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Tester son idée de création d'entreprise : mode d’emploi

Créer une entreprise est devenu de plus en plus facile, mais cette démarche n’en reste pas moins risquée. Prendre le temps de vérifier l’existence d’un besoin, d’étudier le marché et de tester son idée de business est un gage de réussite. Tour d’horizon des étapes à suivre et des outils à disposition des porteurs de projet.

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L’étude de marché, une étape incontournable pour évaluer les opportunités et les risques

L'étude de marché a pour but de vérifier qu’il existe une demande pour le produit ou le service que le porteur de projet souhaite lancer sur le marché. Elle doit passer en revue le contexte réglementaire, économique, sociologique et concurrentiel, mais aussi les cibles potentielles.

Il existe plusieurs types d’études de marché, complémentaires les unes des autres.

L’étude documentaire vise à approfondir la connaissance du marché par le biais de ressources disponibles : presse, travaux universitaires, données statistiques, etc.

L’étude quantitative a pour but de sonder un large échantillon représentatif afin de mieux comprendre les besoins et les comportements de la cible du produit ou service.

L’étude qualitative permet d’approfondir les enseignements de la phase quantitative par le biais d’entretiens collectifs et/ou individuels.

L’analyse concurrentielle permet de déterminer la nature et de mesurer l’intensité de la concurrence directe (offre identique ou similaire) et indirecte (produit ou service différent mais répondant au même besoin), en France et même à l’étranger. Pour chaque concurrent identifié, il convient de procéder à une analyse détaillée qui prendra la forme d’un benchmarking concurrentiel, c’est-à-dire un tableau comparatif de différents items : offre, stratégie commerciale, politique de prix, canaux de distribution, stratégie de communication, forces, faiblesses, réputation, etc. Divers procédés d’analyse peuvent être utilisés, comme la méthode de Porter ou l’analyse Swot.

Toutes les occasions sont bonnes pour parler du projet autour de soi et recueillir des avis et des conseils : salons, réseaux sociaux… Il est notamment pertinent d’interroger les professionnels du secteur (entrepreneurs, fournisseurs, sous-traitants, etc.) ou encore les experts de la création d’entreprise.

Bon à savoir

Pour réduire les coûts, il est possible de mener soi-même ces différentes études en s’aidant des nombreuses ressources présentes sur le Web (conseils, méthodes, outils…). Par exemple, des sites comme Google Forms, ou Survey Monkey permettent de créer gratuitement des sondages en ligne. Il est également possible de les commanditer à un réseau d’accompagnement de porteurs de projet, à un cabinet d’études spécialisé ou à une junior-entreprise (associations ayant pour objet social la montée en compétences des étudiants à travers la réalisation de prestations de service pour des professionnels).

Point de vue d’expert

« Il existe plusieurs solutions pour tester et évaluer son idée avant de la lancer sur le marché. La proposition d’un questionnaire permet notamment d’entrer en relation avec ses futurs clients tout en constituant un début de communauté »
Lila Leon, Responsable éditoriale du site Bpifrance création  

S’assurer de la viabilité du projet

Avoir une bonne idée n’est pas suffisant pour garantir la viabilité à court terme et la rentabilité à long terme d’un projet.

L’élaboration d’un business plan est une étape essentielle dans le processus de création d’entreprise. Ce document formalise les objectifs de l’entreprise, les stratégies mises en œuvre, les moyens financiers et humains nécessaires, ainsi que le prévisionnel financier des premières années de fonctionnement. Il oblige les entrepreneurs à se poser les bonnes questions et à analyser minutieusement les opportunités et les risques liés à leur projet. 

Le business model canvas (BMC) est complémentaire au business plan. Il offre une vue globale et synthétique des fondements du modèle d'affaires et de la viabilité du projet. Il prend la forme d’un tableau divisé en neuf blocs : segments de clients, proposition de valeur, canaux de distribution, relation client, sources de revenus, ressources clés, activités clés, partenaires clés et structure des coûts.

Enfin, le Minimum Viable Product (MVP) est un outil intéressant pour vérifier concrètement la faisabilité technique d'un projet. Il s’agit de créer une version simplifiée du produit ou du service, intégrant uniquement les fonctionnalités essentielles. L’intérêt est de pouvoir mettre en place rapidement une version fonctionnelle à disposition des utilisateurs afin de recueillir leurs avis et commentaires et d’en tirer des enseignements.

Bon à savoir

Si experts-comptables et réseaux spécialisés notamment peuvent se charger de l’élaboration du business plan, des logiciels gratuits sont également à la disposition des porteurs de projet. Ces outils sont notamment disponibles dans les boîtes à outils de la CCI (CCI Business Builder) et de Bpifrance Création (Mon Pass Créa), qui sont accessibles sur simple inscription. 

Point de vue d’expert

« Dans tout projet de création d’entreprise, il est indispensable de rencontrer rapidement sa future clientèle pour tester son idée ou son produit et recueillir ainsi les remarques et critiques qui permettront de l'améliorer »
Lila Leon, Responsable éditoriale du site Bpifrance création  

Des réseaux et statuts en soutien des porteurs de projet

Étape précédant la phase d'incubation, la pré-incubation a pour but de transformer une idée en projet. Les entrepreneurs en devenir peuvent ainsi bénéficier de différents services propres à chaque programme pour valider leur produit ou service, le marché, leur modèle d’affaires : accompagnement individuel et/ou collectif, mise à disposition d’expertises, d’un hébergement et/ou d’outils, mises en relation, etc. Il existe un certain nombre de programmes sur le territoire, parfois spécialisés (innovation, à impact, culturel…). La durée de pré-incubation est variable ; elle est généralement comprise entre deux et quatre mois.

Autre possibilité : les couveuses d’entreprises, des structures d'accompagnement dédiée aux porteurs de projet (demandeur d’emploi, bénéficiaire d'un minima social, dirigeant et associé unique d'une EURL ou salarié à temps partiel) au tout début de l’aventure entrepreneuriale. Dans le cadre d’un contrat d'appui au projet d'entreprise (Cape), ils bénéficient d'une aide personnalisée et de ressources afin de tester la viabilité économique de leur projet et d’assurer leurs premiers pas : étude de marché, business plan, formations, hébergement juridique…

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