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Est-ce intéressant d'ouvrir un plan épargne retraite ?

Le Plan d’épargne retraite (PER) a vocation à remplacer à terme l'ensemble des anciens placements retraite (les PERP, les contrats Madelin, le PERCO, les contrats « article 83 » et le PERE). Découvrez les avantages du PER avec La Banque Postale.

Est-il intéressant d'ouvrir un plan épargne retraite ? 

Le niveau de vie après la retraite est une préoccupation majeure pour un grand nombre de Français. En moyenne, ils commencent à épargner spécifiquement pour cette transition importante dès l'âge de 34 ans(1)

Le Plan d'épargne retraite (PER), accessible en entreprise, mais aussi à titre individuel, est un placement idéal pour préparer votre retraite. Avez-vous intérêt à ouvrir un plan d’épargne retraite ? Que faut-il savoir avant de se lancer ? La Banque Postale vous dit tout.

Qu'est-ce que le plan d’épargne retraite ?  

Le Plan épargne retraite ou PER est un dispositif d’épargne retraite unique pour l’ensemble des particuliers et des salariés. Créé par la loi Pacte, il est commercialisé depuis le 1er octobre 2019 et a officiellement remplacé, un an plus tard, l’ensemble des anciens produits d’épargne retraite, parmi lesquels :

  • le Plan d’épargne retraite populaire (PERP) ;

  • les contrats Madelin pour les travailleurs indépendants ;

  • le Plan d’épargne retraite collectif en entreprise (PERCO) ;

Le PER permet de constituer une épargne sans plafond de versement, et de la répartir entre différents supports similaires à ceux proposés dans le cadre d’un contrat d’assurance-vie classique : des supports en euros proposant un rendement garanti et/ou des Unités de compte qui offrent de meilleures perspectives de rendement en contrepartie d’un risque de perte en capital . Au moment du départ à la retraite, le titulaire du compte peut opter :

  • soit pour une sortie en rente viagère ;

  • soit pour une sortie en capital à l’échéance, avec un versement unique ou en plusieurs fois.

Bon à savoir :

le PER donne lieu à : 

  • L’ouverture d’un compte-titres : il peut être ouvert auprès d’un établissement bancaire et permet de détenir des titres et des valeurs mobilières ; 
  • L’adhésion à un contrat d’assurance de groupe dont l’exécution est liée à la cessation d’activité professionnelle, souscrit auprès d’une entreprise d’assurance, d’une mutuelle ou union, d’une institution de prévoyance ou union par une association au profit de ses membres ou une personne morale au profit de ses salariés ; 
  • L’adhésion à un contrat ayant pour objet la couverture d’engagements de retraite supplémentaire ouvert auprès d’un organisme de retraite professionnelle supplémentaire (article L. 381-1 du code des assurances).  

Quels sont les différents types de PER ? 

Le Plan d’épargne retraite est constitué de trois compartiments distincts. Chaque titulaire, en fonction de sa situation, peut alimenter tout ou partie de ces différents compartiments.

  • Le Plan d'épargne retraite individuel (PER individuel ou PERIN). Il peut être ouvert par n’importe quel particulier, quel que soit son âge y compris mineur, indépendamment de sa situation professionnelle. Le PERIN est abondé par des versements volontaires.

  • Le Plan d’épargne retraite collectif (PERCOL) et constitue l’un des deux types de PER entreprise. Il s’applique à l’ensemble des salariés sous condition d’ancienneté (entre 0 et 3 mois), dès lors que l’employeur a fait le choix de le mettre en place. Le PERCOL permet de verser les primes d’intéressement et de participation issues de l’épargne salariale, avec abondement obligatoire de l’employeur.

  • Le Plan d’épargne retraite obligatoire (PERO). Il peut être mis en place dans l’entreprise par accord collectif, accord référendaire ou décision unilatérale de l’employeur. Il a la particularité de prévoir des versements obligatoires par le salarié, mais aussi par l’employeur.

Comment alimenter un PER ?

