Un état des lieux pour commencer. Le livret A ne fait plus le poids face une inflation à 2,2% (à fin octobre 2018, source Insee). Les fonds en euros de l’assurance vie sont également de plus en plus challengés. Sans les renier en raison de leur utilité patrimoniale, il faut songer à diversifier votre épargne si ce n’est pas déjà fait ou à accélérer le mouvement. Oui, mais comment s’y prendre ?
Un préalable, votre profil et votre horizon
Interrogez-vous sur votre tempérament et vos projets, c’est le point de départ. Plutôt prudent ou fonceur ? Inutile de vous mettre à investir en actions si vous ne dormez pas la nuit dès que le CAC 40 perd 3%. Vos projets vont, eux, définir votre horizon de placement. Là encore, il ne faut pas s’imaginer placer en bourse si vous pensez avoir besoin de cet argent à court terme, dans les deux ans par exemple. Pas de méprise non plus, aller chercher plus de performance passe toujours par une durée d’investissement assez longue.
Investir dans la durée
Les marchés actions restent, sur la durée, incontournables pour chercher à mieux valoriser votre épargne. Le plus pratique, c’est souvent d’investir de manière régulière et progressive pour ne pas s’interroger sur le « bon moment pour y aller ». A ce titre, le PEA est particulièrement adapté à l’investissement sur les marchés actions européens. Si vous envisagez d’investir dans des titres proposés par les plateformes de financement participatif, cela devrait être possible courant 2019 dans le cadre d’un PEA-PME ETI (au regard du projet de loi PACTE).
Assurance vie, intéressez-vous à l’euro-croissance
Le projet de loi Pacte, adopté en 1ère lecture par les députés et devant être examiné au Sénat en janvier, relance une solution innovante en assurance vie, le fonds euro-croissance. Ce support propose une garantie totale ou partielle du capital net investi à un terme défini à la souscription (8 ans min.), avec un potentiel de performance supérieure aux fonds en euros classiques. Mieux, les nouveaux fonds euro-croissance proposeront une garantie en capital bonifiée pour les épargnants s’engageant sur des durées plus longues que 8 ou 10 ans. C’est une alternative crédible au déclin des supports en euros classiques. Suivez de près les offres qui devraient être lancées courant 2019.
Intéressez-vous aux produits structurés
Les aléas sur les marchés financiers peuvent parfois impressionner et faire douter. Si ces situations vous rebutent, regardez du côté des produits structurés. Sous conditions, certains proposent une protection voire une garantie du capital investi tout en donnant la possibilité de profiter partiellement à la progression des marchés actions. D’autres, ont un comportement et un niveau de risque semblable à un placement en actions mais affichent des rémunérations connues à l’avance. Le bon conseil : étudiez posément toute proposition pour bien la comprendre et y souscrire en toute connaissance de cause.
La pierre papier, l’autre façon d’investir dans l’immobilier
Les parts de Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) affichent des performances flatteuses, de l’ordre de 4 à 5% brut sur les dernières années lorsqu’elles investissent dans des immeubles de bureaux et/ou de commerces. Avec une SCPI, au lieu de réaliser un achat immobilier en direct, vous pouvez vous constituer un patrimoine immobilier diversifié dans la durée et en confier la gestion à un professionnel.
S’agissant de biens immobiliers, les SCPI nécessitent une durée d’investissement conséquente mais compatible avec l’horizon d’un contrat d’assurance vie. Elles n’auront pas cependant la même liquidité qu’un fonds euro. Si cet aspect vous gêne, penchez-vous sur l’OPCI (Organisme de Placement Collectif en Immobilier) qui offre un peu plus de souplesse.
Le mot de la fin
Avant toute décision d’investissement, tenez bien compte des frais et de votre organisation patrimoniale pour choisir les enveloppes et produits les mieux adaptés à vos projets et à votre tempérament d’investisseur.