L’étau se desserre pour les chefs d’entreprise. Alors que l’économie ralentit dans un contexte inflationniste, certaines entreprises rencontrent des difficultés à rembourser les échéances de leur prêt garanti par l’Etat (PGE) souscrits pendant la crise sanitaire. Entre mars 2020 et juin 2022, près de 700 000 PGE ont été accordés par les réseaux bancaires principalement à des TPE et des PME (à hauteur de 95 %). Plus de 30 milliards de crédits ont été remboursés fin 2022 sur les 106 milliards d’euros octroyés aux petites et moyennes entreprises depuis 2020. Selon le baromètre Bpifrance, Le Lab et Rexecode publié en novembre 2022, 9 % des TPE et PME ayant souscrit un PGE redoutent de ne pas être en mesure d’acquitter ces sommes.
Pour amortir l’explosion des prix de l’énergie et soutenir les sociétés, notamment les plus petites d’entre elles, Bercy et les établissements bancaires ont prolongé en janvier l’accord sur les restructurations des PGE jusqu’à la fin de l’année 2023. Ce dispositif, ouvert aux entreprises ayant obtenu un PGE d’un montant n’excédant pas 50 000 euros, permet à un employeur en difficulté de rééchelonner son PGE sur 8 ou 10 ans (contre 6 ans habituellement). Il bénéficie ainsi d’un délai supplémentaire pour le rembourser, tout en continuant à profiter de la garantie de l’État. Les entrepreneurs sont invités à se rapprocher de leur banque, accompagnés de leur expert-comptable, afin de faire un point sur leur situation de trésorerie et les remboursements des crédits en cours. L’expert-comptable doit établir une attestation en cas de difficultés avérées et de capacité de rebond, avant de saisir le médiateur du crédit. L’étude des dossiers se fait ensuite au cas par cas.