Economie et marchés : analyse

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« Incertitude » a été le maître mot de la fin de l’année 2024. Cela s’applique bien sûr à la situation politique en France, qui n’a pas été sans effet sur le niveau du taux à long terme français et le CAC 40, mais aussi aux conséquences économiques des décisions qui seront prises par D. Trump au début de son mandat. Le début de l’année 2025 devrait surtout être marqué par une certaine divergence des politiques monétaires de part et d’autre de l’Atlantique.

L’année 2024 a marqué le début d’un assouplissement monétaire par la BCE (en juin) et par la Fed (en septembre), dans un contexte de reflux de l’inflation. Toutefois la situation économique de part et d’autre de l’Atlantique diffère. Aux Etats-Unis, la croissance est restée soutenue jusqu’ici malgré quelques signes de fléchissement dans certains secteurs, notamment l’immobilier. Même s’il est moins tendu, le marché du travail résiste, ce qui freine le repli de l’inflation. En zone euro, la croissance reste faible, avec une certaine hétérogénéité (elle est assez dynamique en Espagne alors que l’Allemagne est quasiment à l’arrêt). Au-delà des aspects conjoncturels, cet écart de performance économique renvoie à des facteurs structurels (le coût de l’énergie est plus élevé en Europe ce qui pénalise l’industrie, la mutation du secteur automobile frappe notamment l’Allemagne, les gains de productivité sont faibles en raison d’un investissement insuffisant, la pertinence de la gouvernance politique est remise en question avec les grandes évolutions de l’économie mondiale). L’arrivée de D. Trump au pouvoir aux Etats-Unis est une source d’incertitude importante, non seulement pour l’économie américaine mais aussi pour l’économie mondiale. Les interrogations portent non pas sur la nature des décisions mais sur le contenu précis des mesures qui seront adoptées (en matière de relèvement des droits de douanes, de l’immigration illégale ou encore de déréglementation). La Fed devrait ainsi se montrer prudente dans la poursuite de la détente de son taux directeur, en surveillant de près l’évolution de l’inflation. Les investisseurs ne tablent plus que deux baisses en 2025. Du côté de la BCE, avec une croissance très molle et une inflation proche de la cible, la trajectoire est plus claire. Elle a toutes les raisons de poursuivre la normalisation de ses taux directeurs d’ici l’été. Les questions portent plutôt sur l’intensité du mouvement.

Le Japon est de son côté dans une position inédite depuis les années 1990. L’inflation se montre résiliente et les salaires sont en nette hausse. La Banque du Japon, à contrecourant de la Fed et de la BCE, devrait augmenter son taux directeur. Mais elle se montre un peu frileuse, considérant que la croissance est encore lente. La Chine devrait avoir atteint quasiment sa cible de croissance en 2024 (environ 5 %). Le marasme de l’immobilier a conduit les autorités à adopter diverses mesures de soutien au second semestre. La production industrielle est plutôt dynamique mais la baisse des prix industriels interroge. Elle traduit probablement une offre excédentaire face à la demande. Enfin, il ne faut pas oublier l’Inde dans ce tour d’horizon mondial. Désormais première puissance démographique mondiale, ce pays enregistre depuis plusieurs années une croissance forte et régulière, nettement supérieure à celle de la Chine.

Les indices boursiers ont reflété en 2024 les divergences de performances économiques. L’indice de référence américain (S&P 500) a affiché une hausse de 23,3% sur l’année (et même de 31,4 % en euros), tirant aussi bénéfice de la dynamique des valeurs technologiques. L’Euro Stoxx 50 (l’indice étroit pour la zone euro) n’a augmenté que de 8,3 %. Pénalisé par l’incertitude politique, le CAC 40 a affiché un recul de 2,2 %. Les valeurs du luxe ont en particulier été pénalisées par la faiblesse de l’économie chinoise. 

Après la dissolution de l’Assemblée nationale, le rendement de l’OAT 10 ans s’est progressivement écarté de celui du Bund : le spread est passé de 50 points de base (pb) à environ 85 pb. Le taux à 10 ans français a ainsi terminé l’année à 3,19 % (2,56 % fin 2023 et 3,11 % le 7 juin avant l’annonce de la dissolution). Après une phase de hausse au premier semestre, il a bénéficié pendant l’été, comme les autres taux européens, de la détente du taux américain avec la perspective de baisse du taux directeur de la Fed. Mais en fin d’année, la crainte d’une hausse de l’inflation américaine en raison de la hausse des droits de douane et d’éventuelles tensions salariales avec le renvoi de travailleurs en situation illégale s’est traduite par une remontée du taux long américain.

Il est important de s’assurer régulièrement que sa stratégie d’investissement est toujours adaptée à ses besoins et ne nécessite pas certains ajustements.

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