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Economie et marchés : analyse

La BCE a finalement baissé ses taux directeurs avant la Fed, dans un contexte de croissance lente et de modération de l’inflation en zone euro, alors que l’économie américaine peine à ralentir, ce qui entretient une inflation encore soutenue. Les hésitations des investisseurs sur les anticipations de la Fed ont plutôt maintenu les taux longs à un niveau élevé. Les Bourses sont restées dynamiques, tirées par quelques entreprises aux Etats-Unis mais les indices européens ont fléchi après la dissolution de l’Assemblée nationale française.

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La zone euro a renoué avec la croissance au 1er trimestre mais le climat des affaires est resté hésitant ces derniers mois, reflétant notamment une faiblesse de l’activité industrielle. Dans ce secteur, les entreprises européennes sont confrontées à une concurrence intense et multiforme (recul des prix industriels chinois reflétant une surproduction dans certains secteurs, chute du yen liée à une politique monétaire japonaise en complet décalage avec celles menées par les autres grandes banques centrales, mesures de soutien américaines pour favoriser l’implantation d’entreprises industrielles). En zone euro, la transition démographique, qui limite le nombre de personnes se présentant sur le marché du travail facilite notamment le maintien d’un taux de chômage bas, malgré la faiblesse de la croissance. Les difficultés de recrutement persistent, ce qui est un facteur de soutien pour les salaires. Ces derniers ont progressé assez vigoureusement début 2024 mais des indicateurs avancés suggèrent une modération à venir. L’inflation a reflué pour revenir à 2,5 % sur un an en juin. Même si la hausse des prix des services reste élevée, reflétant la dynamique passée des salaires, la BCE a ainsi considéré en juin qu’elle pouvait atténuer le caractère restrictif de sa politique monétaire, en baissant ses taux directeurs de 25 points de base (à 3,75 % pour le taux de dépôt). Outre-Atlantique, l’économie américaine donne des signes de décélération mais ceux-ci sont encore ténus. Le marché du travail perd un peu de son dynamisme, comme le montre la remontée du nombre de personnes s’inscrivant au chômage, mais les créations nettes d’emplois ont encore nourri le revenu des Américains et leur consommation. L’inflation peine à ralentir, en passant tout juste récemment sous la barre des 3,5 % sur un an. Cela a conduit la Fed à maintenir ses taux directeurs, une première baisse n’étant désormais attendue que sur la seconde partie de l’année.

Les taux longs sont ainsi restés à un niveau élevé, les taux américains restant directeurs sur le marché obligataire. Par ailleurs, après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale française, les spreads entre les taux européens se sont accrus, un effet de fuite vers la qualité conduisant notamment à un tassement du rendement du Bund. Le rendement de l’OAT atteignait ainsi 3,17 % au lendemain des élections législatives, contre 3,11 % le 7 juin et environ 3,55 mi-octobre 2023, à son point haut. Les investisseurs semblent donc opter pour la prudence, en attendant que la situation politique en France se clarifie.

 Les Bourses françaises ont néanmoins fléchi en juin. Plutôt marqué après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, le mouvement s’est atténué ensuite. Le 8 juillet, le CAC 40 atteignait 7638 points (8 002 points le 7 juin et 7 543 points le 31 décembre). L’Euro Stoxx 50 a aussi été affecté alors qu’à l’inverse les indices américains sont restés sur une trajectoire haussière, toujours tirés par certaines valeurs phares (en particulier Nvidia). Du côté des changes, la Banque du Japon (BoJ) peine à gérer sa monnaie. Malgré des interventions sur le marché, le yen est resté très faible. La BoJ pourrait néanmoins réduire dans les mois à venir ses achats d’actifs pour éviter que la dépréciation du change ne nourrisse trop l’inflation.

Il est important de s’assurer régulièrement que sa stratégie d’investissement est toujours adaptée à ses besoins et ne nécessite pas certains ajustements.

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