1 900 jeunes entreprises à vocation industrielle ont été dénombrées à la fin 2022 en France, selon le récent baromètre de Bpifrance. Plus des deux tiers d’entre elles sont implantées en dehors de l’Île-de-France, principalement en Auvergne-Rhône-Alpes (17 %), en Nouvelle-Aquitaine (9 %), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (9 %) et en Occitanie (9 %).
Trois modèles de développement s’offrent à elles : l’internalisation, la sous-traitance ou l’octroi de licence. Celles qui font le choix d’investir dans leur propre outil de production sont confrontées à de nombreux défis, dont l’identification et l’accès au foncier à vocation économique dans un contexte de raréfaction, de hausse des prix, de contraintes environnementales et réglementaires. Et ce, d’autant plus que l'objectif de zéro artificialisation nette (ZAN), introduit par la loi Climat et résilience du 22 août 2021, accroît les tensions sur le marché foncier.
Le modèle industriel est plus gourmand en cash que d’autres secteurs : importance des coûts de production et notamment énergétiques mais aussi des investissements en équipements et infrastructures, poids des immobilisations corporelles, BFR (besoin en fonds de roulement) élevé… Autofinancement et concours bancaires sont les principales sources de financement des TPE industrielles. Or, la dégradation des marges et la hausse des taux d’intérêt peuvent limiter leurs capacités d’investissement et, par là même, entraîner un retard dans leur transformation digitale et environnementale, donc entraver leur compétitivité.
Autre frein qui touche le secteur industriel dans son ensemble : la pénurie de main-d’œuvre. Au 3e trimestre 2023, le taux d’emplois vacants s’élève à 2,2 % dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé. Au 3e trimestre 2023, le taux d’emplois vacants s’élève à 2,2 % dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé et il grimpe à 3,15 % dans l’industrie, selon les chiffres de la DARES. Les facteurs explicatifs sont nombreux : de la hausse de la demande depuis la réindustrialisation enclenchée en 2015 au déficit d’image des métiers industriels, en passant par le manque de professionnels formés.