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Réduire son empreinte carbone dans le secteur du numérique : les écogestes

Face à la croissance des besoins numériques, il est important de s’interroger sur leurs impacts environnementaux. Selon l’ADEME, en 2023, le numérique était responsable de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Explications.

  • #environnement
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L’empreinte carbone du numérique dépend :

  • De la fabrication et l’utilisation des équipements grand public comme les smartphones et les téléviseurs (79 %) ;

  • Des datacenters (centre de données) (16 %) ;

  • Des réseaux et infrastructures (5 %).

Ce secteur est également à l’origine de 20 millions de déchets produits par an.

Quel rôle pouvons-nous jouer pour réduire les conséquences sur l’environnement ? Découvrez, dans cet article, une liste d’écogestes à adopter.

Entretenir vos équipements électroniques pour limiter l’achat

Tout d’abord, il est important de remettre en question ses habitudes de consommation, comme celle de changer de téléphone trop fréquemment par exemple. Selon l’ADEME, 65 % des Français remplacent leur téléphone alors que le précédent fonctionne encore, dont 16 % par envie de nouveauté.

Pourtant, l’analyse du cycle de vie d’un équipement permet de démontrer que c’est l’étape de la fabrication qui consomme le plus d’énergie, bien plus que son utilisation. Ainsi, si vous gardez un ordinateur 4 ans plutôt que 2 ans, vous améliorez de 50 % son bilan environnemental.

Réparer votre appareil électronique

Avant d’acheter un nouvel appareil électronique, privilégiez la réparation de celui-ci. Depuis le 15 décembre 2022, l’État français a lancé une phase de test du « bonus réparation », dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. Les citoyens français disposent d’un forfait de 10 à 45 euros pour réparer leur appareil électronique (selon le type d’appareil à réparer).

Regarder du côté des équipement reconditionnés

Selon l’ADEME, l’achat d’un smartphone reconditionné permet de réduire son impact environnemental de 77 à 91 % par rapport à l’achat d’un produit neuf. Cela permet également d’éviter en moyenne l’extraction de 82 kg de matières premières et l’émission de 23 kg de gaz à effet de serre.

Donner une seconde vie aux appareils inutilisés via le don, la vente ou le recyclage

Si vos appareils électroniques sont encore en bon état, vous pouvez les donner ou les revendre sur des plateformes telles que : Rakuten, Leboncoin, eBay, mais aussi Easy Cash, Smaaart, ReBuy, BackMarket…

Concernant le recyclage, il y a encore beaucoup à faire. Selon l’ADEME, peu d’appareils électroniques sont collectés pour être recyclés, notamment les téléphones, qui ne seraient collectés qu’à hauteur de 5 %. On estime qu’entre 54 et 110 millions de smartphones sont inutilisés et laissés au fond d’un tiroir. Deux tiers d’entre eux pourraient être exploités.

Pourtant, le recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEE) permet de limiter l’épuisement des ressources naturelles (notamment des métaux rares), de réduire la facture énergétique et les émissions de gaz à effet de serre et de limiter la pollution liée à l’extraction des composants, ainsi qu’à la fabrication et la distribution de ces appareils électroniques.

Bon à savoir : les impacts du recyclage des DEE sur la santé

Le recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques impacte la santé des personnes travaillant dans des filières de recyclage (ou vivant à proximité). Les DEE sont composés de substances toxiques (gaz divers, arsenic, mercure, PCB et retardateurs de flammes bromés, poudres luminescentes des écrans...). Or des millions de personnes dans le monde travaillant (souvent de manière informelle) dans ces filières, manipulent ces déchets avec peu de précaution et sont donc fortement exposés à ces substances.

Pour recycler vos appareils électroniques, vous pouvez :

  • les apporter à un magasin de téléphonie, qui a l’obligation de récupérer vos anciens appareils si vous les avez achetés à cet endroit,

  • les amener à une structure de réemploi (ressourceries, recycleries, réseau Emmaüs…),

  • parcourir le site web jedonnemontelephone.fr, pour les donner à des structures qui reconditionnent les téléphones,

  • les déposer dans des points de collecte des DEE,

  • les mettre dans des bacs de recyclage présents dans les grandes surfaces (pour les petits appareils).

Faire attention aux flux de données

Selon le rapport de The Shift Project : « Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne », la vidéo en ligne, génère 60 % des flux de données mondiaux et plus de 300 millions de tonnes de CO2 par an.

Pour réduire votre impact, vous pouvez : 

  • limiter le streaming vidéo et préférez le téléchargement. En effet, selon l’ADEME, le téléchargement permettrait de soulager la bande passante, de réduire la consommation d’énergie des serveurs et donc de son ordinateur. Cependant, il faut également penser à supprimer les fichiers téléchargés une fois visionnés, pour éviter le surstockage !

  • baisser la résolution des vidéos regardées en streaming en choisissant l’option de lecture à 360 ou 480 dpi plutôt que 1080 dpi, 

  • privilégier la musique téléchargée ou le streaming audio plutôt que les clips sur des plateformes comme YouTube,

  • désactiver la lecture automatique des vidéos,

  • désactiver les notifications, 

  • éteindre sa caméra en réunion, 

  • installer un bloqueur de publicités,

  • privilégier les logiciels libres qui n’envoient pas de données à votre insu.

Reconsidérer votre usage des services en ligne type Cloud

Bien que le cloud ait facilité notre façon de travailler et de collaborer, cette option consomme beaucoup d’énergie, notamment à cause des data centers qui stockent nos données.

Une étude commandée par la Commission européenne établit que d’ici 2030, la consommation annuelle d’énergie des centres de données en Europe devrait augmenter de 28 %. 

Il est donc préférable de désactiver la synchronisation automatique des services cloud, de trier vos données et de les stocker localement plutôt que sur un serveur cloud.

Préférer des connexions filaires et Wifi à la 4G

Regarder une vidéo en utilisant une connexion Wi-Fi permettrait de consommer 23 fois moins d’énergie qu’en passant par la 4G.

Au-delà de se connecter à un Wi-Fi, le choix du réseau pour accéder à cette connexion a également son importance. Le réseau fibre est moins énergivore : selon l’ARCEP, la consommation énergétique moyenne par abonnement sur les réseaux d’accès cuivre est près de quatre fois supérieure à celle des réseaux d’accès fibre.

Rationner l’usage de la boite mail

Contrairement aux idées reçues, l’impact environnemental des e-mails est relativement faible par rapport à d’autres sources de pollution numérique. Bien que limiter l’envoi et supprimer ses e-mails soient utiles, cela sert avant tout à sensibiliser le grand public et à encourager des initiatives pour un numérique plus responsable. Il est donc important de supprimer ses e-mails, mais il est également essentiel de se référer aux 7 écogestes évoqués précédemment.

Pour résumer...

Compte tenu de notre consommation, le numérique pourrait représenter 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2025. En Europe, nous sommes en passe de posséder deux fois plus d’appareils électroniques qu’en 2016. Consommation énergétique, émission de gaz à effet de serre, déchets d’équipements électriques, le numérique doit prendre en compte ces enjeux pour devenir responsable. Et chacun a un rôle à jouer pour cela !

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