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Economie et marchés : analyse avril 2023

Le début de l’année 2023 a été marqué par des nouvelles plutôt positives sur le front de la crise énergétique avec une détente confirmée du prix du gaz (et de l’électricité) sur le marché de gros européen confirmant le reflux amorcé fin 2022 et un prix du pétrole oscillant entre 75 et 85 $ le baril de Brent, bien loin du pic de 125 $ touché au premier semestre 2022. Cette détente s’est traduite par une amélioration du climat des affaires en zone euro, surtout dans les services.

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Par ailleurs, la contribution des prix de l’énergie à l’inflation a nettement reflué ces derniers mois. En revanche, les prix alimentaires continuent à accélérer en zone euro et l’inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) ne marque pas encore d’inflexion.

Les investisseurs avaient dans ce contexte des anticipations de taux directeurs très fortes depuis le début de l’année. Cependant les turbulences financières intervenues en mars sont venues les calmer. La faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank et le rachat « forcé » de Crédit Suisse par UBS ont occasionné une pression baissière en Bourse sur les valeurs bancaires de part et d’autre de l’Atlantique. La bonne nouvelle a été une forte réactivité des autorités, notamment de la part des banques centrales qui ont mis en place diverses mesures pour fournir davantage de liquidités au système bancaire et financier. Cet épisode montre aussi que les contraintes réglementaires en termes de niveau des fonds propres et de ratios de liquidité mises en place depuis la crise financière de 2008, notamment dans la zone euro, procurent une grande résilience aux banques lors de temps agités. Il rappelle néanmoins que les périodes de resserrement monétaire peuvent mettre à jour la fragilité de certains acteurs du système financier.     

Les grandes banques centrales ont continué à augmenter leurs taux directeurs au 1er trimestre de cette année, tout en ayant un discours un peu moins dur en mars, considérant que les turbulences financières participaient au durcissement des conditions de crédit et donc au resserrement monétaire. La Fed n’a augmenté la cible de son taux de référence que de 25 points de base (pb) mi‑mars (dans la fourchette 4,75 %-5 %). La BCE a de nouveau relevé ses taux directeurs de 50 pb en mars (à 3,5 % pour le taux de refinancement) mais en se montrant moins déterminée à maintenir un tempo aussi élevé dans les mois à venir. Les taux directeurs de la Fed et de la BCE devraient probablement toucher un pic mi-2023. Les taux d’intérêt à long terme des emprunts d’Etat, qui s’inscrivaient sur une tendance haussière en début d’année, ont nettement décroché en mars lors des turbulences financières, ces titres faisant office de valeur refuge. Ils ont commencé à se redresser début avril mais sans retrouver leurs points hauts antérieurs. Le rendement de l’OAT 10 ans atteignait 2,9 % mi-avril.

Les politiques monétaires resteront naturellement dépendantes de l’inflation et de l’activité. La première partie de l’année devrait se caractériser par une petite croissance en zone euro, qui pourrait être suivie d’une accélération très graduelle. Aux Etats-Unis, le dynamisme persistant du marché du travail et le tassement de l’inflation peuvent encore être des éléments positifs. Mais la hausse des taux d’intérêt devrait maintenant pleinement faire sentir ses effets sur les dépenses d’investissement et l’immobilier.

Après une baisse quasi continue en 2022, les Bourses se sont redressées depuis le début de l’année. Malgré le trou d’air observé en mars avec la défiance à l’encontre des valeurs bancaires, le CAC 40 a retrouvé mi-avril son niveau de fin 2021, avec une progression de 16 % depuis le début de l’année. La résilience des économies aux divers chocs observés depuis trois ans, les premiers signes de modération de l’inflation et la perspective de la fin prochaine du cycle de resserrement monétaire sont autant de facteurs de soutien, d’autant que les résultats des entreprises sont globalement restés bons.      

Il est important de s’assurer régulièrement que sa stratégie d’investissement est toujours adaptée à ses besoins et ne nécessite pas certains ajustements.

Vous vous interrogez ? Venez en discuter avec votre conseiller de La Banque Postale.

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