Interview

Tiers payant : quels enjeux pour les professionnels de santé ?

Proposer le tiers payant à sa patientèle représente un levier d’attractivité pour les professionnels de santé. Mais sa mise en place peut être aux prises avec une certaine gestion des délais d’encaissement ou encore une complexité comptable. Explications et solutions avec Raphaël Prost, responsable du marché des professions libérales au sein de La Banque Postale.

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Portrait de Raphaël Prost

Les patients auront plutôt tendance à se tourner vers des professionnels de santé pratiquant le tiers payant, afin de s’exonérer au maximum d’une avance partielle ou totale de frais de santé.

Raphaël Prost — Responsable du marché des professions libérales au sein de la Banque Postale.

Le tiers payant, qui consiste à dispenser le patient d'avance de frais de manière partielle ou totale, est aujourd'hui pratiqué à des niveaux très variables selon les professions de santé. Selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), les pharmaciens ont été historiquement précurseurs (93 % des actes environ). D'autres, comme les infirmiers et les centres de santé, ont aussi recours au tiers payant intégral de manière importante (entre 45 et 75 % des actes), tandis que les médecins ou les chirurgiens-dentistes se limitent aux seuls cas obligatoires, en raison de la réforme du 100% santé.

La pratique du tiers payant représente pourtant un levier de développement de chiffre d’affaires non négligeable et de fidélisation de  patientèle. « Les patients auront plutôt tendance à se tourner vers des professionnels de santé pratiquant le tiers payant, afin de s’exonérer au maximum d’une avance partielle ou totale de frais de santé », atteste Raphaël Prost. Mais la mise en œuvre du tiers payant peut impliquer une complexité administrative et une gestion des risques que les professionnels de santé préfèrent éviter, pour se concentrer avant tout sur leur cœur de métier. « Depuis l’application de la réforme du 100% santé qui impose aux professionnels de proposer un panier de soins obligatoires et la pratique du tiers payant intégral pour les biens dudit panier, les professions libérales de santé craignent des surcharges administratives. »

Des délais de règlement problématiques

Contrairement aux paiements par cartes bancaires, chèques ou espèces, où les sommes sont encaissées immédiatement, le tiers payant nécessite un délai de règlement entre le moment où la feuille de soins est télétransmise et le moment où le professionnel de santé perçoit le montant. Il est donc important de sécuriser sa trésorerie en monitorant les anomalies. « De plus, les professionnels de santé sont confrontés au quotidien au retard de paiement des mutuelles et de la sécurité sociale ou à la gestion de litiges en lien avec la télétransmission des feuilles de soin. Cette démarche nécessite donc du temps et implique un potentiel risque de perte d’argent », précise Raphaël Prost. 

Par ailleurs, lorsque le tiers payant est pratiqué, le temps passé à la gestion des encaissements s’ajoute au temps nécessaire au traitement des feuilles de soin électroniques pour chaque caisse concernée : une tache particulièrement chronophage, qui éloigne le professionnel de son activité principale et peut l’obliger à réduire le nombre de créneaux de soin pour ses patients.

Sécuriser et simplifier sa comptabilité

Dans ce contexte, pour répondre aux exigences du tiers payant, des solutions dédiées existent, portées par les établissements bancaires. Parmi leurs principaux avantages : la maîtrise des risques liés à l’encaissement avec un contrôle automatique par le partenaire des règlements bancaires et des télétransmissions, avec in fine, un gain de temps. Comme le rappelle Raphaël Prost : « Le pointage et le rapprochement bancaire restent chronophages, de deux jours et demi à une semaine, et ce dans un souci de vérification d’éventuels rejets ou retards de paiement, selon le type de profession de santé exercée. »

Ces solutions permettent également de sécuriser et de simplifier la comptabilité, en bénéficiant par exemple des services d’un OCT (Organisme Concentrateur Technique), référençant toutes les mutuelles et les caisses régionales, pour s’assurer de la bonne prise en compte de l’ensemble des télétransmissions.

Enfin, les actes tiers payant peuvent rapidement se compter en centaines, occasionnant autant de virements sur le compte du professionnel de santé. Plutôt que de recevoir des dizaines de virements, il peut également bénéficier sur son compte chèque d’un virement unique regroupant l’ensemble des actes de soins ou de délivrance de médicaments, tout en ayant la possibilité d’en connaître le détail en s’identifiant sur l’interface de la solution.

Comme d’autres acteurs bancaires soucieux de permettre aux professionnels libéraux de santé de répondre aux besoins de leurs patients, La Banque Postale s’est associée avec le partenaire Sicorfé, dans la construction d’une offre dédiée à l’encaissement du tiers payant.

Ainsi afin de proposer le meilleur service aux patients, les professionnels peuvent désormais s'appuyer sur des outils et des partenaires solides, leur permettant de se concentrer sur l’exercice de leur activité.

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