Les chiffres sont sans appel : à 70 ans, une personne sur trois fait une chute dans l’année et à 80 ans, c’est une sur deux. Avec, trop souvent, des conséquences importantes, tant physiques (fractures…) que psychologiques (perte de confiance en soi, traumatisme…). Les causes de ces chutes sont connues : perte d’équilibre, médication, malnutrition… Certes, des mesures de prévention sont possibles en éliminant autant que possible les causes de chute accidentelle (fils électriques qui traînent, tapis, absence de rampe…) mais cela n’empêche pas les chutes causées par des défaillances physiques ou physiologiques.
La part de fatalité est donc importante. Mais nous savons que plus l’intervention des secours est rapide moins lourdes seront les conséquences d’une chute. D’où l’importance capitale de pouvoir la détecter le plus rapidement possible pour pouvoir agir sans attendre. Des moyens de détection existent et les progrès de la technologie offrent des perspectives encourageantes.
Systèmes simples et légers
De quoi s’agit-il ? D’un boîtier autour du cou ou d’un bracelet au poignet, légers et d’une grande autonomie, munis de capteurs accéléromètriques. Ce terme désigne un système capable de détecter un mouvement anormalement brutal – donc, une chute - chez la personne qui en est équipée. Après détection, ces boitiers ou bracelets envoient un signal d’alerte au centre de téléassistance auquel ils sont reliés, sans que la personne ait besoin d’appuyer sur le bouton d’alerte, permettant ainsi d’organiser rapidement les secours. Le détecteur de chute arrête l’alarme si la personne se relève. Ce système vient en complément d’un abonnement à un système classique de téléassistance, comme une option supplémentaire. Le coût mensuel moyen de l’abonnement se situe alors entre 25 et 40 euros (avant réduction d’impôt). Mais il existe également des détecteurs de chutes sans abonnement, utilisant la ligne téléphonique de la personne et alertant les proches, grâce à des numéros pré-enregistrés. Ils coûtent autour de 300 euros.
Depuis quelques années, sont proposés des systèmes de détection de chutes couplés à la géolocalisation ; ils sont destinés à une utilisation hors du domicile, indiquant avec précision, en cas d’alerte, le lieu où l’accident s’est produit.
Performants et rassurants, les détecteurs ne permettent toutefois pas (pas encore) de détecter ce que les spécialistes appellent les « chutes molles », c’est-à-dire les chutes progressives, lorsque, par exemple, la personne se raccroche à un meuble pour freiner sa chute, glissant ainsi lentement vers le sol.
Des progrès permanents
Pour y remédier, de nouveaux systèmes plus complexes font leur apparition, comme des capteurs installés au domicile de la personne, dans différentes pièces. Ils analysent les habitudes de la personne âgée (passage d’une pièce à l’autre, horaires, rythme des mouvements…) puis, en cas de changement manifeste et brutal, envoient une alerte.
La technologie permet également la visio-assistance : grâce à des webcams, une surveillance visuelle du domicile à distance est possible. Mais le système, d’un coût élevé, est jugé par beaucoup comme trop intrusif.
Enfin, l’intelligence artificielle sera très bientôt capable, nous dit-on, de détecter les immobilités ou les inactivités anormales avec une grande finesse.
De nombreux acteurs se partagent le marché de la téléassistance. Pour choisir le système le mieux adapté, il convient de cerner au plus près les besoins et les souhaits de la personne et de bien se renseigner sur le coût final, la durée de l’engagement, les options, les frais d’installation inclus ou non, etc. Mais la tranquillité d’esprit – de la personne âgée comme de son entourage – est au bout de la démarche !