Vivre avec une personne dépressive

Très douloureuse à vivre pour la personne qui en souffre, la dépression est aussi éprouvante pour son entourage. Quelles sont les clés pour surmonter cette étape difficile à deux ?

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Selon une étude de l’Inpes (Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé) réalisée en 2017, un français sur cinq a souffert ou souffrira d'une dépression au cours de sa vie !

Contrairement au coup de blues ou à la déprime passagère, la dépression nerveuse, se caractérise, par la persistance de certains symptômes pendant plus de deux semaines d’affilée. Ressentis pendant une grande partie de la journée, ils prennent la forme d’une tristesse intense, d’une perte des envies, de troubles de l’alimentation comme le manque d’appétit, ou à l’inverse, la boulimie.

Autres manifestations de la dépression, des troubles du sommeil (insomnie ou au contraire, tendance à trop dormir), une grande fatigue, un sentiment de culpabilité ou de dévalorisation, des difficultés de concentration, des idées noires ou des pensées morbides.
Cette souffrance morale intense rend difficiles les relations avec l’entourage, qu’il soit professionnel, familial ou amical, et dure plus ou moins longtemps.
Elle concerne des jeunes comme des moins jeunes car selon une étude réalisée par une équipe montpelliéraine de l’INSERM, 3 % des personnes de plus de 65 ans souffriraient, à un moment donné, de dépression majeure. Des personnes âgées qui se suicident beaucoup plus que les autres classes d'âge : on dénombre 29.4 suicides pour 100 000 personnes chez les 75-84 ans et 39.5 chez les 85-94 ans selon le centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès.

Ecouter sans materner

Dans un couple ou dans une famille au sens large, la dépression provoque une onde de choc qui perturbe le quotidien et représente une source de stress.
Cette maladie place la personne qui en souffre et son entourage dans une forme d’incompréhension mutuelle. La personne dépressive ne se sent pas comprise et son conjoint a le sentiment qu’elle ne se rend pas compte de ses efforts et de son sentiment d’isolement. Il se sent rejeté par un conjoint ou une conjointe qui n’a plus d’intérêt pour ce qui l’entoure.
Cette période d’incompréhension a parfois des conséquences sur l’équilibre du couple.

Pour dépasser cette phase, l’écoute bienveillante et l’empathie sont indispensables car il est nécessaire d’accompagner un proche souffrant de dépression, qui se sent souvent seul et incompris.

La patience est également essentielle car une personne dépressive se focalise sur les mêmes sources d’angoisse ou de tristesse. Si elle parvient à communiquer et à mettre des mots sur ses sentiments, il faut écouter son mal-être sans la juger et sans même lui donner de conseils.
Il s’agit de faire preuve de bienveillance sans étouffer la personne dépressive : l’encourager à rester active sans l’y obliger tout en se montrant rassurant et à l’écoute.
Ainsi le conjoint de la personne dépressive peut lui proposer des promenades même courtes afin de la sortir de son isolement ou demander à des amis de lui proposer des activités appréciées avant la maladie.
Les enfants et les petits enfants peuvent aussi être d’une aide précieuse quand le conjoint commence lui-même à perdre patience ou à se fatiguer. Ils peuvent ainsi se relayer pour faire les courses, un peu de ménage ou la cuisine afin de soulager le conjoint de la personne dépressive.
Il est également indispensable d’amener la personne à consulter un professionnel comme son généraliste dans un premier temps qui pourra l’orienter vers un psychiatre si un traitement médical s’impose ou un psychologue.

Le conjoint de la personne dépressive doit aussi faire attention à ne pas s’épuiser moralement et ne pas hésiter à consulter soit un psychologue soit écoute famille, une ligne d’écoute crée par l’Unafam (Union nationale des amis et familles de malades psychiques). Il peut aussi trouver de l’aide auprès de l’association France Dépression ou sur le site info-depression.fr créer par l’INPES et le ministère de la santé.

Enfin, il ne faut jamais nier des idées suicidaires et en faire part au médecin de famille ou à un psychiatre ou un psychologue qui pourront intervenir au besoin.

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