunité collective, d’un côté ; la difficulté à distribuer les vaccins dans les pays les moins développés et l’éventualité de l’apparition de nouveaux variants contre lesquels les moyens à disposition seraient moins efficaces, de l’autre : comment être sûr de savoir laquelle de ces deux alternatives l’emportera ? On parie sur la première, en redoutant la seconde !
  • On envisage une croissance économique tout à fait « présentable » pour 2022 (autour de +4 % aux Etats-Unis et en Zone Euro et supérieure à 5 % en Chine), avec toutefois un ralentissement régulier en cours d’année. La normalisation espérée ne doit-elle pas être en marche et le retour vers la croissance potentielle, une évidence ? Attention cependant au désordre dans ce bel ordonnancement anticipé, engendré par Omicron aujourd’hui et peut-être par d’autres variants demain. 
  • L’accélération des prix dans beaucoup de pays, mais pas dans tous, a donc été l’évènement économique majeur de 2021. Les déséquilibres offre – demande dans un certain nombre de secteurs, occasionnés par le processus de fermeture – ouverture des économies, et souvent plus difficiles à résorber que ce n’était estimé initialement, sont à la genèse du phénomène. Si on croit à un processus bien entamé de double normalisation, sanitaire et conjoncturelle, alors il faut parier sur un reflux des pressions inflationnistes. Mais de quelle ampleur ? On ne sait pas bien et le retour strict au statu quo ante n’est en rien assuré.
  • Les grandes lignes du réglage de la politique économique pour 2022 sont connues. Du côté budgétaire, un moindre soutien à l’activité, mais une volonté de faciliter la transition vers un modèle économique à la fois plus soutenable et plus inclusif. Du côté monétaire, la normalisation est en marche, avec un ralentissement engagé ou annoncé des achats de titres (le Quantitative Easing) et des hausses de taux directeurs qui se précisent. La Fed américaine devrait être avance dans ce double processus par rapport à la BCE européenne.
  • Il faudra tout au long de 2022 garder un œil sur un calendrier politique chargé : du choix du nouveau Président de la République Italienne aux élections présidentielles et législatives françaises et des mid-term elections américaines au Congrès du Parti communiste chinois, pour ne retenir que ces rendez-vous. En sachant que beaucoup d’autres dossiers peuvent émerger : diplomatie, trouble sociaux, Brésil, …

 Notre déclinaison en termes d’allocation d’actifs est la suivante :

  • sous-pondération des titres d’Etat, du fait d’une poursuite de la remontée des taux longs ;
  • une certaine neutralité sur le Credit européen (obligations privées), avec une préférence pour le High Yield par rapport à l’Investment Grade ;
  • une surpondération générale des actions, avec selon nous les Etats-Unis et le Japon en retrait, comparés à l’Europe et les marchés émergents (dont la Chine). 

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