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Comment calculer son reste à vivre ?

Pour évaluer votre capacité d’emprunt, votre banque va s’intéresser de près à l’argent qu’il vous reste une fois toutes vos charges payées. Cet indicateur est un critère clé lors de la souscription d’un crédit immobilier ou d’un prêt à la consommation. Comment calculer son reste à vivre ? La Banque Postale vous explique tout cela en détail.

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Définition du reste à vivre

Le reste à vivre correspond au montant en euros disponible chaque mois une fois toutes vos charges payées. Il s'agit d'un indicateur clé concernant votre niveau de vie et votre capacité financière à absorber des engagements supplémentaires, comme un prêt immobilier ou un crédit à la consommation. Le reste à vivre joue un rôle essentiel lors de l’évaluation par les banques de votre capacité d’emprunt.

Aucun seuil minimal légal n'est défini pour le reste à vivre. Chaque institution bancaire fixe ses propres critères en la matière. Les exigences peuvent différer de manière significative d'une banque à l'autre mais une tendance générale se dessine à travers les pratiques observées dans le secteur :

  • Pour une personne seule, le reste à vivre minimum demandé varie entre 700 et 1 000 € par mois ;
  • Pour un couple, il est nécessaire de disposer d’une somme comprise entre 1000 et 1 500 € ;
  • Chaque enfant à charge nécessite un reste à vivre supplémentaire compris entre 200 et 500 €.

Ces chiffres sont fournis à titre purement indicatif. Chaque banque définit sa propre politique interne de risques et peut prendre en compte des paramètres lui étant propres. La composition de votre foyer, l’âge de vos enfants, ou encore votre lieu de résidence sont des facteurs impactant nécessairement vos dépenses. Si vous vivez à Paris, vous devrez sans doute justifier d’un plus gros reste à vivre que si vous résidez à Brest.

Prenons quelques exemples :

  • Marie est mère célibataire et a 2 enfants. Son reste à vivre minimum est compris entre 1100 et 2 000 €.
  • Jacques et Pauline sont en couple et ont 3 enfants, leur reste à vivre minimum est compris entre 1 600 et 3 000 €.

Bon à savoir : le reste à vivre en cas de surendettement

La commission de surendettement calcule un reste à vivre pour évaluer la faisabilité d’un plan de redressement mais il ne s'agit pas de la même notion. Dans ce cas de figure, le reste à vivre correspond à la quotité insaisissable dans le cadre du remboursement de vos dettes. Selon les articles L.731-1 et 731-2 du Code de la consommation, son montant ne peut être inférieur au montant du Revenu de solidarité active (RSA). Il dépend par ailleurs de la composition de votre foyer.

Quelle formule pour calculer son reste à vivre ?

La formule du reste à vivre est simple. Il est égal aux ressources mensuelles diminuées des charges mensuelles et de l’impôt sur le revenu.

Quels sont les revenus à prendre en compte ?

Pour calculer votre reste à vivre, la banque prend tout d’abord en compte la totalité de vos revenus professionnels à condition d’être stables (CDI ou titulaire de la fonction publique, pension de retraite). Pour les travailleurs indépendants, chefs d’entreprise et professions libérales, une ancienneté professionnelle peut être exigée.

Les établissements bancaires comptabilisent aussi les revenus locatifs. Seule une partie des loyers est prise en compte afin d’intégrer dans le calcul les risques de la vacance locative, les charges de gestion et d’entretien du bien. Pour l’octroi de votre crédit, la banque peut également comptabiliser les loyers futurs du bien pour lequel l’emprunt est demandé.

Enfin, votre reste à vivre tient compte des pensions alimentaires (en fonction de l’âge des enfants) et des pensions compensatoires.

Quelles sont les charges à prendre en compte ?

Les charges correspondent à tous les frais mensuels réguliers et incompressibles. Il s’agit notamment de l’impôt sur le revenu et des mensualités de vos crédits (immobilier, conso, relais, etc.). L’emprunt demandé est bien entendu intégré dans le calcul de votre reste à vivre.

Les charges courantes ne sont toujours pas prises en compte. Vos factures de gaz, d’électricité, de téléphone, d’internet ou encore la cantine des enfants ne sont pas nécessairement intégrées dans le calcul. Cela dépend des établissements bancaires.

Enfin, les dépenses de nourriture, d’hygiène, d’habillement et de loisirs (vacances, par exemple) n’impactent pas le montant de votre reste à vivre. Ces frais sont, comme c’est le cas à La Banque Postale, généralement exclus de la formule de calcul utilisée par les banques.

Attention, cette liste est fournie à titre indicatif. Les revenus et les charges pris en compte pour calculer le reste à vivre peuvent varier d’une banque à l’autre.

Cas pratique du calcul du reste à vivre

Pour mieux comprendre comment calculer votre reste à vivre, prenons un exemple pratique.

