En 2019, près des trois quarts des Français se disaient attachés à leur centre-ville. Le confinement, en restreignant l’accès aux commerces tout en contraignant à se fournir à proximité, a renforcé ce sentiment d’attachement. Comment exploiter cette appétence à l’aune des nouveaux besoins et usages liés à la crise sanitaire ? La seconde édition du Baromètre sur les pratiques d’achat des Français des villes moyennes et leur regard sur les leviers d’attractivité des commerces de centre-ville permet d’apporter plusieurs réponses. Menée du 5 au 17 juin 2020, cette étude qui s’intéresse aux villes moyennes, de 20 000 à 200 000 habitants, fait ressortir en premier lieu une bipolarisation de la consommation lorsque l’achat se fait en magasin.
Des critères d’achat très marqués
En magasin, le prix est prioritaire pour 66,5 % des répondants et la qualité et l’origine des produits pour 50 % d’entre eux. Ces deux critères de choix prioritaires traduisent la segmentation de la consommation entre d’un côté l’attention portée à la qualité et à l’origine, avec pour y répondre une montée en gamme et la frugalité de l’offre dédiée (comprendre le bio, le premium, les labels qualité, le made in France, le local, le durable, etc.), et de l’autre côté la recherche de prix attractifs qui explique la croissance des enseignes d’entrée de gamme.
Ces tendances semblent s’accélérer depuis le déconfinement avec un désir renforcé pour une consommation durable et responsable (quitte à payer un peu plus cher), et de l’autre des tensions sur le pouvoir d’achat qui mettent le critère prix toujours sur le devant de la scène. Des éléments à bien avoir en tête pour le positionnement ou le repositionnement d’un commerce.
À noter également, la gratuité de la livraison qui est un critère d’achat en ligne.
30% des Français prêts àchanger leurs habitudes
Comme le confirme le Baromètre sur les pratiques d’achat des Français précité, l’e-commerce est un grand gagnant de la crise, car 85 % des répondants comptent recourir à la commande en ligne dans les mois à venir. Si la crise a entraîné une accélération forte du recours au e-commerce, cela ne signifie pas pour autant la fin des centres villes : 42 % des Français fréquentent davantage leurs commerces de proximité depuis le déconfinement et 30 % indiquent avoir changé ou être prêts à changer leurs habitudes pour soutenir le commerce local. Les magasins de centre-ville disposent donc d’un vrai potentiel de croissance de leur clientèle. La fréquence des achats, leur composition, leur montant, peuvent s’en ressentir positivement.
Il faut profiter de cette vague de solidarité et des besoins mis en lumière pour inscrire durablement le centre-ville dans les habitudes des Français.