Face à une situation de sous-performance ou de perte de valeur, qui nécessite un changement de modèle économique, on parle de retournement d’entreprise. Une définition générique qui gagne en lisibilité lorsque l’on s’intéresse à son évolution dans le temps. « Il y a 20 ans, un retournement visait une société ayant accumulé des pertes, lesquelles entamaient les fonds propres et la trésorerie, relate Xavier Bailly, président de l’Association pour le Retournement des Entreprises (ARE). La question était : y-a-t-il un potentiel de retournement opérationnel permettant un retour à la profitabilité et à terme une reconstitution des fonds propres ? Souvent, en plus d’actifs présents au bilan, les créances commerciales étaient libres. Il y avait assez peu d’injections au capital, mais souvent des plans de reprise “à la barre“ et pour l’essentiel le retournement concernait des pépites sous-exploitées et des belles endormies ».
À ces retournements face à des pertes accumulées ont succédé peu à peu les retournements pour rentabilité insuffisante : « la financiarisation croissante de l’économie a conduit à des retournements lorsque le business plan n’était pas tenu, d’où une sous-performance au regard de l’objectif et des liquidités moindres ».