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Economie et marchés : analyse Juillet 2022

La poussée de fièvre inflationniste s’est prolongée ces derniers mois (+8,6 % sur un an aux Etats-Unis en mai, idem en zone euro en juin). Le choc de prix en amont (matières premières) s’est progressivement diffusé en aval (produits alimentaires transformés, produits manufacturés, certains services).

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Economie et marchés : l'analyse de juillet 2022

En zone euro, l’inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) a ainsi atteint 3,7 % sur un an alors qu’elle oscillait dans une bande étroite entre 0 et 2 % depuis plus 25 ans. Dans ce contexte, les salaires accélérèrent. Leur hausse est vive (supérieure à 6 % sur un an) aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sur fond de marchés du travail très tendus et flexibles. En zone euro, les rémunérations étaient restées très sages jusqu’à fin 2021 mais une accélération est intervenue au premier trimestre, une évolution qui devrait se poursuivre dans les mois à venir.

Dans ce contexte, les banques centrales n’ont pas eu d’autre choix que de nettement durcir le ton. Aux Etats-Unis, la Fed a augmenté son taux directeur de 75 points de base en juin, pour le porter dans une fourchette comprise entre 1,5 et 1,75 %. Elle envisage de le monter à 3,4 % en fin d’année. La pente est raide ! La BCE s’est longtemps montrée plus prudente, considérant que l’inflation en zone euro était principalement alimentée par l’énergie, chose contre laquelle la politique monétaire ne peut rien. Mais après avoir interrompu ses achats nets d’actifs début juillet, elle a annoncé qu’elle commencerait à relever ses taux directeurs en juillet et qu’elle poursuivrait le mouvement en septembre. Les investisseurs tablent sur une augmentation totale de 125 points de base d’ici la fin de l’année. Les taux d’intérêt à long terme ont vigoureusement réagi à ce durcissement des politiques monétaires. Le rendement de l’OAT 10 ans, qui était encore négatif à l’automne dernier a dépassé 2 % mi-juin. Au sein de la zone euro, les écarts de taux entre pays emprunteurs, écrasés ces dernières années par les politiques monétaires ultra-accommodantes, se sont de nouveau accrus. Le taux à 10 ans italien a ainsi dépassé les 4 % courant juin, alors qu’il avait touché un plus bas historique à la fin de l’été 2021. Cela montre toute la complexité de la tâche de la BCE : elle doit lutter efficacement contre l’inflation mais sans mettre en péril l’intégrité de l’Union monétaire. Elle devrait présenter fin juillet un nouvel outil pour diminuer les risques de fragmentation financière dans ce nouveau contexte de resserrement monétaire.

Depuis le début de l’année, face à la remontée des taux d’intérêt et aux risques de détérioration de la situation économique, les indices boursiers restent orientés à la baisse (-17 % pour le CAC 40 au 1er juillet, à 5 931 points). Rappelons que les Bourses avaient connu une très forte progression en 2021. Le CAC 40 se situe ainsi à un niveau proche de fin 2019. De leur côté, les indices américains sont encore au-dessus de fin 2019.

Un ensemble de vents contraires soufflent depuis le début de l’année sur l’économie mondiale (perte de pouvoir d’achat des ménages, hausse des coûts pour les entreprises, environnement géopolitique très incertain, durcissement des conditions financières). Pourtant l’activité avait plutôt bien résisté jusqu’ici. Les enquêtes de conjoncture en Europe et aux Etats-Unis ont toutefois donné des signes de fléchissement en juin. Les craintes d’un ralentissement marqué d’ici la fin de l’année a d’ailleurs eu pour effet une détente des taux longs sur la seconde partie du mois de juin. A très court terme, des contre-forces existent néanmoins. La première est le rebond de l’économie chinoise, sous l’effet de la levée progressive des contraintes sanitaires mises en place au printemps dernier. La seconde est une certaine normalisation des déplacements, y compris à l’international, qui favorise le redémarrage des activités touristiques. L’économie française devrait en tirer parti cet été.

Il est important de s’assurer régulièrement que sa stratégie d’investissement est toujours adaptée à ses besoins et ne nécessite pas certains ajustements.

Vous vous interrogez ? Venez en discuter avec votre conseiller de La Banque Postale.

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