Le tiers payant, qui consiste à dispenser le patient d'avance de frais de manière partielle ou totale, est aujourd'hui pratiqué à des niveaux très variables selon les professions de santé. Selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), les pharmaciens ont été historiquement précurseurs (93 % des actes environ). D'autres, comme les infirmiers et les centres de santé, ont aussi recours au tiers payant intégral de manière importante (entre 45 et 75 % des actes), tandis que les médecins ou les chirurgiens-dentistes se limitent aux seuls cas obligatoires, en raison de la réforme du 100% santé.
La pratique du tiers payant représente pourtant un levier de développement de chiffre d’affaires non négligeable et de fidélisation de patientèle. « Les patients auront plutôt tendance à se tourner vers des professionnels de santé pratiquant le tiers payant, afin de s’exonérer au maximum d’une avance partielle ou totale de frais de santé », atteste Raphaël Prost. Mais la mise en œuvre du tiers payant peut impliquer une complexité administrative et une gestion des risques que les professionnels de santé préfèrent éviter, pour se concentrer avant tout sur leur cœur de métier. « Depuis l’application de la réforme du 100% santé qui impose aux professionnels de proposer un panier de soins obligatoires et la pratique du tiers payant intégral pour les biens dudit panier, les professions libérales de santé craignent des surcharges administratives. »