Europe : bientôt un congé d’aidant pour tous ?

Une directive européenne va bientôt permettre à tous les Européens de prendre un congé afin d’aider un proche handicapé ou malade.

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Un accord voté par le parlement européen le 24 janvier 2019 prévoit d’accorder 5 jours de congé par personne et par an à tout travailleur européen s'occupant d'un proche handicapé ou malade. Cette période de congé ne sera pas rémunérée par l’employeur. De nouvelles règles renforçant le droit des parents et des aidants à solliciter des formules de travail plus souples (télétravail, temps partiel, etc.) ont aussi été adoptées.

Voté par le parlement européen sur proposition de la Commission, cet accord apporte une pierre au futur « socle européen de droits sociaux ». Il comprend 3 volets, dont l’un consacré à la protection sociale et l’inclusion sociale. 

L'adoption formelle de la directive devrait intervenir d’ici à la fin de l’année 2019, puis faire l’objet d’une publication au Journal officiel de l'Union européenne. Dès lors, les états membres disposeront de 36 mois pour la transposer dans leur droit national.
En France, les effets de cette greffe seront symboliques, car la législation autorise déjà les salariés à prendre un congé de proche aidant depuis 2017.

Ce congé, auquel les indépendants n’ont pas droit, peut-être demandé dans une situation grave. C’est-à-dire pour assister un proche souffrant d'une pathologie mortelle ou se trouvant en phase avancée (ou terminale) d'une affection grave et incurable. Il peut s’agir d’un ascendant (père, mère...), d’un descendant (enfant, petit enfant, etc.), d’un frère ou d’une sœur ou une personne vivant sous le même toit que l’assuré social (conjoint, concubin, etc.). Les personnes désignées comme « personne de confiance » sont aussi éligibles à ce dispositif.

Congé de solidarité familiale et handicap en France

Ce congé ne peut être reporté ou refusé par l’employeur qui doit être prévenu 15 jours avant son début par courrier avec AR. Un certificat médical attestant de l’état de santé du proche handicapé dot être joint à cet envoi.

Le congé est accordé pour une durée de 3 mois renouvelable une fois, soit 6 mois au maximum. Il s’achève le plus souvent au terme de cette période ou dans les 3 jours suivants le décès de la personne accompagnée.
Durant cette période, le contrat de travail du salarié est suspendu. Il n’est théoriquement plus rémunéré par son employeur. Ce dernier peut transformer cette période d'activité en temps partiel.

Pour solliciter cette aide financière auprès de l’assurance maladie, il faut effectuer une demande (formulaire CERFA 1455* 012) et y joindre un certificat médical ainsi qu’une attestation de l’employeur précisant que le salarié a entamé une période de solidarité familiale (ou que son contrat de travail a été transformé à temps partiel).
Le montant de l’allocation est de 55,38 euros bruts/jour. Elle est versée 21 jours (maximum). En cas de congé transformé en période d'activité à temps partiel, le montant de l'allocation, versée pendant 42 jours, tombe à 27,69 euros bruts/jour. Le montant de cette allocation est fixe quelque soit le pourcentage de la réduction du temps de travail.
Fiscalement, le montant de l'allocation journalière est taxé au titre de la CSG et de la CRDS, mais il échappe à l'impôt sur le revenu.

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