« Le moral des dirigeants est morose, relève Laurent Roth, directeur marketing entreprises et développement local de La Banque Postale. Cela tient d’abord à des éléments macro-économiques comme l’instabilité politique des mois écoulés ou encore les potentielles barrières au commerce international que constituent les hausses des tarifs douaniers. Cela relève aussi d’éléments tangibles qui ne touchent pas toutes les entreprises de la même manière mais qui les conduisent parfois à reporter voire à abandonner leurs projets d’investissement. »

La qualité de la relation de proximité entre le dirigeant et la banque est essentielle car elle apporte de la réactivité au dirigeant que ce soit sur les investissements, le financement du cycle d’exploitation et/ou du haut de bilan ou sur le volet du cash management. Cette réactivité est précieuse dans un contexte qui impose au dirigeant un pilotage agile de son entreprise.
Laurent Roth, directeur marketing entreprises et développement local de La Banque Postale
Chiffre d’affaires, marge et endettement : les trois problématiques fortes des entreprises
Première problématique des entreprises, le chiffre d’affaires : « la consommation nationale des ménages est en retrait et cela affecte toute la chaine de valeur et tous les secteurs d’activité. Les industriels sont aussi concernés, même ceux qui ne sont pas en prise directe avec le client final. Les carnets de commandes 2025 des entreprises sont moins remplis que les années précédentes, alors même que ce ralentissement a débuté en 2022. La visibilité des dirigeants sur l’activité a faibli au second semestre 2024, pointe Laurent Roth qui échange régulièrement avec bon nombre d’entre eux. Et ils anticipent une année 2025 peu dynamique. Le crédit inter-entreprises en pâtit : les délais de paiement s’allongent au détriment en particulier des PME et TPE. À cette consommation en berne, s’ajoutent les conséquences de la très mauvaise passe du marché immobilier qui a beaucoup souffert en 2024, ce qui induit des effets sur toute la chaine de valeur en amont, du promoteur au fournisseur de matières premières, que ce soit en BtoB ou BtoC. »
Deuxième problématique des entreprises : les marges en lien direct cette fois avec l’augmentation des coûts installée depuis trois années. « Ces hausses du prix de l’énergie et des matières premières continuent de peser dans les comptes de résultats. Les cas de figure diffèrent car tous les secteurs économiques ne sont pas égaux face à la possibilité de répercussion sur le prix des produits. Et dans certains secteurs, les entreprises sont contraintes de baisser leur marge pour préserver leur chiffre d’affaires. »
« L’endettement constitue la troisième problématique, à géométrie variable elle aussi. Pour certaines sociétés, les bilans sont encore chargés par les prêts contractés lors de la crise sanitaire, notamment les prêts garantis par l’État (PGE). Certaines structures avaient remboursé intégralement avant même la mise en amortissement. Mais un bon nombre avaient actionné la franchise en capital afin de préserver leur trésorerie, et continuent de rembourser. »
Des problématiques qui occultent certains risques pourtant forts
Logiquement face à cette triple problématique, « le risque premier porte sur la rentabilité et la pérennité même de l’entreprise et donc sa capacité à honorer ses engagements financiers à l’égard de ses salariés, de ses fournisseurs, de l’Urssaf, de ses financeurs. Une forte vigilance sur la trésorerie est donc nécessaire. Dans un tel contexte, les autres risques perdent de leur acuité. Tel est le cas pour l’adaptation aux risques environnementaux, sauf évidemment pour les entreprises confrontées à des risques physiques, par exemple celles installées en zone côtière fragilisée. Le risque de transition est perçu comme lointain et donc moins immédiat : certains sujets RSE sont donc momentanément repoussés mis à part les entreprises déjà engagées dans cette démarche, que nous accompagnons, et qui ont réussi à en faire un avantage concurrentiel. ». Mais ne nous y trompons pas « l’immense majorité des entrepreneurs est motivée par la conviction que la contribution de l’entreprise à la société est essentielle, est que l’entrepreneur est à la fois le moteur et l’acteur du changement » relève Audrey Louail, Présidente de CroissancePlus dans son livre Idées reçues sur les entrepreneurs.
L’urgence quant à la pérennité de l’entreprise devrait toutefois pousser son dirigeant à « s’emparer du sujet cybersécurité, un risque souvent mal anticipé alors que les cyberfraudes et les cyberattaques ne cessent de se développer, d’évoluer, de frapper les entreprises et en premier lieu les PME. Elles peuvent aboutir à une extorsion de fonds via une fraude à l’IBAN voire à un blocage d’activité en cas de ransomware, alerte Laurent Roth. « Le risque de variation des taux d’emprunt, là encore très lié à l’actualité, doit particulièrement être identifié par les entreprises qui se sont endettées à taux variable. Et pour toutes celles qui font du commerce international, à titre d’acheteur ou de fournisseur, le risque de change est à cerner au plus près, notamment le cours euro-dollar. »
Proximité et expertise pour un accompagnement du dirigeant pertinent et réactif
Sur tous ces sujets préoccupants ou complexes, les dirigeants d’entreprise continuent d’être combatifs, persévérants et ont clairement envie de faire avancer leur projet entrepreneurial. Ils ont tout intérêt à bénéficier « d’un accompagnement qui s’appuie à la fois sur une relation de proximité et sur une expertise à même de gérer les opérations complexes - telles que les croissances externes ou les cessions d’entreprise » partage Laurent Roth. « La qualité de la relation de proximité est essentielle car elle apporte de la réactivité au dirigeant que ce soit sur les investissements, le financement du cycle d’exploitation et/ou du haut de bilan ou sur le volet du cash management. Cette réactivité est précieuse dans un contexte qui impose au dirigeant un pilotage agile de son entreprise. Notre présence au sein des territoires avec des chargés d’affaires au plus près des dirigeants s’inscrit dans une logique relationnelle, et pas seulement transactionnelle. La Banque Postale accompagne aussi bien des PME, des ETI que des grandes entreprises du CAC 40 tout au long de leur cycle de vie. Et celui-ci peut connaitre des hauts et des bas : s’il y a de la proximité, de la confiance, de la visibilité, il est plus facile au partenaire bancaire de répondre présent. » L’exemple du groupe Silicéo en est la preuve !
« La palette d’expertises présentes au sein du groupe La Banque Postale, très diversifiées, permet un accompagnement large qui va de la sécurisation des paiements et des encaissements de l’entreprise avec nos solutions verifIBAN® et eZyban , jusqu’aux financements structurés pour accompagner la transmission ou la cession d’entreprise, un enjeu fort au regard de la pyramide des âges. L’approche du groupe La Banque Postale est d’être une banque conseil du dirigeant, souligne Laurent Roth, pour ses projets stratégiques, en lien avec Louvre Banque Privée, pour la construction de sa trajectoire RSE, avec notre hub Sustainable Banking, et bien sûr pour la sécurisation du modèle d’affaires de l’entreprise et de son cycle d’exploitation. »