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Economie et marchés : analyse

Après avoir connu la pire récession de l’histoire économique moderne au premier semestre 2020, l’économie mondiale a renoué avec la croissance.

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Chronologiquement le rebond s’est d’abord amorcé en Chine puis a été très vif aux Etats-Unis grâce aux soutiens budgétaires. En suivant un chemin plus heurté en raison des conditions sanitaires, les économies européennes se sont aussi redressées. Cette vive phase de rebond, qui a d’ailleurs été source de tensions multiples, paraît avoir culminé au début de l’été selon les enquêtes de conjoncture (essoufflement du rattrapage dans les pays les plus avancés, contraintes d’approvisionnement perturbant les chaînes de production dans l’industrie). Plusieurs freins spécifiques pèsent notamment sur la croissance chinoise (ressaut localisé de l’épidémie, contraintes fortes sur la disponibilité d’énergie. La production industrielle chinoise recule ainsi depuis le début de l’année, ce qui est très inusuel.

Aux Etats-Unis, l’inflation avait nettement accéléré au premier semestre (effets de base sur les prix de l’énergie, conséquences directes et indirectes en particulier sur le marché automobile des pénuries évoquées plus haut) pour culminer à 5,4 % sur un an en juillet. Quelques signes de décélération sont cependant perceptibles en août. En zone euro, la hausse des prix est globalement moins prononcée mais la normalisation du taux de TVA outre-Rhin qui avait été abaissé temporairement sur les derniers mois de 2020 se traduit par une inflation facialement élevée. A cela s’ajoute un choc sur les prix de l’énergie : outre la fermeté du prix du pétrole qui dépasse son niveau d’avant crise, la vive hausse du prix du gaz qui a entraîné un bond du prix de l’électricité va ponctionner à court terme le pouvoir d’achat des ménages.

Les banques centrales vont dans ce contexte devoir agir avec doigté. La décélération de la croissance à partir d’un niveau très élevé ne peut être un obstacle à esquisser un début de normalisation monétaire. La dynamique d’inflation ne doit pas non plus conduire à surréagir. La banque centrale américaine (la Fed) a averti qu’elle pourrait annoncer une baisse de ses achats d’actifs prochainement. La BCE a indiqué début septembre qu’elle modulait le rythme de ses achats d’actifs dans le cadre de son programme de lutte contre la pandémie mais sans changer le montant cible de ce programme pour mars 2022. Une hausse des taux directeurs de la Fed et encore plus de la BCE n’est pas pour tout de suite. En revanche, confrontées à une hausse de l’inflation liée à l’accélération des prix de l’énergie et alimentaires, plusieurs banques centrales de pays émergents (Brésil, Russie) ont relevé ces derniers mois leur taux directeur. Toujours très bas (le taux à 10 ans français est resté en territoire négatif jusqu’à mi-septembre), les taux d’intérêt à long terme ont commencé à se redresser avec cette perspective d’un début de normalisation des politiques monétaires. La quatrième vague épidémique qui a concerné beaucoup de pays cet été avec certains décalages temporels, les signaux moins positifs envoyés par les enquêtes de conjoncture et les craintes que l’inflation ne soit durablement plus soutenue ont conduit les investisseurs à être plus prudents. Le CAC 40 a terminé le mois de septembre à 6 520 points, soit très proche de son niveau observé fin juin. Il affiche malgré tout une hausse de 17,5 % depuis début 2021.

Il est important de s’assurer régulièrement que sa stratégie d’investissement est toujours adaptée à ses besoins et ne nécessite pas certains ajustements.

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