La cigarette ? Jamais trop tard pour arrêter

Le tabac est tout sauf un allié pour la santé. Un refrain menaçant qui ne fait pas toujours effet, notamment chez les « gros fumeurs ». Plutôt que de ressasser un discours trop moralisateur sur les risques encourus, Claire Gallice-Gaillard avance d’autres arguments. Pour l’infirmière-tabacologue, il est toujours possible d’en finir avec le tabac…

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Quels sont généralement les freins et les appréhensions des fumeurs de longue date pour ne pas arrêter la cigarette ? Pourquoi est-ce si compliqué pour eux ?
Claire Gallice-Gaillard : « Il y a tout d’abord la force de l’habitude. Fumer est souvent ancré en eux. Pour certains, la cigarette est une amie sans faille de 40 ans. Elle est toujours là, dans les bons ou les mauvais moments. « Je suis comme ça », « Il est trop tard et cela ne sert plus à rien », « J’ai déjà essayé mais rien ne fonctionne » sont généralement leurs arguments. Pourtant, les méthodes d’aide et d’accompagnement sont de plus en plus efficaces, que l’on entreprenne d’arrêter seul ou se faisant accompagner… »

Que répondez-vous justement à une personne qui fume depuis des années et pense qu’elle ne pourra plus arrêter ?
C.G-G : « Il faut trouver les bonnes raisons de dire « stop ». Chez les seniors, elles sont très souvent liées à l’entourage proche, à la famille. Montrer l’exemple à ses petits-enfants, ne plus leur faire subir la cigarette en fumant chez soi, être en forme pour les accompagner dans leurs activités : ces arguments provoquent généralement un déclic, puis la fameuse envie d’arrêter, qui fait toute la différence. »

Par où commencer ? Comment combler le manque ?
C.G-G : « Une fois encore, les solutions sont multiples et dépendent des profils. Certains tentent l’hypnose, d’autres les substituts comme les patchs ou les gommes à mâcher qui ont déjà fait leurs preuves. Reconnue et validée scientifiquement la thérapie cognitivo-comportementale (TTC) est également une alternative efficace. En quelques séances avec un tabacologue, le fumeur appréhendera mieux son rapport au tabac et modifiera son comportement.
Pour ce qui est du manque, chacun sa technique pour faire face aux envies de fumer, qui fonctionnent par vagues de 4 à 5 minutes. Une patiente m’a récemment expliqué que, pour esquiver la cigarette qu’elle fumait automatiquement seule dans son jardin après avoir ramené ses enfants de l’école, elle les convie désormais pour qu’ils jouent tous ensemble quelques instants ».

Arrêter de fumer a aussi d’autres avantages…
C.G-G : « Bien sûr ! En s’arrêtant, une personne qui fume un paquet par jour économisera près de 3000 € en un an. De quoi s’offrir de belles vacances en famille… Il y a aussi des choses qui touchent à l’intime. En effet, chez certains seniors rencontrant des problèmes d’érection, l’arrêt du tabac peut coïncider avec une sexualité plus épanouie ».

Après combien de temps sans cigarette un fumeur est-il certain de ne pas « replonger » ?
C.G-G : « Il n’y a pas de vérité à ce sujet. En revanche, une personne qui tient un mois sans fumer a cinq fois plus de chance de ne jamais y revenir. Des chances qui sont souvent décuplées chez les personnes qui arrêtent en même temps que des amis ou en couple. Pour plus d’informations et de conseils, les futurs ex-fumeurs peuvent consulter le site www.tabac-info-service.fr ».

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