Vous trouverez, ci-dessous, un résumé des sources d’alimentation possibles pour un plan d’épargne retraite, en fonction du compartiment(2):

Compartiment individuel (PERIN) 

  • Versements volontaires

  • Transfert d'un autre PER 

  • Jusqu’au 31 décembre 2022 : transfert d’un ancien compte épargne retraite (PERP ou contrat Madelin)

  • Jusqu’au 1er janvier 2023, le transfert d’un contrat d’assurance de plus de 8_ ans vers un PER donne droit au double des abattements liés à la détention de plus de 8 ans.

Compartiment collectif (PERCOL) 

  • Versements volontaires

  • Intéressement et participation

  • Abondement de l'employeur 

  • Compte épargne-temps (CET) ou monétisation des jours de repos non pris (au maximum 10 jours par an)

  • Jusqu’au 31 décembre 2022 : transfert d’un ancien compte épargne retraite (PERCO)

Compartiment obligatoire (PERO)

  • Versements obligatoires du salarié 

  • Versements obligatoires de l’employeur

  • Compte épargne-temps (CET) ou monétisation des jours de repos non pris (au maximum 10 jours par an)

  • Jusqu’au 31 décembre 2022 : transfert d’un ancien compte épargne retraite (Article 83)

Quels sont les principaux avantages du PER ? 

Des versements déductibles du revenu imposable

Quel que soit le type de PER, les versements volontaires sont directement déductibles du revenu imposable. L’effort d’épargne consenti par le titulaire du compte est donc récompensé par un impôt moins élevé l’année suivante. La déduction s’applique sur le revenu net global concernant un particulier ou sur le revenu professionnel concernant un travailleur indépendant.

La déduction est applicable dans la limite du plafond annuel suivant :

  • 10 % des revenus d’activité nets de frais professionnels, dans la limite de 32 419,20 € en 2021 ;

  • ou 10 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS).

Cette deuxième possibilité permet aux épargnants à faible revenu de déduire, dans tous les cas, une valeur plancher atteignant  4 136€ pour les versements effectués en 2021(3) et en 2022.

Déduire ses versements… ou pas !

Le titulaire du compte épargne retraite peut également décider de ne pas déduire les versements de son revenu imposable. Dans ce cas, il bénéficie d’une fiscalité plus avantageuse en sortie de contrat (voir ci-dessous).

Une sortie flexible en capital ou en rente

La possibilité d’une sortie en capital constitue une nouveauté dans le paysage des produits d’épargne pour la retraite. Elle apporte une flexibilité supplémentaire à l’épargnant et une meilleure visibilité sur les gains à espérer en sortie de contrat.

La rente viagère est, par nature, plus aléatoire dans la mesure où le gain dépend aussi de l’espérance de vie du titulaire. Elle peut avoir un attrait pour les épargnants souhaitant se faciliter la vie avec un complément de revenu mensuel. A signaler la rente est le seul mode de sortie pour les droits correspondants aux versements obligatoires.

Une gestion personnalisée et adaptée à votre profil 

Par défaut, les versements sont effectués selon une allocation qui permet de réduire progressivement les risques financiers pour le titulaire en réduisant la part en actifs risqués au profit du support en euros à mesure qu’on approche de la date prévisionnelle de départ à la retraite. Les 3 profils d’investissement réglementaires sont les suivants : prudent, équilibré et dynamique. 

 La gestion à horizon vous libère de toute nécessité d’arbitrage entre les différents supports composant votre PER. Vous choisissez l’un des 3 profils d’investissement disponibles (prudent, équilibré ou dynamique) et l’organisme gestionnaire se charge lui-même de modifier la répartition des supports selon votre âge. 

Il est possible de moduler le pilotage de votre PER en fonction du niveau de risque vous semblant acceptable, et du temps que vous êtes prêt à y consacrer.

Il est aussi possible d’opter pour d’autres modes de gestion qui ne sont pas réglementaires et qui pourraient être proposés dans le cadre du PER :

  • La gestion libre constitue l’option inverse, et laisse toute latitude à l’épargnant pour choisir l’allocation de ses fonds. Il peut ventiler lui-même son épargne entre les fonds en euros à rendement garanti et les unités de compte de son contrat. 

