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TPE industrielles, les acteurs reconnus et soutenus de la réindustrialisation

L'industrie occupe une place primordiale dans l'économie française, que ce soit pour répondre aux enjeux de souveraineté, d’emplois, d'innovation, de redynamisation des territoires ou encore de balance commerciale. La réindustrialisation de la France repose sur les projets des grands groupes français et internationaux mais aussi sur les TPE ! Les obstacles sont nombreux mais, bonne nouvelle, les mesures en faveur des TPE industrielles se multiplient.

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TPE industrielles : enjeux et freins

1 900 jeunes entreprises à vocation industrielle ont été dénombrées à la fin 2022 en France, selon le récent baromètre de Bpifrance. Plus des deux tiers d’entre elles sont implantées en dehors de l’Île-de-France, principalement en Auvergne-Rhône-Alpes (17 %), en Nouvelle-Aquitaine (9 %), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (9 %) et en Occitanie (9 %).

Trois modèles de développement s’offrent à elles : l’internalisation, la sous-traitance ou l’octroi de licence. Celles qui font le choix d’investir dans leur propre outil de production sont confrontées à de nombreux défis, dont l’identification et l’accès au foncier à vocation économique dans un contexte de raréfaction, de hausse des prix, de contraintes environnementales et réglementaires. Et ce, d’autant plus que l'objectif de zéro artificialisation nette (ZAN), introduit par la loi Climat et résilience du 22 août 2021, accroît les tensions sur le marché foncier.

Le modèle industriel est plus gourmand en cash que d’autres secteurs : importance des coûts de production et notamment énergétiques mais aussi des investissements en équipements et infrastructures, poids des immobilisations corporelles, BFR (besoin en fonds de roulement) élevé… Autofinancement et concours bancaires sont les principales sources de financement des TPE industrielles. Or, la dégradation des marges et la hausse des taux d’intérêt peuvent limiter leurs capacités d’investissement et, par là même, entraîner un retard dans leur transformation digitale et environnementale, donc entraver leur compétitivité.

Autre frein qui touche le secteur industriel dans son ensemble : la pénurie de main-d’œuvre. Au 3e trimestre 2023, le taux d’emplois vacants s’élève à 2,2 % dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé. Au 3e trimestre 2023, le taux d’emplois vacants s’élève à 2,2 % dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé et il grimpe à 3,15 % dans l’industrie, selon les chiffres de la DARES. Les facteurs explicatifs sont nombreux : de la hausse de la demande depuis la réindustrialisation enclenchée en 2015 au déficit d’image des métiers industriels, en passant par le manque de professionnels formés.

Sélection de dispositifs de soutien et d’accompagnement aux TPE industrielles

La réindustrialisation de la France est une priorité constante des gouvernements successifs depuis une dizaine d'années. C’est dans ce contexte qu’a été lancé à la fin de l’année 2021 le plan d’investissement France 2030. Doté 54 Mds€ déployés sur cinq ans, il a pour objectif de remédier au retard de la France dans certains secteurs historiques tout en encourageant l'essor de nouvelles filières industrielles et technologiques.

Un vaste pan de France 2030 est dédié au soutien du développement des TPE et PME industrielles. L'objectif est notamment de créer une centaine de nouveaux sites industriels par an d'ici à 2025, grâce à l’allocation de 2,3 Mds€.

Ainsi, une enveloppe de 550 M€ est mobilisée pour l’appel à projet « Première usine ». Cette aide permet de financer partiellement les projets d’implantation de sites pilotes et/ou de production industrielle, d’un démonstrateur industriel développé dans un but commercial ou d’unités de production mutualisées. Les projets doivent présenter une assiette de dépenses totales supérieure à 5 M€. Le soutien financier est de l’ordre de 20 à 30 % des dépenses présentées et se matérialise par une subvention de 60 % et des avances récupérables de 40 %.

Sont éligibles les TPE et PME immatriculées au RCS.
Date limite de dépôt : 15 décembre 2026 à midi. Deux relèves intermédiaires auront lieu le 16 avril 2024 et le 11 septembre 2024.

Autre dispositif issu de France 2030 : le prêt nouvelle industrie.
D’une durée de remboursement longue (10 à 15 ans, avec un différé d’amortissement en capital de 3 ans maximum), ce prêt de 3 à 15 M€ a pour objectif de financer des projets de démonstrateur industriel, d'usine pilote ou de création d'une nouvelle usine de production à fort risque technologique et/ou industriel en France. 

Il est destiné aux TPE, PME et ETI, mais sont exclues les sociétés en nom personnel.

Enfin, citons le fonds BAI (Bpifrance Amorçage Industriel) qui vise à prendre des participations minoritaires dans des TPE et PME industrielles innovantes en phase expérimentale de production en série en France sur un marché déjà mature. Il peut adresser tous les secteurs industriels et cible les projets d’innovation incrémentale au potentiel de développement rapide. Il investit à hauteur de 250 k€ à 2M€ pour des levées de fonds réunissant, aux côtés de Bpifrance, au moins un investisseur institutionnel bénéficiant d’une expertise technique ou sectorielle complémentaire de celle de l’équipe dirigeante.

Les TPE industrielles sont des acteurs incontournables dans le processus de réindustrialisation de la France. Malgré de nombreux défis à relever, elles peuvent s’appuyer sur un écosystème diversifié, efficace et dynamique. La Banque Postale contribue au financement de nombreux projets industriels et innovants portés par des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, et s’engage à vos côtés dans le développement des territoires.

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