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Trésorerie et évolution de la demande : les enjeux à court terme des dirigeants

Inflation, approvisionnement, recrutement, trésorerie, développement de leurs activités : des dirigeants d’ETI et PME ont partagé leurs préoccupations et leur vision. Tous les secteurs ne sont pas soumis aux mêmes tensions. 

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Dans sa volonté constante de proximité avec ses clients, La Banque Postale a échangé avec un certain nombre de dirigeants d’entreprise durant l’été 2022 autour d’un thème : « Les ETI/PME restent-elles optimistes malgré l’Ukraine et l’inflation pour le développement de leurs activités ? ». Ce thème a été décliné en plusieurs questions et les réponses des dirigeants d’entreprise permettent de définir des points communs mais aussi des lignes de fractures selon les entreprises.

Points communs aux dirigeants d’entreprise

En premier lieu, les dirigeants d’entreprise font état de difficultés de recrutements. Un ressenti commun quel que soit le secteur (BTP, distribution, grandes et moyennes surfaces…) alors que l’activité économique a connu un fort rebond sur le premier semestre 2022. La demande de main d’œuvre est donc conséquente mais l’offre apparait comme limitée aux dirigeants qui relèvent du côté du marché une évolution des comportements et une nouvelle vision du travail. Cette inadéquation entre la demande et l’offre entraîne un ralentissement forcé de la croissance de l’entreprise (sur cette question de l’attractivité des PME et ETI, lire les conseils de Thomas Chardin fondateur de Parlons RH).

Sans surprise l’inflation est une préoccupation partagée par tous. Ainsi les dirigeants d’entreprise font état d’un second trimestre impacté par des renégociations tarifaires généralisées. Ceux de sociétés de transport soulignent tout particulièrement les conséquences de la hausse des prix des carburants sur leurs marges.

Troisième point commun : une situation de trésorerie jugée moins confortable, du fait de la fin des aides et du début de remboursement des Prêts garantis par l’Etat. De ce fait, de nombreuses entreprises, de tous secteurs, sont plus regardantes sur la qualité des paiements et ont mis en place ou approfondi un processus d'alerte lorsque les commandes ne sont pas réglées en temps voulu, même avec seulement un ou deux jours de retard (sur la sécurisation du poste clients, lire les conseils de Louis Chavanat, credit manager).

Des lignes de fractures parfois sectorielles

Parmi ces lignes de fractures, trois ressortent : la possibilité d’anticiper ou non son développement, l’état de la trésorerie et le comportement d’investissement.

  • Le ralentissement de l'activité d’un point de vue macro-économique est vécu et anticipé différemment selon les secteurs. Ainsi, les entreprises de la distribution anticipent une bonne année quand le secteur du BTP est globalement pessimiste.
  • De même, la santé de la trésorerie est hétérogène : comme indiqué précédemment, celles des sociétés de transports souffrent quand les PME et ETI du secteur de la santé déclarent pouvoir s’appuyer sur une bonne trésorerie.
  • Enfin le comportement en matière d’investissement varie lui aussi mais cela n’est pas le fait du secteur d’activité envisagé mais de la santé de chaque entreprise avant la crise sanitaire. Certains dirigeants ne modifient pas leurs décisions d’investissements quand d’autres adoptent un comportement précautionneux face à la conjoncture.

A la fin du premier semestre 2022, malgré l’inflation et l’Ukraine, les PME et ETI françaises tiennent bon de manière générale et le bilan de mi‑année reste positif pour un certain nombre d’entre elles. Mais toutes identifient deux dimensions à surveiller dans les six prochains mois : la trésorerie et l’évolution de la demande en lien avec les comportements des consommateurs.

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