Commençons par faire une distinction méthodologique importante. Cette « surépargne » a deux origines : la moindre dépense, au titre des contraintes imposées à l’économie dans la cadre de la lutte contre l’épidémie (les commerces fermés et l’impossibilité de voyager) et le besoin de « mettre de l’argent de côté » dans cet environnement aussi incertain qu’un peu inquiétant. On parle d’épargne forcée et d’épargne de précaution.
Comment distinguer le rôle de chacun de ces effets dans l’augmentation du taux d’épargne, intervenue l’an passé ? En s’appuyant sur des travaux de la Banque de France, on pourrait estimer que sur les quelque six points d’épargne supplémentaire accumulée par les ménages français en 2020, quatre le seraient au titre du premier effet et deux au titre du second. Il est légitime de considérer que l’épargne forcée « s’évaporerait » au cours de la deuxième partie de l’année ; mais quid de l’épargne de précaution ? il est difficile d’être catégorique. Mais il n’est pas certain qu’elle s’efface aussi rapidement.