Les entreprises privées sont les principales cibles des cyberattaques en France, à 90 %, les PME constituant l’écrasante majorité d’entre elles (85 %) selon une récente étude du cabinet Astères. Elles entraînent une paralysie des systèmes informatiques et/ou des process métiers, mais aussi des coûts (rançons, heures de travail perdues). Or, le mois d’octobre est en France celui du « Cybermoi/s », une déclinaison du Mois européen de la cybersécurité, créé en 2012 par l’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (ENISA).
Pour sa 12ème édition, le Cybermoi/s, met en avant la fraude sociale, une manipulation psychologique à travers un contexte très crédible, capable de tromper la confiance de la victime en jouant sur la peur et la pression de l’urgence, afin d’obtenir de l’argent et/ou des données. Appliquée aux entreprises, la plus connue est la fraude au président. Mais la fraude sociale prend depuis peu des formes bien plus sophistiquées : « Elle relève désormais de l’ingénierie sociale, avec une usurpation d’identité nourrie préalablement par une première cyberattaque, laquelle peut même ne pas avoir été identifiée par l’entreprise jusque-là, explique Thibault Solelis, Responsable marché Entreprises au sein de La Banque Postale. Ce peut être la prise de contrôle d’une boite mail ou plus largement un vol de données. La cyberattaque sert de base pour monter un scénario ».
Elle donne de la crédibilité à la demande des hackers. Pour détourner des règlements, il faut solliciter des clients de l’entreprise afin qu’ils modifient les coordonnées bancaires de celle-ci. Cette demande est bien plus réaliste si l’on dispose de l’identité et des coordonnées de leurs interlocuteurs habituels dans l’entreprise et des véritables coordonnées bancaires de cette dernière.