Avec un taux de croissance annuel à plus de 28 % depuis 10 ans, le groupe immobilier Réalités est en forte croissance maîtrisée. A l’origine positionné sur la seule maîtrise d’ouvrage, qui représente encore près de 90 % du chiffre d’affaires, le groupe a amorcé sa diversification dès 2013. Le vrai bond a toutefois eu lieu en 2020 avec l’intégration d’Heurus, sa filiale de résidences gérées séniors, ainsi que l’achat de Cap Etudes, entreprise spécialisée dans la gestion de résidences étudiantes. Une « vraie force pour le groupe » que détaille Yann Mertz, secrétaire général de l’entreprise : « notre diversification est axée sur trois grandes thématiques : l’hospitalité - avec les résidences étudiantes, l’hôtellerie (coliving et coworking) ; la restauration d'entreprise; la santé -avec des résidences services pour séniors, des pôles santé, des centres sport-santé et l’entertainment avec les complexes indoor sports et loisirs ». « Et nous envisageons déjà de compléter ce développement par un pôle éducation » s’enthousiasme Yann Mertz.
Le Prêt Participatif Relance (PPR) avait été repéré en interne comme un dispositif pertinent au regard notamment de son temps long et de son traitement en quasi-fonds propres.
Yann Mertz — Secrétaire générale du groupe immobilier Réalités.
Diversification, industrialisation et capital humain
Une diversification qui s’articule autour d’un parti pris : « la maîtrise d’ouvrage doit se concevoir à travers l’usage qui sera fait du bâtiment, indique Yann Mertz, et la création de chaine de valeur se fait donc autour de l’expression des besoins de l’usager. Notre pôle usage est dirigé par des experts métiers qui nous permettent de définir clairement ces besoins et d’initier un schéma d’industrialisation de notre mode de construction, au travers notamment de notre filiale RBT Industrie (construction d’ossatures bois hors site). Une extension sur la chaîne de valeur qui se complète par ailleurs « par le projet de développement de notre foncière avec des partenariats avec des investisseurs institutionnels ». Si ces projets requièrent par eux-mêmes de forts investissements financiers, le Groupe Réalités est aussi conscient de la nécessité d’investir dans le capital humain : passée de plus de 500 salariés à fin 2020 à plus de 800 fin 2021, l’entreprise se structure, notamment sur les fonctions support, afin de gérer sa croissance.
Pour répondre à ces besoins et passer de 205 millions de chiffre d’affaires en 2020 à 800 en 2025, une levée de fonds était donc nécessaire : « Le Prêt participatif Relance (PPR) avait été repéré en interne comme un dispositif pertinent au regard notamment de son temps long et de son traitement en quasi-fonds propres ».
Une fierté commune à la signature pour toutes les parties prenantes
« Les accords de principe des banques sont arrivés très vite, fin juin-début juillet 2021, mais comme il s’agissait du premier PPR syndiqué, le cadre juridique de ce financement restait flou : fallait-il raisonner en consolidé ou par entité juridique ? Pouvait-on inclure des structures achetées en 2020 ? Il n’y avait pas de certitudes en juillet 2021. Les choses ont commencé à s’éclaircir en septembre-octobre ». D’où des discussions parallèles entre le Groupe Réalités et les banques d’une part, et entre l’Etat et les fonds d’autre part. « Le fait même que La Banque Postale soit l’arrangeur a beaucoup aidé. Il y avait au sein de sa Direction des Financements Structurés une connaissance approfondie de ce nouvel outil, et donc un accompagnement rassurant ». Yann Mertz parle d’ailleurs d’une « vraie fierté commune de toutes les parties prenantes à la signature le 16 novembre 2021 de ce PPR syndiqué » d’un montant de 18,1 millions d’euros auprès de quatre établissements coordonnés par La Banque Postale pour des prêts bilatéraux identiques. « C’est le fruit d’un travail collectif et d’échanges collaboratifs avec les différents intervenants à cette opération ».
Un collectif qui a joué aussi en interne : cet outil de financement si spécifique qu’est le PPR dans le cadre d’un financement structuré, in fine traité comptablement comme de la dette, nécessite au regard de ces conditions de financement, une forte mobilisation du contrôle de gestion, du service juridique et de la fonction finance pour pouvoir produire un business plan à huit ans, passer en revue les contrats et négocier et délivrer les projections de trésorerie et cash-flow nécessaires.
Le point de l'expert
Nous avons avec le Groupe Réalités une relation historique, presque intime en ce sens que nous sommes en contact avec les fondateurs, quand parfois les banques ont un lien uniquement avec les directions financières. Cette relation s'est établie en 2016 soit peu de temps après le lancement de La Banque Postale sur le marché du crédit aux entreprises et à un moment clé dans la croissance du Groupe Réalités.
Au regard de l’identité et de la stratégie du Groupe Réalités, le PPR syndiqué s’est imposé car d’une part, il n’emporte pas de dilution du capital et d’autre part c’est un vrai crédit de confiance : l’entreprise dispose de la pleine maîtrise de son utilisation, puisqu’il n’est pas adossé à un investissement spécifique, même s’il sera dédié à la diversification du Groupe.
C’est le premier pas d’une gamme d’outils qui répond parfaitement aux enjeux propres des actionnaires de nos entreprises clientes ou prospects, la prochaine étape étant les obligations Relance avec La Banque Postale Asset Management.
Jean-Marc Ducimetière, Directeur du Centre d'affaires Entreprises et Institutionnels Nantes - Pays de la Loire, La Banque Postale