Marion et Jean gagnent 4 200 € par mois. Ils ont un bien locatif leur rapportant chaque mois 700 €. La mensualité de leur futur crédit serait de 1 000 € par mois. Ils dépensent 150 € en transport. L’école de leur fils leur revient à 200 € par mois et ils remboursent un prêt à la consommation de 300 €. Chaque mois, ils paient 390 € d’impôt sur le revenu.

  • Leur revenu mensuel s’élève à 4760 € (4200 + (80 % x 700).
  • Leurs charges fixes sont de 1 690 € (1000 + 300 + 390) : les dépenses d’école et de transport ne sont pas prises en compte.
  • Leur reste à vivre s’élève à 3 070 €.

Bon à savoir : comment augmenter votre reste à vivre ? 

Une première solution consiste à augmenter la durée du prêt afin de diminuer le montant de vos mensualités. Par exemple, au lieu de contracter un crédit sur 15 ans, vous pouvez opter pour un emprunt sur 20 ou 25 ans. En étalant vos remboursements dans le temps, vous augmentez automatiquement l’argent disponible sur votre compte en banque. Gardez en tête que votre taux d’intérêt sera plus élevé.

Reste à vivre et taux d’endettement : quelles différences ?

Il est nécessaire de distinguer le reste à vivre du taux d’endettement. Il s’agit bien de deux indicateurs distincts, pris en compte par les banques lors de l’étude du profil de l’emprunteur.

Des indicateurs différents mais complémentaires

Le taux d’endettement permet d’évaluer le poids de vos dettes au regard de vos revenus. Il correspond au pourcentage des charges par rapport aux revenus d’un ménage. La formule utilisée pour calculer le taux d’endettement est la suivante :

Taux d’endettement = (charges fixes) / revenus x 100.

Les charges fixes comprennent les mensualités de crédits et les loyers mensuels charges comprises. Les revenus sont les mêmes que pour le reste à vivre.

Liam perçoit un salaire de 3 000 € par mois. Il a un emprunt immobilier de 500 € par mois et paie 200 € d’impôt mensuel. Il rembourse également un crédit à la consommation de 200 € par mois et verse une pension alimentaire de 150 € pour sa fille à son ex-femme.

Les revenus mensuels de Liam s’élèvent donc à 2 850 € (3 000 - 150 (pension alimentaire). Ses charges sont évaluées à 700 € par mois (500 € de crédit immobilier et 200 € de crédit à la consommation). 

Le taux d’endettement de Liam est de [(500 + 200) / 2850] x 100, soit 24,56 %.  

La loi ne prévoit aucun taux d’endettement maximal. Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) recommande aux établissements bancaires de ne pas accorder de crédit lorsque le taux d’endettement dépasse 35 % (assurance comprise).

Est-il possible d’emprunter lorsque son taux d’endettement est supérieur à la recommandation du HCSF ? C’est effectivement possible grâce au reste à vivre. Si celui-ci est suffisant, la banque peut vous accorder un crédit malgré un taux d’endettement supérieur au taux maximum du HCSF. Tout dépend du montant de vos revenus.

Taux d’endettement et reste à vivre : exemples concrets

Marc et Leila ont 3 enfants et un revenu de 2 500 € par mois. Leur futur crédit serait de 800 € (assurance comprise). Ils remboursent un crédit à la consommation de 70 €. Leur taux d’endettement est de 34,8 %. Ils ne dépassent pas le taux d’endettement fixé par le HCSF. Leur reste à vivre s’établit à 1630 €, au lieu de 1600 €. Pour un couple avec 3 enfants, ils se trouvent dans la fourchette basse. Leur crédit pourrait leur être refusé.

Quelques mois plus tard, Marc obtient une belle promotion. Le revenu de la famille passe à 5 000 € par mois. Le couple décide de se faire plaisir et souhaite acheter une belle maison. La mensualité de leur futur crédit atteindrait 1 680 € par mois. Le taux d’endettement est maintenant de 37,4 %. Il dépasse les recommandations du HCSF, mais leur reste à vivre est désormais de 3 250 € par mois.

Pour connaître votre reste à vivre et votre taux d’endettement, contactez un conseiller de La Banque Postale. Après avoir étudié votre dossier, il évaluera avec précision votre capacité d’emprunt.

Les points essentiels à retenir

  • Le reste à vivre permet d’évaluer le montant disponible chaque mois sur votre compte en banque après avoir payé vos charges.
  • Cette information est prise en compte par les banques pour évaluer votre capacité d’emprunt.
  • Le reste à vivre est différent du taux d’endettement qui correspond au poids de vos dettes dans vos revenus.
  • Selon une recommandation du HCSF, le taux d’endettement ne doit pas dépasser les 35 %. Il est toutefois possible d’emprunter avec un taux plus élevé si le reste à vivre est suffisant.

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