Le dirigeant est confronté, dès la création de son entreprise ou sa prise de fonction, à des problématiques qui mêlent vie professionnelle et vie personnelle. Pour cela, notaire et avocat sont souvent sollicités par le dirigeant d’entreprise.
Un banquier privé peut aussi apporter une vraie plus-value pour optimiser une opération capitalistique liée à l'entreprise qui aura un impact sur son patrimoine personnel.
Michel Manzanera — Senior Banker, Direction de la Gestion de Fortune, Louvre Banque privée.
Recourir au duo banquier d’affaires-banquier privé : pourquoi ?
S’il dispose d’un duo banquier d’affaires-banquier privé, une stratégie d’anticipation peut alors être mise en place, facteur clé de toute réussite de projet. Dans les faits, l’entrée en relation avec un banquier privé se fait souvent en réaction à un projet ou un évènement, « à l’occasion de thématiques très personnelles, telles que le financement de l’acquisition de sa résidence principale ou l’optimisation fiscale de son patrimoine privé », relate Michel Manzanera ou « lors de la survenance d’une étape du développement de l’entreprise, tel qu’un LBO, pour le remploi du cash out» ajoute Olivier Places, Directeur Commercial Méditerranée Entreprises et Economie Sociale au sein de la Banque de Financement et d’Investissement.
Des réflexes logiques, mais qui ne permettent pas d’accéder à du sur-mesure, notamment lorsque l’entreprise se développe et doit par exemple disposer de nouveaux locaux : « La banque a la capacité de mobiliser toutes les expertises requises et de faire le lien avec les différents professionnels. Ce qui permet de définir la structure juridique la plus appropriée, de valider la stratégie et d’organiser les flux de trésorerie » énumère Michel Manzanera.
Approche complète, intuitu personae et maitrise du temps
En s’appuyant sur un duo banquier d’affaires-banquier privé, le dirigeant s’offre un chef d’orchestre qui connait parfaitement la partition et coordonnera les constantes interactions entre sphères professionnelle et privée, présent et futur.
La relation banque/dirigeant pour être efficace s'inscrit dans un temps long.
Olivier Places — Directeur Commercial Méditerranée Entreprises et Economie Sociale au sein de la Banque de Financement et d’Investissement.
Et l’intuitu personae est très important. D’où l’intérêt de solliciter un banquier privé avant même que de capitaliser sur sa réussite, « pour penser une gestion des actifs mais aussi du passif et construire la transition du capital professionnel en capital personnel » conseille Michel Manzanera.
« Une connaissance client complète permet de mettre à disposition, au bon moment, des compétences variées qui vont du crédit-bail mobilier, de l’affacturage par exemple à la RSE en passant par la gestion patrimoniale » détaille Olivier Places. « Un duo banquier d’affaires-banquier privé est un catalyseur de tous les objectifs, qui aide à les quantifier et à les matérialiser. Dans un projet de cession, les conséquences sur sa situation personnelle sont abordées par le dirigeant quelques mois avant la finalisation de l’opération. Un délai trop court pour identifier à la fois l’intégralité des objectifs à couvrir et les dispositifs à mettre en place pour les atteindre », alerte Olivier Places.
Les ingénieries financière et patrimoniale souvent méconnues dans une cession d’entreprise
Temps fort de la vie de l’entreprise et du dirigeant, la cession ouvre de nombreuses questions, d’abord fiscales qui ne doivent pas en occulter d’autres, dont celles liées à la transmission du patrimoine du dirigeant. « Transmettre avant la cession de l’entreprise peut permettre d’optimiser la fiscalité liée à cette opération. Encore faut-il définir le véhicule juridique le plus adéquat » souligne Michel Manzanera.
La cession doit être anticipée dans toutes ses dimensions. « L’approche doit être à la fois d’ordre juridique, fiscal et financier. Lors d’une cession ou d’une transmission, selon la finalité de l’opération, le dirigeant doit se poser plusieurs questions. La dimension fiscale de la cession ou la sécurisation de la transmission familiale sont « le plus souvent bien connues des dirigeants. Mais ils ne maitrisent que rarement l’ingénierie financière de ces opérations et encore moins celle des LBO » estime Olivier Places.
Ainsi, « lors d’une cession familiale, on pense souvent au pacte Dutreil. Mais ce dispositif n’est pas toujours la bonne réponse au regard des objectifs patrimoniaux exprimés, alerte Michel Manzanera. Une opération mixte, mêlant cession et transmission, est parfois plus adaptée ».