Sébastien Villeret : L’étude est novatrice à plusieurs égards.
Tout d’abord, nous avons opté pour une approche pluriannuelle, en rapprochant trois exercices consécutifs, de 2017 à 2019. Un tel choix tranche avec les analyses de la dette hospitalière habituellement publiées. Mais aussi avec les règles édictées par le décret de décembre 2011 : les ratios règlementaires utilisés (soit l’indépendance financière, le taux d’endettement et le délai de désendettement) le sont sur la seule dernière année disponible.
Pourquoi un tel choix ? L’encours de dette est certes un élément structurel, donc moins volatil dans le temps que peuvent l’être les ratios d’exploitation. Mais une analyse détaillée de l’impact de l’encours de dette sur les finances hospitalières nécessite une approche pluriannuelle. C’est plus particulièrement le cas pour le délai de désendettement du fait de sa volatilité dans le temps.
Une autre originalité de l’étude est la variété des angles d’analyse qu’elle propose. Outre les ratios règlementaires de dette, nous avons souhaité aller plus loin en étudiant par exemple la CAF nette selon deux angles différents. Comme source de financement des investissements, la CAF nette varie fortement selon les catégories d’hôpitaux. Au global, elle a permis de financer environ 31 % des investissements des EPS en 2018 et 2019. En tant que ratio de dette, la CAF nette n’a, pour certains établissements et certaines années, aucune valeur tendancielle, un remboursement anticipé ou un remboursement de capital in fine pouvant notamment biaiser son niveau.
Une réflexion est par ailleurs proposée sur le surendettement d’un hôpital, notion trop souvent associée à celle d’autorisation d’emprunt depuis la parution du décret de fin 2011.