Article

Investir dans la transition énergétique pour préserver notre planète

Interview de Paul Merle, gérant du fonds LBPAM ISR Actions Environnement

  • #isr
Lecture 2 min

Pouvez-vous nous présenter le fonds LBPAM ISR Actions Environnement ?

LBPAM ISR Actions Environnement  est un fonds d’investissement socialement responsable (ISR) investi dans des actions d’entreprises principalement européennes de toute taille apportant des solutions pour répondre aux enjeux de la transition énergétique.

Qu’est-ce que la transition énergétique ?

La transition énergétique c’est le passage d’un modèle économique fortement consommateur d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), donc par nature limitées, à un modèle plus durable, voire « décarboné », faisant appel à des sources énergétiques diversifiées, renouvelables, moins centralisées, plus propres.

Cette transition est inéluctable du fait de l'épuisement à terme des ressources fossiles et du  réchauffement climatique induit par les gaz à effet de serre.

Pour réussir cette transition, les besoins en financement sont colossaux et ont été au cœur des négociations de la COP 21 confirmés lors de la COP24, avec l’objectif de limiter le réchauffement climatique sous les 2°C d’ici 2100.  La transition énergétique est aujourd’hui plus qu’un thème d’investissement, c’est un devoir citoyen de la part de tous les acteurs, privés comme publics, pour mettre un terme à la hausse des températures et offrir des solutions innovantes.

Comment faites- vous pour investir dans la transition énergétique ?

Nous investissons dans des entreprises développant des solutions, des technologies, des services pour faire face aux enjeux du réchauffement climatique, comme par exemple les voitures électriques, les fabricants d’éoliennes…

Chez LBPAM, nous avons identifié 6 thématiques durables : les bâtiments verts, l’économie circulaire, les énergies renouvelables, les services et solutions environnementaux, l’agriculture et l’alimentation soutenables et enfin les transports et la mobilité durables.

Quel intérêt présente ce type de fonds ?

On se demande souvent ce qu’on peut faire à l’échelle individuelle pour la transition énergétique : trier ses déchets, faire évoluer ses habitudes de mobilité, souscrire à un contrat énergie verte… et bien on peut aussi faire le choix d’orienter son épargne vers des solutions qui contribuent à limiter le changement climatique comme en investissant dans des fonds « verts ».  

Bref, c’est orienter son épargne en lui donnant un double objectif à la fois de performance financière et de performance environnementale pour le climat.

Comment s’assurer que le fonds est bien « vert »?

Ce fonds a obtenu 2 labels qui certifient de son caractère durable et environnemental.

Le label ISR soutenu par l’Etat garantit la transparence et la qualité de la gestion responsable et durable. Il demande au fonds de démontrer l’impact concret de sa gestion sur l’environnement ou la société.

Le label Greenfin, créé par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, certifie le financement de la transition écologique et énergétique. Il a, par ailleurs, la particularité d’exclure les entreprises opérant dans le secteur nucléaire et les énergies fossiles.

BPAM ISR Actions Environnement a également été récompensé, en février 2020, par Climetrics pour sa bonne prise en compte du climat dans son processus d’investissement (émissions de gaz à effet de serre,  gestion de la ressource en eau et la déforestation)  

Ce  fonds figure parmi le Top 5 sur 1213 fonds actions européens analysés. 

Comment le fonds traverse-t-il la crise du Coronavirus ?

C’est un fonds actions, donc il est forcément impacté par la chute des marchés liée à la crise du coronavirus. En revanche, le fonds a mieux résisté que les indices boursiers actions européens car il n’a pas de valeurs pétrolières et financières en portefeuille, ces secteurs ayant beaucoup souffert.

Il a néanmoins été pénalisé par son absence de titres du secteur de la santé ou des télécommunications qui ont bien résisté et qui comme les valeurs pétrolières ou financières ne répondent pas aux enjeux de la transition énergétique.

Par ailleurs, depuis le début de l'année 2020, le fonds a profité de la très bonne performance relative de nombreux acteurs des énergies renouvelables sur lequel il est fortement  investi.

Existe-t-il un lien entre le réchauffement climatique et les nouvelles épidémies meurtrières ?

Le Covid-19 est une zoonose, une maladie issue du monde animal. Sa propagation a été rendue possible par nos modes de vie. L’extension de l’habitat humain, la déforestation, l’artificialisation des sols, provoquent de plus en plus d’interactions entre l’espèce humaine et le monde sauvage. En 2016, le Programme des Nations unies pour l’environnement a conclu à une forte augmentation des zoonoses : 31 % des épidémies telles que les virus Ebola, Zika et Nipah sont liées à la déforestation.

Avec le réchauffement climatique, la grippe n’est déjà plus saisonnière dans les tropiques.
Les moustiques, les moustiques-tigres en particulier, qui avec des températures plus élevées étendent leur habitat emportant avec eux dengue, chikungunya, Zika….

D’autre part, avec la pénurie d’eau, les populations ont des besoins accrus et se tournent vers des sources moins pures ouvrant la voie à une recrudescence du choléra.

L’urgence climatique, directement liée aux émissions de gaz à effet de serre de l’activité humaine, est un véritable multiplicateur de menaces.

Les risques climatiques et épidémiologiques sont donc liés

S’il n’y a aucune preuve que le dérèglement climatique soit une cause favorisant la propagation du Covid-19, il semble bel et bien exister un lien entre réchauffement de la terre et apparition de nouvelles épidémies potentiellement meurtrières.

Croyez-vous à une post crise plus durable ?

Grâce au confinement, une baisse drastique de la pollution de l’air a été enregistrée et des animaux ont réinvesti l’espace occupé par l’homme.

Cette situation exceptionnelle a sans doute provoqué un électrochoc dans la mentalité des gens et des dirigeants.

Au lendemain de cette crise sanitaire, les gouvernements  auront alors à mener un autre combat : la lutte pour le climat, la biodiversité et la justice sociale afin de se diriger vers un modèle économique plus vertueux, plus respectueux de l’environnement mais aussi de la santé humaine.

LBPAM a été pionnière en intégrant, dès 2016, cet enjeu dans son approche d’investissement

Pour le gagner, ils devront  tirer toutes les conséquences et engager des changements profonds en ce qui concerne nos modes de production et de consommation pour respecter les limites planétaires.

Cette crise sanitaire et ses impacts économiques nous obligent aussi à repenser notre modèle d’hyper-dépendance vis-à-vis des sites de production en Asie. Par exemple, la pénurie de masques ou de réactifs pour les tests est due à des capacités de production locales insuffisantes. Il y a urgence à mettre en place des modèles plus soutenables, favorables au développement des territoires.

Dans la démarche ISR de LBPAM, le développement des territoires est un axe fort pour l’analyse et la sélection des entreprises au sein des portefeuilles. En ce sens, LBPAM a été pionnière en intégrant, dès 2016, cet enjeu dans son approche d’investissement.

AVERTISSEMENT

L’investissement dans un OPC comporte des risques. La valeur des investissements et les revenus qu’ils génèrent peuvent enregistrer des hausses comme des baisses et il se peut que les investisseurs ne récupèrent pas l’intégralité de leur placement. 
Le placement en Bourse est risqué, vous pouvez subir des pertes. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Elles ne sont pas constantes dans le temps.  Les informations contenues dans ce document sont données à titre d’information uniquement. Elles ne constituent pas un conseil en investissement ni une recommandation d’investir.

Articles associés