  • La gestion « sous mandat » consiste à déléguer la sélection des supports d’investissement à un professionnel spécialisé. Ce dernier se chargera alors d’établir un portefeuille sur mesure selon les besoins de son client.

Vous trouverez, ci-dessous, un récapitulatif des seuils applicables en cas de gestion à horizon(4) :
Années restantes avant le départ à la retraite Profil retenu par l'épargnant
Profil « prudent » Profil « équilibré » Profil « dynamique »
Plus de 10 ans 30 % de l’encours du plan* Répartition libre Répartition libre
De 5 à 10 ans 60 % de l’encours du plan* 20 % de l’encours du plan* Répartition libre
De 2 à 5 ans 80 % de l’encours du plan* 50 % de l’encours du plan* 30 % de l’encours du plan*
Moins de 2 ans 90 % de l’encours du plan* 70 % de l’encours du plan* 50 % de l’encours du plan*

* En supports à faible risque.

Découvrir le PER en vidéos 

Hugo, de la chaîne Le Tatou, vous donne toutes les clés pour mieux anticiper sa retraite avec le Plan Epargne Retraite (PER).

Quels sont les principaux inconvénients du PER ? 

Une épargne non accessible, sauf cas de déblocage anticipé  

En dépit de sa plus grande flexibilité par rapport aux anciennes enveloppes d’épargne retraite, le PER reste, par définition, un produit bloqué jusqu’à la retraite. En effet, les versements effectués restent bloqués jusqu’à l’âge de la retraite et la liquidation du plan sous forme de capital ou rente viagère.

Pour autant, l’article L. 224-4 du Code monétaire et financier prévoit 6 cas de déblocage anticipé des fonds(5) :

  • le décès du conjoint ou partenaire de Pacs ;

  • l’invalidité du titulaire du PER, de son conjoint ou de ses enfants ;

  • le surendettement du titulaire du plan ;

  • l’expiration des droits à assurance chômage après une perte d’emploi ;

  • la cessation d’une activité non salariée à la suite d’une liquidation judiciaire ;

  • l’acquisition d’une résidence principale.

L’achat de la résidence principale constitue l’une des grandes nouveautés du PER : ce motif de déblocage anticipé n’était pas prévu dans le cadre d’un ancien compte épargne retraite comme le PERP. Il n’est toutefois pas valable concernant les versements issus de cotisations obligatoires.

Une fiscalité complexe et variable après la retraite 

Le traitement fiscal proposé par le PER en sortie de contrat, c’est-à-dire au moment de la liquidation de votre retraite, peut s’avérer plus ou moins avantageux. En effet, le régime applicable dépend du type de versements effectués. Le cumul des versements et les gains (plus-values) font, par ailleurs, l’objet d’un traitement différencié.

À titre d’exemple, voici les différents régimes possibles pour une sortie en capital :

  • En cas de versements volontaires ayant fait l’objet d’une déduction : le cumul des versements est imposé, au barème progressif de votre impôt sur le revenu en tant que pension de retraite (sans abattement de 10%) et il y a une exonération de prélèvements sociaux sur les revenus de remplacement. Les plus-values, quant à elles, sont soumises au taux forfaitaire de 12,8% (ou option globale pour le barème progressif de l’IR) et aux prélèvements sociaux sur les revenus de placements.
  • En cas de versements volontaires n’ayant fait l’objet d’aucune déduction : le cumul des versements est exonéré d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux sur les revenus de remplacement. En revanche, les plus-values sont soumises au taux forfaitaire de 12,8% aux prélèvements sociaux sur les revenus de placements.

  • En cas de versements issus de l’épargne salariale : les versements sont exonérés d’IR et de prélèvements sociaux sur les revenus de remplacement. Les produits issus de versements exonérés d’IR sont exonérés d’IR et sont soumis aux prélèvements sociaux sur les revenus de placement. Les produits issus de versements non exonérés d’IR sont soumis au taux forfaitaire de 12,8% (ou option globale pour le barème progressif de l’IR) et aux prélèvements sociaux sur les revenus de placement.

Pour le compartiment Entreprise, il n’y a pas de sortie en capital autorisée (hors accidents de la vie).

Le calcul de la fiscalité d’un PER peut donc s’avérer délicat si votre placement retraite a été alimenté à partir de plusieurs compartiments distincts.

Transfert assurance-vie à PER : un avantage fiscal complémentaire

Jusqu’au 1er janvier 2023, les contrats d’assurance-vie de plus de 8 ans peuvent faire l’objet d’un rachat total ou partiel en vue d’investir les sommes sur un PER. Les particuliers faisant ce choix bénéficient d’un abattement sur les plus-values atteignant 9 200 € pour un célibataire et 18 400 € pour un couple(6).

Ce dispositif temporaire est réservé aux épargnants à moins de 5 années de leur départ prévisionnel à la retraite(7).

Un risque de perte en capital dans certaine situation 

La recherche de performance avec les UC expose à des risques de perte en capital

PER ou assurance-vie : que choisir ? 

La souscription d’un contrat d’assurance-vie est une autre option fréquemment retenue par les Français souhaitant anticiper leur départ à la retraite. Faut-il, pour autant, la préférer systématiquement au PER ? Tout dépend de vos objectifs patrimoniaux et de votre situation fiscale.

Le PER, comme indiqué plus haut, a pour principal intérêt la déduction des cotisations versées directement sur votre revenu imposable de l’année... Cet avantage est d’autant plus sensible si votre foyer est soumis à une tranche marginale d’imposition élevée (41 ou 45 %, par exemple). L’assurance-vie, quant à elle, n’offre pas cette possibilité.

A l’inverse, l’assurance-vie ne bénéficie pas d’avantages à l’entrée mais offre plus de souplesse  pendant la durée du contrat et à sa clôture :

  • Le souscripteur d’une assurance-vie peut décider d’effectuer un rachat total ou partiel des fonds épargnés à tout moment, sans justificatif. Le PER, à l’inverse, ne permet un déblocage anticipé que dans des cas bien précis.
  • La fiscalité applicable pour un contrat d’assurance-vie de plus de 8 ans, souscrit après le 26 septembre 1997, est très spécifique. Les produits des contrats d'assurance-vie d'au moins huit ans attachés à des primes versées à compter du 27 septembre 2017 sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou, sur option globale, au barème progressif. La plus-value est soumise à un prélèvement de 7,5 % lorsque le montant total de l’encours n’excède pas 150 000 €. Lorsque le montant de l’encours est supérieur à cette somme, le taux de 7,5% s’applique au prorata de l’encours ne dépassant pas 150 000 euros. L’abattement de 4 600 € pour un célibataire ou 9 200 € pour un couple demeure applicable. 

Il n’est jamais trop tôt pour ouvrir un plan épargne retraite ! Le PER peut se révéler avantageux non seulement pour améliorer votre niveau de vie après votre départ de la vie active, mais aussi pour réduire votre impôt sur le revenu dès maintenant. N’hésitez pas à solliciter votre conseiller La Banque Postale pour de plus amples renseignements.

Les 3 points clés à retenir :

  • Le PER est un dispositif d’épargne retraite unique, pouvant être alimenté par des versements d’origine multiple.

  • Les versements volontaires sont déductibles de votre impôt sur le revenu.

  • En cas de coup dur, de nombreux motifs permettent un déblocage anticipé des fonds.

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(6) https://www.toutsurmesfinances.com/retraite/plan-epargne-retraite-per.html
(7) https://www.toutsurmesfinances.com/retraite/plan-epargne-retraite-per.html - Le rachat total ou partiel du bon ou du contrat doit être effectué plus de cinq années avant l’atteinte par le titulaire du bon ou du contrat de l’âge mentionné à l’article L. 161-17-2, al.1 du code de la sécurité sociale, soit 62 ans à ce jour.